Cette soirée de juillet était particulière. Elle a commencé par un hommage à Éric Meyleuc, ses textes étant lus à deux voix. Pedro Vianna en a souligné l’humour et l’engagement. Il a aussi annoncé que les poèmes d‘Éric seront publiés progressivement sur son site, http://poesiepourtous.free.fr. Il sera ainsi toujours présent.
C’est ensuite avec Ren Yashio que nous avons fait connaissance. Poète japonaise, qui revenait du Festival « Et dire et ouïssance » en Pays de Brocéliande. Deux femmes, un homme, deux pour dire, Ren Yashio en japonais, Meriem Laouarem en français, et Fred Marty pour la musique (une blessure à la main lui a interdit ce soir-là la contrebasse).
L’alternance des deux langues montrait la complicité entre les deux femmes, Ren accompagnant parfois de mouvements de tête la lecture de Meriem. Des mots désarticulés, tranchés (comme le mot « Préda-Teur »), ou des mots répétés (« monde monde monde ») disent la difficulté de vivre, bien que les textes paraissent tendre vers la jouissance. C’est « de la douleur mise en poème », ça cherche, ça creuse « profondément profondément », dans la chair, dans les mots, les « écoulements ». Les deux voix sont le prolongement l’une de l’autre, textes en mains ; la musique semble la page où les poèmes s’inscrivent devant nous. « Je souhaite être perdue » écrit Ren Yashio. Elle parle d’un « manque / je le rappelle je le repousse », invite le saké à « dérégler les sentiments » et je pense à Rimbaud à qui fait référence Ren Yashio : « Il s'agit d'arriver à l'inconnu par le dérèglement de tous les sens ».
Jeu de briques
Snake
Pacman
Bubble