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[Critique] LOVE, SIMON

Par Onrembobine @OnRembobinefr
[Critique] LOVE, SIMON

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Titre original : Love, Simon

Note:

★
★
★
★
☆

Origine : États-Unis
Réalisateur : Greg Berlanti
Distribution : Nick Robinson, Jennifer Garner, Josh Duhamel, Katherine Langford, Alexandra Shipp, Logan Miller, Keiynan Lonsdale, Jorge Lendeborg Jr., Tony Hale…
Genre : Drame/Adaptation
Date de sortie : 27 juin 2018

Le Pitch :
Simon, un lycéen de 17 ans, a tout pour être heureux. Cependant, Simon a aussi un secret : il est gay. Un secret qu’il n’ose révéler à personne jusqu’au jour où il décide de répondre au message d’un mystérieux élève de son lycée qui vient de décider d’avouer de manière anonyme son homosexualité sur un forum en ligne. Commence alors un échange entre les deux garçons qui vont peu à peu développer des sentiments. Une histoire naissante qui vole en éclats quand un autre élève parvient à mettre la main sur les messages avant de les poster sur internet, à la portée de tout le monde…

La Critique de Love, Simon :

Love, Simon est l’adaptation du roman Moi, Simon, 16 ans Homo sapiens, de Becky Albertalli. Ce sont Elizabeth Berger et Isaac Aptaker qui se sont chargés de cette adaptation, eux qui ont déjà fait des merveilles sur la série This Is Us. Le réalisateur, Greg Berlanti, a bossé sur Dawson et a créé Everwood, Arrow, Flash ou encore Supergirl… Enfin, le film est produit par ceux qui ont contribué à la naissance de la franchise Twilight, mais aussi, c’est déjà plus engageant de Nos Étoiles Contraires. Ainsi, Love, Simon aurait tout aussi bien pu être une comédie dramatique classique, prévisible et confortable pour adolescents. Mais non, le film propose autre chose. Certes, il s’inscrit parfaitement dans la mouvance d’œuvres comme Nos Étoiles Contraires, mais sait aussi traiter son sujet avec une sensibilité et une pertinence qui au final, font toute la différence…

[Critique] LOVE, SIMON

Jacques a dit…

Le postulat de Love, Simon est des plus malins car il permet d’emblée au film d’adopter une rythmique non seulement ludique (qui est l’auteur de ce mystérieux message ?) sans pour autant le priver de parler de son sujet principal, avec un peu plus de sérieux, sans pour autant tomber dans le drame pur et dur. Ainsi, le réalisateur trouve le bon équilibre assez rapidement, tandis que le scénario évite lui aussi les gros clichés pour se focaliser sur le récit. Dans la lignée des teens movies actuels, et de séries comme 13 Reasons Why (plusieurs acteurs du show, dont Katherine Langford, figurent au casting de Love, Simon) pas forcément original, réalisé sans génie mais avec application, Love, Simon se sent aussi obligé de faire référence à tout un pan de la culture des années 90 (voire avant), comme pour raccrocher à la hâte les wagons avec le cinéma de John Hughes et ainsi être raccord avec la mode actuelle qui consiste à regarder dans le rétro pour mieux recycler. Alors oui, on pense à John Hughes (Breakfast Club et compagnie) mais la tendance tenace du film à se raccrocher à des références jamais vraiment indispensables ne l’empêche heureusement pas de toucher au vif quand il va droit au but.

Simon says…

Love, Simon est donc maladroit quand il s’écarte de son sujet mais s’avère d’une justesse absolue quand il se décide à le traiter pour mener le récit à son terme. Magnifiquement interprété par de jeunes acteurs au diapason des intentions du projet, avec mention au génial Nick Robinson, le film prend aussi un malin plaisir à démonter les clichés sur l’homosexualité. C’est d’ailleurs quand il s’efforce, là encore sans avoir recours à une quelconque forme d’excès, de mettre en avant son discours plein de tolérance, rappelant au passage à quel point il peut être difficile encore aujourd’hui, d’avouer son homosexualité, et qu’il aborde la douloureuse question de l’homophobie, que Love, Simon gagne ses gallons. Un long-métrage parfaitement écrit et joué, très utile de surcroît, très loin des lieux communs, dont l’un des nombreux mérites est d’ailleurs de parvenir à sonner avec une universalité totalement inattendue et donc d’autant plus bienvenue. Car si il parle d’un jeune homme bien décidé à faire son coming out, Love, Simon traite de manière générale de la difficulté, quand on est différent, d’une quelconque manière que ce soit, de trouver sa place dans la société. Son héros nage à contre-courant. À couvert, il évolue dans l’ombre de fausses apparences, par peur des préjugés. Par peur du rejet. Ce que le film traduit très bien, avec la sensibilité nécessaire, soutenu par des acteurs formidables.

En Bref…
Indispensable, pertinent, sensible, malin, remarquablement écrit et joué, Love, Simon n’est jamais aussi réussi que lorsqu’il se concentre sur son sujet. Sans en faire des caisses, se refusant à embrasser les clichés, il parvient à exprimer son propos avec une intelligence rare, distillant une émotion de plus en plus prégnante, qui atteint des sommets lors du dénouement.

@ Gilles Rolland

Love, Simon
   Crédits photos : 20th Century Fox France


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