Du 1er au 23 septembre, la Maison Départementale de l'Environnement et l' Artothèque Montpellier présentent :
biodiversité et insectes pollinisateurs
Trente-huit artistes pour traiter d'un thème fort, au cœur de notre avenir et de celui de la planète.
A quelques jours de l'ouverture de l'exposition nous poursuivons la présentation d'artistes et d'œuvres, à retrouver au domaine de Restinclières.
Aujourd'hui, sept autres artistes :
Véronique Marchal, Caroline Mathieu Banville, Sylvie Monpoint, Maryse Pastourel, Denise Sabourin, Fabien Garcia, Hervé Querrien
Une œuvre à lire de bas en haut et dont chaque zone possède une finalité spécifique. En bas : biodiversité des fleurs, le demi-cercle marque le début de la rupture du cycle. Au milieu, le cercle représente la terre en rouge. Rouge, couleur de la source, de l'Origine de Tout : l'Energie. En haut : la dépollinisation.Sous de faux airs de Mandala, bien qu'ouvrant à la réflexion, cette toile véhicule un message d'autant plus clair qu'il n'est dit qu'avec des fleurs. Le vieux slogan " dites-le avec des fleurs " s'inscrivait crânement sous la bannière du romantisme, l'artiste n'a pas hésité à en détourner le sens et " ses " fleurs nous entraînent vers une catastrophe annoncée !
Entre papillons et fleurs, entre insectes et végétaux, les assemblages fleuris de Véronique Marchal, représentatives de la biodiversité en danger, s'essaient, dans la douceur et l'harmonie, à nous sensibiliser à une situation bien réelle.
Elle nous le dit avec des fleurs... mais elle nous le dit clairement!L'œuvre : réalisée à l'acrylique sur toile de coton, 100×100 cm,
Un fond noir et une finition à la résine brillante produisent un effet miroir.
Véronique Marchal, 100×100Caroline Mathieu Banville
Plutôt qu'un résultat, né d'une prouesse technique, Caroline Mathieu Banville privilégie un besoin de capter des forces. Elle a, peu à peu, allégé ses créations afin d'en améliorer la respiration.
L'œuvre se compose de différents niveaux liés à des éléments bien différenciés. Un dessin au plomb, comportant le nom des six multinationales productrices d'insecticides et de quelques produits couramment utilisés, est présenté sous un cadre de ruche où sont fixées des languettes de feutrine noire, sombres, voire funèbres, qui tombent jusqu'au sol. Le tout est relié à une structure composée de cadres de ruche dévastées maintenus dans un équilibre fragile.La notion du vivant, dans sa globalité, est au cœur des préoccupations de l'artiste. Le plus souvent elle s'exprime sur papier aquarelle accompagné de différents matériaux, argile, bois, feutrine, associés à la photographie et divers objets. Elle s'intéresse de plus en plus à la " performance ".
"Bancal" ou un équilibre fragilisé, dessin graphite sur papier aquarelle, feutrine et cadre de ruche usagé.
Caroline Mathieu Banville - " Bancal ", dessin 44×30, structure 110x110x60, 2018 Les Trois Colibris : -Le premier colibri, vibrant et chatoyant, vient gouter le nectar de la vie au cœur de la fleur. -Le deuxième colibri, par la folie des hommes, commence à s'effacer, s'étioler, devenir transparent. -Le troisième colibri ? Ne le cherchez pas. ll a déjà disparu. La fleur est triste. " To be or not to be, pour le colibri ? " A chacun d'en décider par son comportement...Dessin 44×30, structure 110x110x60, 2018
Sylvie Monpoint
Sylvie Monpoint - " Les trois colibris ", 80×100, 2018Le colibri, également appelé " oiseau mouche ", du fait de sa petite taille, appartient à une famille comportant 340 espèces. On le trouve exclusivement en Amérique. Il se caractérise par ses couleurs chatoyantes, sa capacité à battre des ailes très vite, (jusqu'à 200 fois par seconde) et sa capacité à voler en arrière. Il pollinise 58 espèces de fleurs dont la fleur d'ananas. Deux espèces de colibris ont dores et déjà disparu et une dizaine sont actuellement menacées.
Mon tableau exprime une vision pessimiste de notre environnement dans un futur proche et de notre impuissance à agir devant cette catastrophe écologique qui semble se précipiter : disparition des espèces, pollution de l'air, de l'eau, de la terre. L'œuvre est réalisée à la peinture à l'huile dans un style figuratif contemporain. Des détails anecdotiques, qui y figuraient dans un premier temps, ont été supprimés pour accentuer le côté étrange et énigmatique afin de rendre ma peinture plus engagée et d'appeler à la réflexion." Les trois colibris ", sculpture grillage, 80×100, 2018
Maryse Pastourel - " Le lendemain ", 72×93, 2018Maryse Pastourel
L'artiste peint, le plus souvent, à l'huile dans un style contemporain figuratif. Elle utilise des photos collectées dans ses archives ou sur internet. Elle trouve dans ses sujets prétexte à explorer techniques diverses et expressions artistiques nouvelles. Elle aborde dans son travail des sujets universels, les grands problème sociaux ou environnementaux actuels.
" Le lendemain ", huile sur toile, 72 x 93 cm, 2018
L'œuvre présentée peut apparaître floue mais c'est voulu ... l'oeuvre par sa transparence et son épaisseur entraîne une vision d'effacement. Les parpaings enserrant l'œuvre mettent en évidence le côté industriel de notre civilisation bétonnée, destructrice et qui ne respecte pas la vie.Denise Sabourin - Nour Sabi
Denise SABOURIN-NOUR SABI aime dire qu'elle est nomade : elle voyage entre les lieux et les êtres. Elle a choisi comme nom d'artiste, Nour Sabi, anagramme de son nom de famille et qui signifie " connaître la lumière " .
Denise Sabourin - Nour Sabi - " Energie comprimée ", 100×100, socle H 30, 2018Ce qui l'intéresse est moins la forme de l'arbre que ce qui exprime la vie en lui. Elle y trouve une énergie qu'elle cherche de puis ses premières œuvres sur le corps (le sien, celui de l'autre, celui du monde). Elle exprime cette énergie par la couleur, la lumière, la matière, le perceptible et l'imperceptible.
Denise Sabourin a vécu en Polynésie, dont elle est revenue transformée. Elle y a notamment découvert la tradition du tapa qu'elle a ensuite transposée dans son travail.
Je suis la nature, j'en fais partie. L'homme a la capacité de se transcender, de se distancier de celle-ci, pour finalement la considérer afin qu'elle se définisse concrètement devant ses yeux. Le risque est de la matérialiser au point de s'y croire supérieur, de la réifier. Dans ma toile l'homme, autoproclamé souverain, devient le réceptacle du monde végétal qui l'envahit et paraît lentement l'asphyxier. Une colonie d'abeilles, éprise par l'argent, renonce à son instinct naturel pendant qu'un couple de papillons insuffle à cette scène un peu d'espérance." Energie comprimée " : transferts photos sur gaze marouflée, peinture, entre 2 plaques de plexiglas, 100×100, recto-verso, 2018
Exposition sur un socle de 4 parpaings enserrant les plaques de plexi, H. 30
Fabien Garcia Mulloway - " Le Souverain ", 70×50Fabien Garcia - Mulloway
Fabien Garcia alias Mulloway est un artiste autodidacte qui joue avec les styles et les techniques, les mots et les images, pour produire des œuvres picturales qui amènent les personnes qui les contemplent à pénétrer dans son imagination. Il puise à présent son inspiration dans la vie qu'il observe d'un œil singulier, dans ses expériences en tant qu'individu, ainsi que dans l'art urbain et ses artistes favoris.
" Nous sommes tous en résidence. Je m'associe donc au hasard des courants pour faire escale sur des rives étrangères. C'est un voyage de rives en rives mais, paraît-il, celle d'en face est toujours plus belle! " Décomposé - Recomposé Après avoir fait subir à notre environnement une multitude d'outrages, ce sont nos corps et notre état de santé qui passent à la " caisse ". Je cherche à montrer des corps modifiés, dévastés par les pesticides, des corps transformés par la sous et sur alimentation. Des corps abimés par la chirurgie esthétique, par les OGM, l'huile de palme, les colorants, les conservateurs...Tout ce que nous avons mis en œuvre pour polluer la planète, nous le retrouvons dans nos assiettes. Parce que notre système immunitaire s'est détérioré, est devenu faible et déficient, notre corps reste dans le fossé. Le monde s'accélère mais la terre tourne toujours à la même vitesse." J'utilise souvent la peinture en tant qu'art thérapie afin d'exorciser mes émotions pour provoquer une réaction ou susciter une réflexion chez le spectateur.
" Recomposé ", 120×30, 2016 (D)Mon intention est d'amener à la réflexion sur la condition humaine, la société... et la destruction pernicieuse de notre espace de vie primitif pour un modernisme créé aux dépens de tout et de nous mêmes... Nous sommes la principale menace pour la biodiversité et pour l'humanité. Sans les abeilles tout l'équilibre complexe de la vie sur terre est en danger. "
" Le Souverain " : :acrylique sur toile de lin, 70×50
TO BE(E) OR NOT TO BE(E) Domaine départemental de Restinclières PRADES-LE-LEZLa démarche d' Hervé Querrien, prépondérante dans son travail, se définit par la quête de la relation indissociable entre l'humain et son environnement.
Il s'interroge et nous interroge sur nos pratiques alimentaires, les dérives de la recherche médicale : " Aujourd'hui, qui de l'environnement ou de l'humain transforme l'autre? "
En utilisant exclusivement des teintes, destinées initialement à la décoration intérieure, indésirables aujourd'hui, il joue avec ces " fausses teintes " et ces " teintes labo ". Il n'hésite pas à intégrer à son œuvre quelques lois rhéologiques, régissant les déformations et l'écoulement de la matière, la résistance des matériaux. C'est à un véritable recyclage du " matériau peinture " qu'il nous convie.
" Décomposé ", acrylique sur toile, 90×30, 2016
" Recomposé ", acrylique sur toile, 120×30, 2016
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