En pleine guerre froide, le gouvernement sud coréen prépare dans le plus grand secret un terrible attentat. Des meurtriers sont recrutés dans toutes les prisons du pays pour former un commando de 31 mercenaires. Réunis sur l'île de Silmido, ils vont subir un entraînement inhumain jusqu'à ce qu'ils soient prêts pour accomplir leur mission : s'infiltrer en Corée du Nord pour assassiner le président...
Origine du film : Corée du Sud
Réalisateur : Kang Woo-suk
Scénaristes : Kim Hie-jae
Acteurs : Sol Kyung-gu, Ahn Sung-ki , Heo Joon-ho , Jung Jae-young, Im Won-hee, Kang Sung-jin, Kang Shin-il, Lee Jung-hun, Uhm Tae-woong, Kim Kang-woo, Lee Sang-hong, Kim Hong-taek
Musique : Jo Yeong-wook
Genre : Action, Drame, Historique
Durée : 2 heures et 15 minutes
Date de sortie : 24 décembre 2003 (Corée)
Année de production : 2003
Sociétés de production : CJ Entertainment, Hanmac Films
Distribué par : Cinema Service
Titre original : Silmido / 실미도
Notre note : ★★★☆☆
" Silmido " est un film d'action dramatique sud-coréen datant de 2003, réalisé par Kang Woo-suk, à qui l'on doit également " Fists of Legend " (2013). Les acteurs principaux sont Sol Kyung-gu, qu'on a pu voir dans " Memoir of a Murderer " (2017), Ahn Sung-ki, qu'on a pu voir dans " The Divine Move " (2014), Heo Joon-ho, qu'on a pu voir dans " The Merciless " (2017), et Jung Jae-young, qu'on a pu voir dans " The Fatal Encounter " (2014).
Avant de développer la critique du film à proprement parlé, ouvrons cet article avec quelques explications sur les faits réels. Le 21 janvier 1968, treize espions nord-coréens ont franchi la zone démilitarisée (DMZ) et sont arrivés à quelques mètres de la résidence présidentielle. Leur mission, selon les déclarations d'un des membres de ce commando, était de décapiter le président Park Chung-hee. Ils étaient habillés en soldats sud-coréens, mais certains détails, comme les pardessus et les chaussures attira l'attention de la police qui finit par les arrêter. Le président Park était tellement furieux qu'il ordonna la création d'une équipe sud-coréenne composée de 31 membres, dans le but d'aller assassiner le président nord-coréen, Kim Il-sung.
Les hommes sélectionnés étaient extrêmement durs et certains étaient même des condamnés à mort, selon les témoignages des ex-gardiens du camp où ils se trouvaient. Après avoir été enrôlés dans l'armée, leurs identités furent effacées, laissant leurs familles sans aucune idée de leur sort. En avril 1968, ils furent envoyés sur la petite île abandonnée de Silmido, à l'ouest de Séoul, sous le nom de code Unité 684. Ils s'entraînèrent dans des conditions très rudes, parachutisme, techniques de déplacements aquatiques, explosifs, manipulations de toutes sortes d'armes à feu, lancé de couteau, combat à mains nues. Ils apprirent à vivre dans des conditions extrêmes, privation de nourriture, privation de sommeil, etc. Les gardes-formateurs battirent ceux qui échouaient lors des exercices. L'un des stagiaires est décédé lors d'un exercice d'apnée sous l'eau et un autre s'est tué en tombant d'une falaise.
Le programme de formation devait durer trois mois, mais a finalement duré trois ans, car les relations entre Sud et le Nord de la Corée s'amélioraient. Les hommes étaient de plus en plus désespérés. Le matin du 23 août 1971, les stagiaires se révoltèrent. Cette révolte s'est rapidement transformée en massacre, avec 17 gardes abattus ou noyés dans leurs efforts désespérés de prendre la fuite. Certains gardes réussirent cependant à en réchapper et ainsi à survivre à cette rébellion. 24 stagiaires atteignirent le contient, détournèrent un bus, et tentèrent d'atteindre la résidence présidentielle. L'armée et la police furent mobilisées et réussirent à stopper le bus dans la préfecture de Dongjak, où de nombreuses fusillades eurent lieu. Sans aucune chance de s'enfuir, les assaillants se sont suicidés avec leurs grenades. Quatre d'entre eux ont cependant survécu, furent jugés par une cour martiale et exécutés le 10 mars 1972.
Le gouvernement coréen a longtemps dissimulé toutes les informations concernant l'unité 684, jusqu'au début des années 1990. Les faits ne furent toutefois révélés qu'en 2003, notamment à travers ce film en particulier, mais le gouvernement n'a publié un rapport officiel concernant ces incidents qu'en 2006. Par la suite, en 2009, le gouvernement coréen fut condamné par un tribunal fédéral à indemniser les familles des membres de l'unité 684.
Kang Woo-suk, le réalisateur, ainsi que Kim Hie-jae, le scénariste, restent très proches des faits, ajoutant cependant les éléments incontournables pour en faire une fiction, et ainsi de rendre le métrage plus divertissant. Les principaux personnages de " Silmido " sont donc créés selon ce principe. Kang In-chan ( Sol Kyung-gu) est ainsi déterminé à effacer la honte que son père à causé à sa famille en se rendant en Corée du Nord et devient progressivement, à travers le développement de l'histoire, un chef d'équipe. Han Sang-pil ( Jung Jae-young) est son grand rival, n'hésitant pas à le provoquer à la moindre occasion. Du côté des militaires-formateurs, le commandant Choi Jae-hyeon ( Ahn Sung-ki) se distingue par ses méthodes particulièrement rudes, violentes, voir même inhumaines.
La mise en scène de Kang Woo-suk est plutôt intéressante, car il garde à l'esprit que même si ses personnages agissent bien, ils n'en restent pas moins fondamentalement mauvais. La séquence où deux stagiaires parviennent à fuir le camp d'entraînement pour se rendre dans un hôpital voisin, afin d'agresser et violer une infirmière, en est le parfait exemple. Cependant, la profondeur psychologique des personnages est toute relative, car après tout " Silmido " reste un film d'action. Celles-ci s'enchaînent durant 135 minutes, pour se terminer par un massacre sanglant et brutal.
La photographie, signée Kim Sung-bok, est très plaisante avec un équilibre intéressant dans les différents décors. Le montage réalisé par Ko Im-pyo permet de maintenir, tout au long du métrage, une harmonie entre les parties dramatiques et les scènes d'action, ainsi qu'une bonne structure, l'entraînement, la révolte et le final. L'île de Silmido n'étant pas disponible, la majeur partie des scènes ont été tournées à Malte, mais également en Nouvelle-Zélande. La bande originale n'offre rien de particulier.
Étant donné que " Silmido " se concentre plus sur l'action que sur les personnages, notamment en raison de la thématique militaire, qui met plutôt l'accroche sur l'assimilation de l'individu dans un groupe qui doit suivre les ordres, il est difficile pour un acteur de se démarquer clairement par une performance individuelle.
" Silmido " a bien été reçu par le public en Corée du Sud où il a été vu par plus de 6 millions de spectateurs au cours de ses 26 premiers jours d'exploitation, recueillant plus de 30 millions de dollars de recettes durant cette période. En outre, " Silmido " deviendra le premier film coréen à avoir un auditoire de plus de 10 millions de spectateurs en Corée du Sud et tiendra le record du film plus regardé en salles jusqu'à la sortie de " " e 2004, qui lui, fut vu par 11,7 millions de spectateurs.
" " a fait l'objet d'une édition en ainsi qu'en Blu-ray, paru le 19 septembre 2005 chez Universal Pictures Vidéo (France). Pour de plus amples renseignements, n'hésitez pas à consulter la fiche du film sur le site .
En conclusion, " Silmido " est un bon film d'action disposant d'une histoire originale basée sur des faits réels, d'une intrigue intéressante et d'un développement brutal et dramatique. La mise en scène est intéressante, car elle emmêle les notions de bien et de mal. Le développement permet d'installer de nombreuses scènes d'action et l'édition amène un bel équilibre entre l'action et les parties dramatiques. La distribution offre de bonnes prestations. Le tout est présenté avec une photographie agréable pour un divertissement convenable.