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#OFF18 – La France contre les Robots

Publié le 22 juillet 2018 par Morduedetheatre @_MDT_

#OFF18 – La France contre les Robots

Critique de La France contre les robots, d’après Bernanos, vu le 19 juillet 2018 au Théâtre des Halles
Avec Jean-Baptiste Sastre, dans une mise en scène de Hiam Abbas et Jean-Baptiste Sastre

La France contre les robots. Je ne connais presque rien de Bernanos mais le titre me plaît. C’est à peine si je situe l’auteur dans le temps. Un siècle. Mettons une décade, mais pas mieux. Je ne sais pas à quoi m’attendre, moi qui suis presque vierge de toute étude de la philosophie, en tout cas en milieu scolaire. Ça me titille, la philo, ça m’intrigue, je la cherche, mais je n’ai pas encore osé sauter le pas. Alors, par le théâtre, peut-être… ?

Avec un titre pareil, je m’imaginais presque des textes parlant de la croissance du numérique, de l’automatisation de la société. Je n’étais pas si loin ! La France est aujourd’hui au main des machines et la société de consommation fait la loi. Or pour y entrer, nous avons dû renoncer à toute idée de création. La liberté n’est plus qu’une chimère. Se penser libre aujourd’hui est un pas de plus vers une certaine forme d’asservissement. Critique du capitalisme avant l’heure.

Oh comme je suis embêtée à l’idée d’écrire un article sur le sujet. C’est toujours dur d’écrire sur un seul en scène, et ça l’est encore plus lorsque ce seul en scène est philosophique. J’ai beaucoup aimé le spectacle. Mais j’ai aussi dû m’accrocher car la langue de Bernanos est rude, le genre qui nécessite de relire certaines phrases lorsque vous avez le bouquin sous les yeux. Or ici, elle est dite, et il faut se concentrer pour suivre le fil.

Pourtant, Jean-Baptiste Sastre se soumet à l’exercice avec brio. La servante trône sur la scène de la Chapelle des Halles. Elle sera son unique accessoire, la déplaçant entre deux scènes, jouant avec les ombres dans ce lieu mystérieux. Il dit ses textes avec intelligence, tentant de nous faire prendre la mesure des phrases qu’il énonce, accentuant une conclusion, ralentissant dans une démonstration. Sa voix est profonde, agréable à suivre et à écouter, et il se fait porte-parole de Bernanos avec passion. Pas la passion christique, non. Plutôt celle d’un homme qui regarde le monde des hommes courir à sa perte.

Ça vaut le coup de s’accrocher. 

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