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Une gaufre étourdissante

Publié le 29 juin 2018 par Paulo Lobo

Je suis pris d’une pensée qui m’aspire dans une espèce de gouffre sans fin.

Non pas une gaufre sans faim, plutôt un abîme tourbillonnant de plus en plus sombre, traversé en même temps de rayures lumineuses.

1 million d’images se bousculent dans ma tête en un clin d’œil je vois ma vie défiler devant moi, et j’ai l’impression que le temps n’existe plus.

Je ne suis qu’un esprit errant dans l’atmosphère une âme vagabonde qui ne se laisse attraper par rien ni personne, et surtout pas par elle-même. Le bonheur et le malheur se dissolvent dans un fracas assourdissant, une envie de me coucher au sol, dans un canapé, de ne plus rien faire, suivi d’une autre envie tout aussi puissante de partir à la recherche de la lumière et du souffle du vent sur mon visage et du bruit des eaux sur l’océan et du bruit des oiseaux, les vagues au loin qui ne s’en font pas, qui continuent d’aller, de venir sur le sable encore frais du matin, la nature si belle, j’en ai pris note, la nature si belle que j’en ai presque mal. Et parfois l’idée me vient, une idée pas si absurde que ça, que je ne suis qu’un robot, une machine programmée pour ressentir les choses, penser vouloir désirer aimer détester, une machine créée avec infiniment de connaissance et de précision. Mais même une machine a ses limites, à n’importe quel moment elle peut se détraquer, se gripper, perdre son énergie vitale, une machine qui a l’air différente des autres mais provient exactement de la même usine que toutes les autres. Personnalisation de la marchandise.

Le son des bruits me rassure. Les bruits assaisonnés avec beaucoup d’éclat naturel. Les couleurs des affiches aux murs. Un air de reggae dans l’air estival. Des rires, des exclamations, la vie dans tout sa vaporisité éphémère et fantasque. Quand on ne pense plus qu’aux bons côtés du monde. Quand on se dit « c’est pas si mal que ça, de respirer et de laisser respirer ». Je ne suis jamais seul quand ma tête est allègre. 

29 juin 2018. Plus rien ne sera comme avant, et tout sera exactement comme avant, on ne change rien, on reste zen.

Une gaufre étourdissante


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