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Critiques Séries : The Handmaid's Tale. Saison 2. Episodes 6, 7 et 8.

Publié le 13 juillet 2018 par Delromainzika @cabreakingnews

The Handmaid's Tale // Saison 2. Episodes 6, 7 et 8. First Blood / After / Women’s Work.


Le problème inhérent à ces trois épisodes c’est que The Handmaid's Tale semble complètement fuir ce qu’elle peut faire de mieux. Pour autant, il y a encore quelques surprises qui sont bonnes comme dans « First Blood » où la fin de l’épisode parvient à réellement nous surprendre. La petite guerre de fond qu’il y a entre Serena Joy et June dans cet épisode est bonne car elle permet encore une fois de développer les sentiments de chacun des personnages (et tout cela de façon très efficace). Mais même si l’épisode est efficace, c’est aussi un épisode qui finit par devenir rapidement déconcertant. Il commence avec Serena Joy. J’aime beaucoup cette dernière car la série parvient clairement à en faire quelque chose cette année et à le développer une fois de plus. Le fait qu’elle soit une vilaine dans l’histoire est parfois déconcertant car l’histoire de Serena Joy est aussi touchante par moment. C’est justement ça qui est aussi étrange que fascinant dans cette série, cette capacité qu’elle a à rendre des personnages vilains attachants comme elle. Quand elle manipule, décide de torturer psychologiquement June, alors les choses sont forcément intéressantes. Surtout que le scénario sait toujours très bien comment s’y prendre et c’est justement ça qui fait tout l’intérêt de The Handmaid's Tale.

D’ailleurs, la série est souvent à son sommet quand elle s’investie dans les histoires de ses personnages et l’émotion qu’ils peuvent créer. En se concentrant ici sur Serena Joy, la série continue d’être au sommet de son art car elle maîtrise à la perfection les aventures riches en émotion de chacun. Si la prestation de Ann Dowd et Yvonne Strahovski est aussi attachante c’est aussi car les deux actrices ont compris ce que The Handmaid's Tale voulait réellement incarner et la façon de l’incarner. Car finalement, toutes les femmes, même les vilains, n’ont pas une place si enviable dans la société dystopique que The Handmaid's Tale développe depuis ses débuts. Comme Aunt Lydia, Serena Joy pense être un héros dans cette histoire, quelqu’un qui aide à sauver l’humanité de sa destruction. Mais contrairement à Aunt Lydia, qui ne montre jamais aucun remord, la performance de Yvonne Strahovski donne souvent l’impression que Serena Joy regrette ce qu’elle fait. Elle semble se sentir coupable et honteuse d’avoir participé à créer le monde dans lequel les personnages vivent. La confrontation entre June et Serena Joy est encore l’un de ces moments brillants que The Handmaid's Tale maîtrise à sa façon et qui me plaisent.

La conversation entre June et Eden est là aussi l’un des moments les plus émotionnels et étonnants de cet épisode, en plus de la scène dans la nurserie bien entendu. Ces deux scènes incarnent à la perfection tout ce que j’aime dans The Handmaid's Tale et j’ai même hâte d’en voir beaucoup plus. Mais certaines intrigues comme celle de Rachel et Leah Center semblent un peu hors champ, comme si elles n’avaient strictement aucun intérêt. Dans « After », The Handmaid's Tale peut être encore plus frustrante même si elle réussi à faire un truc bien dans le lot malgré tout. Serena Joy a aidé à créer un système qui l’assujettie, Aunt Lydia qui fait le deuil de femmes qu’elle pense être ses enfants, June a quant à elle la chance de faire quelque chose qu’elle devait faire. Ces moments fonctionnent presque complètement. Sauf que non, il y a encore des problèmes dans la narration de The Handmaid's Tale qui cassent un peu le délire que la série tente (et peut) de créer. Malgré tous les trucs un brin décevants de cet épisode car The Handmaid's Tale ne semble pas aller au bout des choses, il y a aussi deux éléments de l’épisode qui parviennent à aller au delà et à surprendre le téléspectateur.

Le seul truc c’est qu’en donnant autant de place à Serena Joy et June, la série perd le fil du reste des personnages et c’est justement ça le problème. Dans un premier temps, la scène finale de cet épisode dans laquelle Serena décide d’enrôler June dans son histoire, je dirais que c’est l’un des twists les plus excitants de toute cette saison. Tout cela est un point intéressant qui permet de balancer The Handmaid's Tale dans sa seconde partie efficacement et surtout permet de nous donner envie d’enchaîner les épisodes les uns après les autres. Puis nous avons Samira Wiley qui continue d’être un atout important pour The Handmaid's Tale. Même quand ses intrigues sont sous développées, elle parvient à rester vraie et authentique dans la série, et de ce fait nous faire apprécier sa présence. Mais si son histoire Odette ne fait pas exception à la qualité du personnage, l’histoire reste légèrement difficile à avaler aussi. Il est difficile d’avaler le temps que la vie de June soit en danger car sans June, The Handmaid's Tale ne serait finalement plus grand chose. Du coup, cet épisode stagne un peu dans un sens sur les acquis de la série et ne parvient pas à aller au delà. Il faut attendre la fin de l’épisode pour que l’on ait une chance d’imaginer que The Handmaid's Tale va pouvoir partir dans une direction complètement différente.

Quand le créateur de la série a dit qu’il pouvait faire durer l’histoire durant dix saisons, je dois avouer que même si cela semble plausible, cela risque de rapidement devenir ennuyeux. Cet épisode souffre donc des mêmes défauts et ce malgré le talent qui rode toujours et quelques agréables surprises qui permettent à The Handmaid's Tale de réellement aller beaucoup plus loin. Finalement, avec ces trois épisodes, The Handmaid's Tale a surtout l’impression de stagner avec quelques moments où elle se réveille mais Serena Joy / June semblent amener à une association intéressante que la série n’a de cesse de développer. Il est clair que tout cela se prépare petit à petit depuis la saison 1 mais les deux derniers épisodes de cette salve sont clairement là pour en faire état et j’adore ça. Je ne pouvais pas demander mieux car justement ce qu’il y a de mieux ici, bien que sous développé, vaut le coup d’oeil et c’est pile poil ce qu’il nous fallait.

Note : 6.5/10. En bref, The Handmaid's Tale peut mieux faire.


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