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Jens Christian Grøndahl

Par Framblog
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Né en 1959, Jens Christian Grøndahl est une des écrivains danois les plus connus à l’étranger. Auteur d’une quinzaine de romans, nous en avons choisi cinq…

Sous un autre jour, Gallimard (2005). Irene Beckman est une femme comblée. Une belle carrière d’avocate, un mariage heureux, deux enfants et une villa dans les beaux quartiers de Copenhague. À cinquante-six ans la vie semble lui sourire. Mais un soir, elle tombe sur une conversation enregistrée par erreur sur son répondeur téléphonique et apprend que son mari lui est infidèle. Au même moment, sa mère – qui doit subir une intervention chirurgicale dont l’anesthésie générale n’est pas sans risque – lui remet une enveloppe en lui demandant de l’ouvrir seulement après sa mort. Irene, aux prises avec elle-même depuis la séparation d’avec son mari, ne respecte pas cette injonction. Elle découvre alors, dans un cahier écrit en 1948, une brève confession de sa mère et le prénom d’un homme, Samuel, qui serait son vrai père…

Les Mains Rouges, Gallimard (2009). Nous sommes en 1977. Un jeune homme croise à la Gare Centrale de Copenhague une jeune femme, « dégingandée, les cheveux châtains en bataille et le visage angueleux ». Il l’héberge quelques jours avant de découvrir qu’elle lui a donné un faux nom – elle s’appelle Sonja et non Randi. Elle disparaît, laissant la clef d’un casier contenant un sac rempli de billets de banque …
Il la retrouve quinze ans plus tard. Cette fois, Sonja accepte de lui raconter sa vie.

Quatre jours en mars, Gallimard (2011). ‘Les meilleures années appartiennent-elles toujours au passé? En est-on responsable? Ces questions viennent hanter Ingrid Dreyer, architecte et mère divorcée, au cours de quatre jours dramatiques, où plus rien ne se révèle être comme elle le croit. Lorsque son fils adolescent est arrêté pour des actes de violences, lorsque sa relation à un homme plus âgé et marié prend un tour inattendu, Ingrid Dreyer replonge dans les souvenirs de sa jeunesse solitaire et de son mariage raté, afin de tenter de comprendre pourquoi sa vie commence à ressembler à une impasse.
Est-elle condamnée à reproduire les comportements, les lubies et les erreurs de sa mère femme de lettres, qui a connu jadis son heure de gloire? Les histoires de ces femmes ne sont-elles que les variations d’un même thème et d’un même drame?


Les complémentaires, Gallimard (2013). David Fischer ne se doute pas que sa conversation téléphonique avec sa femme, alors qu’il est en voyage d’affaires à Londres, sera le premier signe annonciateur de trois jours qui mettront à mal bon nombre de ses certitudes. Car tout va bien dans la vie de cet avocat danois, et le dîner avec Nadeel, le petit-ami pakistanais de sa fille Zoë, que sa femme lui annonce, ne lui pose aucun problème. Mais le lendemain matin, une fois rentré à Copenhague, il trouve une croix gammée taguée sur sa boîte aux lettres. Il décide de la remplacer et de n’en parler à personne, mais il est troublé. Sa femme Emma est anglaise. Mariée avec David depuis vingt-cinq ans, elle l’a suivi dans cette banlieue cossue de Copenhague pour se consacrer à l’éducation de leur fille Zoë mais aussi à la peinture, sans toutefois tenter une carrière. Le soir du dîner, quand elle prend l’initiative de parler des origines juives de David à Nadeel, le malaise dans cette famille en apparence sans histoire s’accroît tout d’un coup. Puis arrive le premier vernissage de Zoë, étudiante aux beaux-arts, où l’installation vidéo provocante qu’elle a conçue avec Nadeel risque bien de mettre le feu aux poudres… Dans une narration serrée à l’intrigue ramassée, Jens Christian Grøndahl évoque avec une grande justesse ces moments où nos identités se fissurent et où tous nos repères semblent se recomposer.  Les complémentaires est sans doute son roman le plus contemporain – les questions d’appartenance, d’immigration et de multiculturalisme y sont clairement abordées – mais aussi le plus émouvant.

Les Portes de fer, Gallimard (2016). C’est le portrait d’un homme, de ses remords et de ses désirs les plus profonds, que Jens Christian Grondahl entreprend de brosser en trois moments de vie. Les jeunes années d’abord, la découverte de la littérature et de la langue allemande, l’engagement communiste et la découverte de la sensualité. Un jeune homme romantique et plein d’idéaux, prêt à quitter son confort bourgeois pour rejoindre Erika à Berlin où il découvrira ses premières désillusions. Arrive ensuite l’âge de raison, le mariage, la naissance de sa fille Julie, et le divorce. Le narrateur a une quarantaine d’années, il est à présent enseignant et accueille un garçon d’origine serbe dans sa classe. Stanko le fascine mais c’est la rencontre avec la mère du jeune homme qui le trouble encore davantage. Passion à nouveau éphémère qui le renvoie à sa condition d’homme solitaire et de père en alternance. À la veille de ses soixante ans enfin, c’est à Rome que nous le retrouvons. Grand-père depuis peu, le narrateur fait une nouvelle rencontre inopinée, avec une jeune photographe cette fois-ci. Elle l’invite chez elle pour lui montrer son travail avant d’accepter de partir avec lui à Paestum, photographier des ruines encore vivantes? Les femmes sont omniprésentes dans la vie du narrateur, à chaque basculement dont elles sont souvent à l’origine. Les Portes de Fer parle d’amour et de solitude, mais également du désenchantement de l’individu occidental, de ce drame bourgeois que le grand auteur danois réussit à croquer avec une lucidité et une élégance toutes singulières.


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