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Ô Juillet vagabond qui te repais dans les champs

Publié le 03 juillet 2018 par Paulo Lobo
Ô Juillet vagabond qui te repais dans les champsIl y a une absolue jubilation de se retrouver plongé dans le mois de juillet. 
Comme si on était arrivé au bout d’un épuisant voyage. Nous voilà enfin à la maison, on reconnaît les lumières les senteurs les sourires. Le temps s'alanguit, se fait câlin, joueur et bienheureux. 
Au milieu de cet océan de lumière, on a le sentiment d’être en sécurité, réfugié, aimé.Le seul bémol que je mettrais à juillet, c’est sa volatilité. C’est fragile, juillet, c’est concis et fugace, comme un petit colibri, c’est là et puis ce n’est plus là, ça s’évapore comme une brume matinale. Chaque jour qui passe est un compte à rebours, une mort à petit feu, une ode à la mélancolie. 
La parade : ne plus regarder les feuilles (du calendrier) tomber. Juillet : quel nom merveilleux amour fleuri petit village tranquille assoupi que l’on traverse l’esprit serein. 
Juillet est un mois qui chante et qui danse. 
Juillet donne et n’attend rien en retour. 
Juillet est la fin d’un cycle, l’apogée resplendissante d’une vie pleine. Juillet est un mois extraordinaire, magnétique, hypnotisant ; laissez venir vers vous les rues, les portes, les chaussées et trottoirs. 
Juillet, c’est une armée qui a déposé les armes et qui se repose dans la prairie de verdure. J’aime le mois de juillet pour beaucoup de raisons, mais d’abord pour les robes légères et diaphanes des femmes qui sont comme des papillons virevoltant au-dessus d’une nature voluptueuse et charmante. Les femmes dans leurs jolies robes d’été fleuries, je me demande comment pareil miracle est possible. 
J’ai soudain l’âme d’un artiste, j’essaye de composer des phrases, à défaut de rimes, j'élabore un hymne à la joie et au bonheur D’être en vie Juillet est une maison qui a la clé sur la porte. Tout le monde il est beau tout le monde il est gentil. Parce que je veux le croire. Et que ça me fatigue moins de le croire.Juillet est un mois qui s’enivre de la sève. Un mois qui fait du bien et qui rend exquis jusqu’au plus pitoyable des gueux. Juillet : lunettes de soleil. Serre-moi dans tes bras, cadre-moi, fixe-moi.En juillet, je ne m’embarrasse d’aucun fardeau, d’aucune valise.Ô vagabond n’emporte rien dans ton trousseau, contente-toi du chant des oiseaux et de la rosée du matin, même si tu es la risée des mesquins, la rosée du matin te réchauffera le cœur.Ô vagabond qui t’en vas sur les routesÔ vagabond, ton chemin n’est pas tracé, ne t’enchaîne à rien ni à personne ; souviens-toi que le palais doré est aussi une prison. Ô vagabond, affranchis-toi de toutes les factures, libère-toi de tous les ordres permanents.Désengage-toiSois un homme libre soit digne et ne te prosterne plus devant le système des biens matérialiste.Ô vagabond, c’est le mois de juillet et il t’appartient !Juillet oyez bonnes gens juillet est un mois public : il nous appartient à tous pareillement, juillet est le mois du partage, juillet est le mois de la générosité et des choses vaguement importantes que l'on laisse pour plus tard.Ô précieux mois de juillet, antre des couleurs, des reflets et des miroitements, salle de cinéma pleine de bruit et de fureur, de joie et de peine, de rêve et de cauchemar. 
Juillet, c’est une séance en plein air d’un film en Technicolor que l’on voit pour la première fois.Juillet c’est le temps des premières fois.Juillet ne trompe personne, juillet dans un parc, juillet au bord d’un lac, juillet au bord de la mer, juillet sur une plage, juillet en montagne, juillet à la tombée de la nuit, juillet le matin, juillet départ en vacances, juillet bison futé, juillet étreint infiniment, juillet tu veux ou tu veux pas, juillet Saint-Germain-des-Prés, juillet un air de jazz, dans l’ère d’été juillet. Journée sans fin qui tourne et retourne sur elle-même et sur elle-même, sur elle-même encore. Juillet sauvage, juillet sensuelle comme l’Amazone, juillet partie de campagne, juillet jour de fête, juillet les champs et les récoltes, juillet femme féline, juillet Fellini, Mastroianni, Mario Monicelli, juillet Nastassja Kinski, juillet Apocalypse now, juillet François Truffaut, juillet une randonnée en forêt. J’aurais voulu que tout soit plus clair ; et puis non, je préfère le mystère.

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