Des billets d'avion à 180€ aller-retour (merci Transavia !), une température printanière agréable, voilà ce qui m'a entre autres convaincue de partir au Liban fin mai-début juin de cette année. Un pays pas franchement touristique sur lequel je n'ai trouvé que peu d'infos avant d'y arriver. ll n'existe par exemple que deux guides touristiques en français sur le pays, des livres de plus pas forcément mis à jour ! Bref, il y avait donc de fortes chances que ce voyage soit une vraie aventure, et que le pays me réserve quelques surprises. À commencer par Beyrouth, la capitale où j'ai passé toutes mes nuits, et qui m'a étonnée sur bien des aspects. Si vous prévoyez vous aussi de vous y rendre, il pourrait vous être très utile de connaître ces quelques particularités...
Ne cherchez pas à savoir à quel numéro se situe votre hôtel. Si vous avez un nom de rue, estimez-vous déjà heureux ! À Beyrouth, on donne aux chauffeurs de taxi le nom du quartier et d'un point connu à proximité du lieu où l'on souhaite aller. Comme un magasin, un resto emblématique ou un musée. Les maisons ne sont pas numérotées et les rues elles-mêmes ne sont parfois pas nommées. C'est déstabilisant, surtout lorsque l'on débarque et que l'on ne connaît pas encore la ville...
2 - ET DU COUP... PAS (VRAIMENT) DE SERVICE DE POSTE !
Vous souhaitez envoyer une carte postale à vos amis ? C'est possible bien sûr, mais n'espérez pas trop tomber sur une boîte aux lettres dans la rue. Il vous faudra de préférence vous rendre dans l'un des bureaux de poste de la ville. Mais attention car il se pourrait qu'il y aie foule. C'est en effet là aussi que les Beyrouthins récupèrent leur courrier, ce dernier n'étant distribué que dans certains quartiers...
3 - DES FILS ÉLECTRIQUES PARTOUT
Habituée aux normes électriques françaises, j'ai été très surprise de découvrir les installations électriques libanaises. Dans certaines rues de Beyrouth ou d'ailleurs, les fils électriques s'entremêlent au dessus de nos têtes, nous empêchant presque de voir le bleu du ciel. À l'arrière des bâtiments, on retrouve cette même cacophonie... Un bordel organisé, mais pas franchement rassurant.
4 - DES COUPURES D'ÉLECTRICITÉ
Dans le même ordre d'idée, l'électricité est coupée chaque jour durant trois heures à Beyrouth. Et cette coupure est décalée chaque jour dans le temps et selon les quartiers. Mieux vaut donc pour les habitants faire l'acquisition d'un générateur pouvant prendre le relai, s'ils souhaitent continuer à s'éclairer ou à surfer sur internet sans se faire surprendre.
5 - ATTENTION l'EAU DU ROBINET
Les (rares) touristes ne sont pas les seuls à éviter de boire l'eau du robinet à Beyrouth. En réalité, les personnes qui y habitent se font tous livrer des bidons d'eau minérale, l'eau du robinet étant salée et tout simplement non potable. Dans chaque cuisine ou presque trône donc un imposant bidon de 5 litres, fréquemment remplacé...
6 - UNE PETITE SUBTILITÉ AUX TOILETTES
Autre chose à savoir pour éviter les impairs et/ou les catastrophes : à Beyrouth, le papier toilette ne se jette pas dans les toilettes ! La cause ? Certainement des petites craintes au sujet des canalisations... Difficile de s'empêcher de le jeter dans la cuvette tant le réflexe est ancré en nous, mais l'habitude se prend finalement assez rapidement.
7 - UNE ARCHITECTURE INCOHÉRENTE
Beyrouth ne ressemble à aucune autre ville tant l'architecture y est déconcertante. Les bâtiments éventrés voués à être reconstruits côtoient les maisons criblées d'impacts de balles datant de la guerre, les belles villas anciennes et les buildings ultra-modernes. Rien ne semble réellement réglementé et le décor change chaque seconde sous nos yeux.
8- UN NOMBRE HALLUCINANT DE TAXIS
Dans la capitale libanaise, pas de métro ni de bus internes. Les Beyrouthins non véhiculés se déplacent la plupart du temps en taxi, ou en taxi service, comprenez des taxis partagés. Ces derniers ne coûtent pas cher, mais il faut négocier avant d'y monter, au risque de se voir entourloupé. ll est possible de traverser la ville pour 2000 livres libanaises, l'équivalent d'un euro.
9 - DEUX MONNAIES COURANTES
Deux devises circulent à Beyrouth : la livre libanaise et le dollar américain. Chose étonnante, on peut payer en dollars et se voir rendre la monnaie en livres libanaises et vice versa. Sachant qu'un euro correspond à 2000LL et à environ 1.18$, le calcul peut être un peu difficile à effectuer. Cela demande une vraie gymnastique !
Les contradictions de Beyrouth sont trop nombreuses pour que je puisse toutes les citer. Mais celle relative à l'homosexualité illustre bien jusqu'à quel point le paradoxe peut aller. Dans cette ville, l'homosexualité est illégale, et donc passible de prison. Mais étrangement, on y trouve certains lieux gay friendly comme Out, un étonnant salon de beauté qui accueille les LGBT+ et propose même des maquillages pour les transexuels, dans le quartier chrétien.
L'un des jolis restaurants de Beyrouth, Falamanki
Malgré toutes ces bizarreries qui la rendent intimidante, Beyrouth est une ville attachante si l'on prend la peine de s'y déplacer et d'y pousser les portes. Car ce qui m'a surtout surpris dans cette ville, c'est le contraste fort entre les espaces publics, souvent laissés à l'abandon et les espaces privés parfois vraiment magnifiques . Ne vous fiez jamais aux façades des bâtiments et soyez curieux !