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#OFF18 – Mademoiselle Molière

Publié le 16 juillet 2018 par Morduedetheatre @_MDT_

#OFF18 – Mademoiselle Molière

Critique de Mademoiselle Molière, de Gérard Savoisien, vu le 15 juillet 2018 au Buffon
Avec Anne Bouvier et Christophe de Mareuil, dans une mise en scène de Arnaud Denis

Dans la série « acteurs que je suis depuis longtemps », donnez-moi Arnaud Denis ! Très présent au OFF cette année, j’ai déjà vu la plupart des spectacles qu’il y joue : ainsi L’Idiot a d’abord été présentée au Théâtre 14, et Le Portrait de Dorian Gray tourne depuis plusieurs années ; les deux spectacles sont aujourd’hui à la Condition des Soies. C’est donc vers sa nouvelle mise en scène, Mademoiselle Molière, que je me suis tournée, en attendant son projet Liaisons Dangereuses qui devrait se donner en janvier prochain au Théâtre Montparnasse.

Mademoiselle Molière, comme son nom l’indique, prend pour sujet le couple Madeleine Béjart / Jean-Baptiste Poquelin, alors que celui-ci commence à s’intéresser à la fille de Madeleine, Armande. On les découvre d’abord dans les coulisses, on découvre leur intimité, leurs discussions, leurs débats sur les pièces, puis ils montent sur scène, jouer la pièce du moment. Mais c’est surtout l’évolution du couple qui sera le thème de la pièce.

Mais alors voilà : quel est l’intérêt d’un tel spectacle ? Moi qui connaissait finalement peu de choses sur la vie des deux amants, je n’ai pas l’impression d’en ressortir grandie de connaissances. Je ne connais pas la part historique de ces échanges mais je doute de leur authenticité, et même si Savoisien tombe dans le vrai, j’ai du mal à percevoir l’intérêt de voir Molière peloter Madeleine avant les entrées en scènes, après les sorties de scène, pendant l’écriture de ses spectacles… Certes, on voit l’évolution du couple dans l’évolution de leur intimité, mais je n’ai pas réussi à vraiment m’y intéresser.

En cause, un texte souvent creux, au sein duquel Gérard Savoisien a glissé sans beaucoup de finesse quelques citations de Molière. Les dialogues sont souvent très simplistes – c’est sûrement mon côte romanesque mais j’ose espérer que la scène de rupture entre Molière et Madeleine était moins conventionnel que ce cher « Adieu Jean-Baptiste – Au revoir, Madeline – Tu as tort, Jean-Baptiste – Peut-être. ». Mais après tout, peut-être n’était-ce que des gens simples comme vous et moi.

Enfin, si les moyens scéniques de passage des coulisses à la scène m’ont beaucoup plu, j’ai quand même été un peu choquée par la différence entre l’époque à laquelle se situe la pièce – puisqu’après tout, elle est temporalisée – et le jeu des comédiens, très moderne, un peu boulevard. C’est assez étrange, plutôt décontenançant, alors que par ailleurs les comédiens sont plutôt convaincant. Dommage, donc.

Pas essentiel.


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