Écrit à deux mains par Mahmud Nasimi et Anabelle Rihoux, ce récit retrace l'exil de Mahmud. De Kaboul à Bruxelles. On ne connait pas les raisons de cette fuite précipitée mais l'on suit ce jeune afghan dans tout son parcours. Un témoignage de ce qui peut être vécu par bien des migrants.
De Kaboul à Téhéran, c'est la première partie du voyage. Et les premières désillusions. Les passeurs font ce qu'ils veulent et font payer des prix démentiels pour faire voyager des hommes entassés dans des coffres de voiture. Et chacun essaie de se faire un peu plus d'argent sur le dos des fuyards, en oubliant toute humanité, allant jusqu'à torturer des hommes âgés pour quelques centaines d'euros. Heureusement quelques rencontres et histoires de camaraderie viennent éclaircir les tristes conditions de voyage.
Deuxième moment très dur, le passage d'Istanbul à l'Italie, qui se finit en Crète. Ce désespoir total sur le bateau, cette absence de lumière, de vie, d'étincelle qui maintient un petit espoir. Et le camp de détention à Amygdaleza avec ses injustices et ses longues journées, qui se terminent par la folie pour certains.
Puis un troisième temps autour de la poursuite du chemin en Europe avec toutes les tentatives échouées pour passer en Macédoine.
Parcours du combattant que cette immigration d'un homme qui cherche à rejoindre les siens. Et qui mettra deux ans à réaliser son but. Passages de honte, de désespoir et de trahisons mais aussi nouvelles amitiés et surprises providentielles, notre narrateur ne nous cache pas ses états d'âme et ses émotions tout au long du voyage. Il nous rappelle ce qu'il a souffert, comme bien d'autres, pour ne mériter que le mépris et vivre avec cette étiquette "réfugié" sur le front. Il nous rappelle qu'il est bien plus que ça. Un homme de rêves et de sentiments.
Pas de grands effets de style, quelques fautes, mais un témoignage de plus, pour moins d'indifférence.