Magazine Cinéma

[Critique] HOTEL ARTEMIS

Par Onrembobine @OnRembobinefr
[Critique] HOTEL ARTEMIS

Partager la publication "[Critique] HOTEL ARTEMIS"

Titre original : Hotel Artemis

Note:

★
★
★
½
☆

Origine : États-Unis/Angleterre
Réalisateur : Drew Pearce
Distribution : Jodie Foster, Dave Bautista, Sterling K. Brown, Sofia Boutella, Brian Tyree Henry, Charlie Day, Jenny Slate, Zachary Quinto, Jeff Goldblum, Evan Jones…
Genre : Thriller/Action
Date de sortie : 25 juillet 2018

Le Pitch :
Alors que de violentes émeutes mettent Los Angeles à feu et à sang, l’Hotel Artemis continue de faire ce qu’il a toujours fait, à savoir recevoir et soigner des criminels. À la tête de cette forteresse imprenable, une doctoresse et son infirmier, un molosse de plus de deux mètres, qui font leur possible pour maintenir leurs activités malgré un contexte de plus en plus compliqué…

La Critique de Hotel Artemis :

Scénariste ayant bossé sur Iron Man 3 et Mission : Impossible – Rogue Nation, Drew Pearce a décidé de se lancer dans la réalisation (après avoir emballé quelques courts-métrages) en adaptant une histoire de son cru. Une histoire que l’on jurerait inspirée des deux John Wick, avec au centre de la dynamique, un hôtel réservé aux criminels, dans lequel ils peuvent trouver refuge et se faire soigner par la gérante des lieux, une doctoresse au passé trouble. Un peu comme l’hôtel de John Wick donc, où les assassins n’ont pas le droit de faire usage de leurs armes sous prétexte de se faire éjecter manu militari.
Quoi qu’il en soit, la comparaison s’arrête là, malgré ce que la promo du film a essayé de nous vendre. Parce que Hotel Artemis n’est pas vraiment un film d’action. À vrai dire, hormis deux ou trois scènes au début, l’action se concentre dans la dernière demi-heure et reste plutôt sage (mais efficace). Non, ici, le principal est ailleurs…

[Critique] HOTEL ARTEMIS

Panique aux urgences

En bon scénariste conscient qu’une histoire solide peut faire des miracles, Drew Pearce a privilégié les longues plages de dialogues par rapport aux bourres-pifs. Dit comme ça, on pourrait croire que son film est ennuyeux alors qu’en fait, il ne l’est pas du tout. D’une part parce qu’il fait moins d’1h40 et d’autre part car Pearce parvient quoi qu’il en soit à instaurer une rythmique en forme de montée en puissance, qui lui permet de mener à son terme son récit sans effectuer de trop graves sorties de route. L’action étant là pour justement symboliser l’explosion des enjeux, principalement à la fin donc, quand les personnages arrivent tous d’une façon ou d’une autre à un carrefour. Dans sa démarche, Drew Pearce a également privilégié les personnages. Et si certains manquent clairement de substance (un en particulier, incarné par le cabotin en chef, Charlie Day), d’autres brillent par les nuances qu’ils personnifient et l’émotion qu’ils parviennent à incarner. On pense en premier lieu à Jodie Foster, absente des (grands) écrans depuis Elysium, et qui ici, est absolument parfaite. Forte mais aussi marquée par de profondes cicatrices, la doctoresse qu’elle incarne porte le film jusqu’à son terme. Le visage empreint d’une mélancolie qui finit par contaminer tout le métrage, Jodie Foster est la meneuse d’une distribution qui voit aussi briller Dave Bautista. Le duo qu’elle forme d’ailleurs avec le géant, ex-star des rings de la WWE, fait office de gros point fort. Aussi crédible quand il doit faire usage de ses muscles que dans le drame, Bautista parvient lui aussi à se faire le vecteur d’une belle émotion. Idem pour Sterling K. Brown (This Is Us), qui prouve au passage qu’il peut absolument tout jouer. Sans oublier Jeff Goldblum, assez peu présent, mais dont la performance toujours teintée d’ironie est savoureuse au possible, et l’incandescente Sofia Boutella, jamais meilleure que lorsqu’il faut défourailler à tout va.

C’est complet !

Baigné dans une lumière tamisée du plus bel effet, dont les teintes font écho à l’urgence d’une situation de plus en plus inextricable, Hotel Artemis surprend donc dans le bon sens. Grâce aux inclinaisons inattendues que prend son scénario, et au traitement plein d’empathie mais aussi marqué par un désir du réalisateur de ne jamais vraiment relâcher la pression, il marque régulièrement des points et propose quelques séquences réellement intéressantes.
Après, bien sûr, il se montre aussi maladroit. Tout particulièrement dans sa façon de maquiller quelques clichés sans trop y parvenir et en encombrant son récit de choses pas toujours très pertinentes et/ou utiles à son bon déroulement. Fatalement, vu la promesse de départ et le potentiel d’un tel postulat, on n’aurait pas non plus craché sur deux ou trois séquences de baston en plus. Surtout vu l’allure qu’ont celles que Drew Pearce nous fait exploser au visage à la fin.
Mais au fond, c’est surtout ce caractère immersif qu’on retient et qui permet d’excuser pas mal de choses. Huis-clos claustrophobe, Hotel Artemis monte progressivement en puissance alors qu’on ressent littéralement, et ce à plusieurs reprises, le danger qui pèse sur les personnages quand, en dehors des murs de l’hôtel, la ville est mise à sac par de violentes émeutes. Une urgence et un danger par ailleurs lisibles dans les yeux de Jodie Foster, décidément impressionnante. Cela semblait juste de finir en rappelant cette évidence, car au fond, c’est surtout elle qui rend Hotel Artemis si recommandable.

En Bref…
Un faux film d’action en forme de huis-clos, qui surprend souvent dans le bon sens, en proposant une histoire plus dense que prévue même si certains détails manquent de finesse. Hotel Artemis qui sait aussi durcir le ton dans son dernier quart, sans jamais se départir d’une mélancolie qui lui permet de se démarquer. Et puis, il y a ce casting 4 étoiles emmené par une Jodie Foster franchement parfaite.

@ Gilles Rolland

Hotel-Artemis-Jodie-Foster-Dave-Bautista
   Crédits photos : Metropolitan Filmexport


Retour à La Une de Logo Paperblog

A propos de l’auteur


Onrembobine 57561 partages Voir son profil
Voir son blog

Magazines