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[Critique] PAPILLON (2018)

Par Onrembobine @OnRembobinefr
[Critique] PAPILLON (2018)

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Titre original : Papillon

Note:

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Origine : États-Unis
Réalisateur : Michael Noer
Distribution : Charlie Hunnam, Rami Malek, Eve Hewson, Roland Møller, Yorick Van Wagehingen, Michael Socha, Tommy Flanagan…
Genre : Drame/Adaptation
Date de sortie : 15 août 2018

Le Pitch :
Henri Charrière, alias Papillon, est connu dans le tout Paris grâce à ses talents de voleur. Une compétence qui le met sur le chemin d’un malfrat local qui, bien décidé à se venger de Charrière, s’arrange pour le faire condamner pour un meurtre qu’il n’a pas commis. L’homme est alors envoyé dans un bagne en Guyane, où il fait la connaissance de Louis Dega, un autre prisonnier avec lequel il se lie d’amitié. Ensemble, il vont tenter le tout pour le tout pour survivre, mais aussi s’évader. Histoire vraie…

La Critique de Papillon :

Papillon 2018 nous refait le coup du « non ce n’est pas un remake mais une nouvelle adaptation du livre ». Le livre en question étant celui que le véritable Henri Charrière a écrit à son retour en France, après s’être fait la malle d’un bagne particulièrement difficile en Guyane et obtenu la grâce du Président de la République de l’époque. Charrière dont le récit a d’ailleurs fait l’objet de multiples accusations. Ses détracteurs l’accusant de s’être approprié les histoires d’évasion d’autres condamnés pour les mêler à la sienne afin d’inventer un récit et de donner naissance à une espèce de mythe grandement responsable de l’énorme succès de l’ouvrage dans le monde. Quoi qu’il en soit, ce livre a donné naissance à un chef-d’œuvre réalisé par Franklin J. Schaffner, le réalisateur de La Planète des Singes, avec dans les premiers rôles, Steve McQueen et Dustin Hoffman. Un monument du cinéma qui a remarquablement vieilli et auquel le nouveau Papillon se confronte inévitablement… Et est-il bien utile de préciser que si le combat semblait perdu d’avance pour le plus récent des concurrents, à l’arrivée, le film de Schaffner est bien évidemment au-dessus à tous les niveaux ?

[Critique] PAPILLON (2018)

L’effet Papillon

Ce nouveau Papillon ne sert donc pas à grand-chose. Il a beau vouloir coller de plus près aux écrits de Charrière, il ne supporte jamais vraiment une comparaison qui s’impose à nous sans discontinuer, 2 heures durant. Moins âpre, moins grandiose, moins spectaculaire, il est aussi moins habité que son aîné. Non pas que Michael Noer, le cinéaste en charge de ce vrai/faux remake ait fait du mauvais boulot, non, car tout compte fait, sa contribution, certes modeste, reste notable. Sa mise en scène est correcte. Pas flamboyante, mais lisible, proche des personnages et « propre ». Idem pour le scénario. Du travail appliqué mais jamais impressionnant.

Sons Of Guyane

Au premier plan, Charlie Hunnam et Rami Malek se confrontent eux aussi à Steve McQueen et Dustin Hoffman. Et là encore, les plus jeunes se prennent un vilain K.O.. Charismatique et intense dans Sons Of Anarchy, où il fut révélé, Hunnam livre ici, bien malgré lui, emporté par la vacuité du projet, une interprétation pas vraiment convaincante. À vrai dire, on a un peu trop souvent l’impression que c’est Jax Teller, son personnage de SOA, qui se retrouve au bagne, avec sa gouaille et son petit sourire en coin de séducteur qui aurait trop pris le soleil. On salut l’investissement physique mais impossible de ne pas regretter Steve McQueen. Le pire étant probablement quand Tommy Flanagan, le pote de Hunnam dans Sons Of Anarchy, vient faire un petit caméo. C’est limite si les deux acteurs ne se font pas un high five en se lançant des clins d’œil. Le genre de choses qui casse la dynamique d’un film qui a déjà bien du mal à faire ressortir l’émotion qu’il est censé bâtir sans vraiment y parvenir.
Dans le rôle de Dustin Hoffman, euh pardon, de Louis Dega, Rami Malek aussi est appliqué, mais il n’a jamais la touchante fragilité qu’Hoffman offrait jadis au rôle. Lui reste dans une sorte d’ersatz de son rôle dans Mr. Robot. Le mec qui en sait beaucoup, mais qui ne le montre qu’au travers d’une assurance parfois incompréhensible vu les circonstances.

Lost

Au-delà de son caractère relativement appliqué donc, de ses acteurs méritants mais qui, par la force des choses, pédalent un peu dans la semoule, et de son arrogance manifeste, Papillon pêche surtout par son incapacité presque totale à faire valoir une quelconque émotion. Quand Charrière se fait embarquer, quand il fait ses adieux à sa femme, quand il retrouve Dega sur l’Île du Diable ou encore quand il se tape 5 ans de mitard pour en ressortir presque cinglé… Autant de moments qui ne possèdent pas l’impact espéré et qui ne sonnent donc pas avec la force attendue. Sans même le comparer avec le Papillon de Schaffner. Finalement, de lui-même, ce Papillon 2018, si il offre un spectacle plutôt divertissant et parfois étonnamment violent, ne parvient jamais à se défaire de son caractère anecdotique. Ce serait mentir que de dire que ce n’était pas prévisible.

En Bref…
Si il colle peut-être de près à l’histoire jadis racontée par Henri Charrière, Papillon, tout en cherchant à s’éloigner du premier film, finit ironiquement par toujours encourager chez le spectateur la comparaison. Ceux qui n’ont jamais vu le chef-d’œuvre avec Steve McQueen seront ainsi peut-être plus indulgents, mais les autres ne verront là que la piètre tentative intéressée et opportuniste d’exploiter une excellente histoire sans correctement arriver à la traiter à l’écran.

@ Gilles Rolland

Papillon-Charlie-Hunnam-Rami-Malek
   Crédits photos : Metropolitan FilmExport


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