Franz Schubert (1797-1828)
Sonate n°13 en la Majeur D 664 :
Allegro moderato
Andante
Finale : Allegro
Johannes Brahms (1833-1897)
Variations sur un thème de Paganini op.35
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Frédéric Chopin (1810-1849)
Nocturne op.48 n°2
Barcarolle op.60
Scherzo op.39 n°3
Opéra Berlioz/Le Corum
17 juillet - 21h
Nelson Goerner... le discret !
Ce n'est pas parce qu'il ne fait pas parler de lui, préférant laisser la parole à son instrument, que Nelson Goerner n'appartient pas à l'élite internationale du piano.
Ce soir, démonstration magistrale (et discrète) devant le public nombreux et mélomane de l' Opéra Berlioz.
Une première partie durant laquelle s'oppose un Schubert, lumineux et apaisé, celui de la Sonate en la Majeur au Brahms, virtuose et endiablé, des Variations sur un thème de Paganini. Remarquable prestation de Goerner aussi à l'aise dans les nuances Schubertiennes que dans les cascades de notes que Brahms a savamment accrochées au thème du " Sorcier ".
Après l'entracte et une première salve d'applaudissement, marquant la fin de la première période, la reprise nous plonge dans l'univers profond de Goerner : Chopin !
Celui dont il explique, au sujet des Nocturnes, " quand j'ai commencé à étudier sérieusement le piano et la musique en général, j'ai plongé tête première dans ces partitions qui sont devenues mes compagnons pour la vie" . Chopin qui, pour Poulenc, autre pilier de cette seconde partie, est " le premier dieu du piano " .
Une première plongée chez Chopin, en compagnie de Goerner, et de la plénitude de l'offre. Romantisme nostalgique du Nocturne en fa dièse mineur, nonchalance aquatique de la Barcarolle en fa dièse Majeur et apothéose du Scherzo en ut dièse mineur. Aperçu convaincant de l'œuvre du compositeur amplifié par l'excellence de l'interprète. Quoi de moins naturel mais de plus logique que de terminer ce récital sur la peu jouée Suite Napoli de Poulenc dont chaque élément paraît venir compléter les pièces interprétées Chopin.
Deuxième tonnerre d'applaudissement, rappels reçus avec modestie et reconnaissance par Nelson Goerner, offrant deux bis appréciés, avant de regagner, de son pas modeste et bien réglé, définitivement la coulisse.
Le talent n'a pas besoin d'exubérance, le triomphe s'accommode très bien de l'humilité.
Merci Nelson Goerner, génial discret !Marc Ely