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Under The Silver Lake (2018), David Robert Mitchell

Par Losttheater
Under The Silver Lake réalisé par David Robert Mitchell

Surréel, obsessionnel, parfois grotesque, Under The Silver Lake (troisième long de David Robert Mitchell) nous plonge dans un cauchemar éveillé au goût de chlore à la croisée de David Lynch et Brian De Palma. L’action se situe sous le soleil de Los Angeles, Sam débute sa trentaine tout en rêvant de strass et paillettes jusqu’au jour où sa mystérieuse voisine disparaît du jour au lendemain, laissant son appartement complètement vide. L’enquête va alors nous mener dans les tréfonds d’un Los Angeles puant et obscur.

Under The Silver Lake n’a rien du film qui prend son spectateur par la main. Au contraire, David Robert Mitchell décide de nous perdre et de nous malmener tout au long de ses deux heures et dix-neuf minutes. Hypnotique, l’improbabilité des événements qui se déroulent sous nos yeux devient fascinante. On assiste à une déconstruction du personnage qui tombe dans le trou du lapin et qui conjure à l’histoire des aspects venus de tous genres comme la comédie, l’horreur ou encore le film noir. Multipliant les références, qu’elles soient placées directement dans le cadre ou selon une manière bien précise de poser sa caméra, le réalisateur déballe ses obsessions et vient subtilement poser sa critique de la société dans laquelle il vit, à savoir le monde du spectacle. Et le tableau dressé n’est pas toujours glorieux.

Le film s’évertue à gratter la couche dégueulasse qui entoure L.A., un peu comme si vous aviez croisé Marylin Monroe sous acide dans un film de Paul Thomas Anderson. Sam va alors découvrir que ses pires cauchemars sont en fait liés à l’inconscient collectif entretenu par l’usine à rêves. Tout vient à déconstruire une certaine culture de masse où chaque image vient piocher une référence majeure du cinéma hollywoodien. Fenêtre sur cour, Body Double, Lost Highway, tous y passent. Avec eux, ils garnissent l’histoire d’un sérieux penchant fétichiste et d’une quête bigger than life qui viendra perdre son héros dans les tumultes d’une manipulation où se mêle tueur de chiens ou encore une femme hibou qui se glisse chez vous en plein milieu de la nuit.

Avec Under The Silver Lake, David Robert Mitchell nous propose un cauchemar dans la droite lignée de son précédent, It Follows. Dans un monde monstrueux mené à la baguette par la puissance des images, le héros doit lutter pour ne pas se faire avaler par la puanteur ambiante.

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