Freeway « Think Free » @@@½
Sagittarius Laisser un commentaireQuinze ans après son classique Philadelphia Freeway paru à la belle époque de Roc-A Fella Records, notre rappeur barbu vit en quelque sorte un retour à la maison avec Think Free, un sixième album qui sort en licence chez Roc Nation via le label New Rothchilds. Une bien heureuse nouvelle qui redonne un coup de boost et un regain d’enthousiasme pour la carrière de Freeway.
Pas de Jay-Z en soutien, ni du problématique Beanie Sigel ou d’autres membres des State Property, cette clique de rappeurs de Philadelphie qui officiait chez Roc-A-Fella. Malgré ces brillantes absences, Freeway a conservé de sa flamme pour le ROC comme il le souligne en intro et bénéficie de l’appui de stars qui ont connu la gloire la décennie passée, à commencer par Lil Wayne le revenant qui embraie sur « Blood Pressure« , Jadakiss sur « The Nation » et la chanteuse Faith Evans qui béni de sa présence sur le bien nommé « Blessed« . Merci à Philly Freezer de nous rapporter un feeling très 2000s, notamment grâce à des instrus soulful au possible (désolé les gars mais nulle part je n’ai trouvé les producteurs malgré mes fouilles), le genre de prods qui accompagnent le rappeur depuis ses premiers pas dans le rap game. Et quand c’est très réussi, on lève les mains au ciel comme sur « Cocaine White » (avec un autre vétéran des 90s/2000s, Fat Joe), le rythmé « Real One » (feat BJ The Chicago Kid et la bouillante rappeuse KaMillion) et « All Falls Down« , sur lequel Freeway revient brièvement sur ses problèmes de santé, lui qui est sur une liste d’attente de don de rein depuis trois ans. Sur le morceau suivant (« Life on the Line » qui ressemble à du Jake One), il réserve une pensée à ces inconnu.e.s qui ne survivent pas aux dures lois de la rue.
Là où il y avait avant des bangers d’anthologie se retrouvent des tracks typées trap, dont le moyen « All The Way Live« . À l’inverse, « Swagger On Mayo » avec Lil Uzi Vert (passe-droit, il est de Philly aussi!), faut l’essayer, c’est étonnant ! C’était le titre qui m’inspirait le plus de craintes et en fin de compte c’est un bon moyen de faire le lien entre deux générations et deux styles. C’est vrai que Freeway ne fait plus tout jeune, sa voix caractéristique est sensiblement moins braillarde (ce qui faisait sa marque de fabrique), néanmoins on sentait qu’il forçait trop dessus au fur et à mesure que les années passent. À l’approche de la quarantaine, on le sent plus serein et posé, moins patate.
La principale qualité de Think Free est aussi son défaut, le fait que Freeway soit revenu dans sa zone de confort, avec des instrus qui lui sont très familiers excepté les deux titres trap. Comme l’impression d’écouter un Philadelphia Freeway 4 sans boucherie (ni Just Blaze, ni Kanye…) mais qui offre de vrais bons moments. Toujours est-il qu’on préfère son sage ‘free thinking’ à celui de Kenny Ouest.