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Mac Miller « Swimming » @@@@½

Publié le 03 août 2018 par Sagittariushh @SagittariusHH
Mac Miller « Swimming » @@@@½ - Hip-Hop/Rap

Mac Miller « Swimming » @@@@½

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Ce cinquième album de Mac Miller s’appelle Swimming mais il n’a pas besoin de bouée de sauvetage. Le rappeur recolle les morceaux de son coeur brisé tout seul après sa séparation avec l’idole des jeunes, la chanteuse Ariana Grande. Non, Malcolm poursuit son escapade en solitaire contre vents et marées avec ce successeur de The Divine Feminine et maintient le cap de son évolution artistique.

Les premières paroles du morceau d’ouverture « Come Back To Earth » sont les suivantes : « my regrets sounds like texts I shouldn’t send ». C’est joliment dit. Sa mélancolie est douce, l’écriture est sincère et sa poésie de bonhomme malheureux fait mouche, ces trois composantes s’épanchent le long de l’album aussi wavy que spleen. « Hurt Feelings« , « Self Care« , « Small Worlds » et « Wings » décrivent parfaitement l’état d’esprit de ce Mac Miller qui cherche à remonter les vagues en nageant la brasse plutôt que de laisser noyer dans un océan de pensées désenchantées, sans l’aide de qui ce soit au micro. Comme les trois derniers albums de J.Cole, Swimming n’a aucun featuring mais par un curieux état de fait, le rappeur vedette de Dreamville est crédité sur la prod de « Hurt Feelings« . Il souffre de l’intérieur mais il se soigne comme un grand, ce qui explique la candeur de certaines chansons où il n’hésite pas à chanter un peu pour extirper ses sentiments. Les ambiances n’ont rien de ténébreuses, mais il est vrai que certains titres sont des humeurs transformés en instrumentaux, comme c’est le cas de « Conversation pt.1 » (avec des touches discrètes de Flying Lotus) et « Dunno« , deux morceaux assez spéciaux et cools sur lesquels Mac Miller pose des réflexions pertinentes. Il ne parle pas de sa récente rupture, ou alors très furtivement, préférant se focaliser sur check-up global de son être. Il faut par contre être capable de faire abstraction de ses intonations de chien battu et son flow pantouflard qui peuvent le rendre chiant à défaut d’être réellement attachant.

Quelques idées et producteurs qu’on avait kiffé sur The Divine Feminine se retrouvent sur cet opus, notamment Dam-Funk et Pomo qui unissent leurs talents sur single über funky « What’s The Use?« , avec en prime Thundercat à la basse et en back vocaux Snoop et Syd de The Internet. Très californiennes ces vibes, tout comme « Ladder« , toujours réalisé par Pomo, avec des cuivres pour accompagner et l’intervention du brillantissime Jon Brion. Ce musicien, très remarqué sur Late Registration, survole Swimming avec de beaux arrangements au synthétiseurs. D’ailleurs le choix de producteurs, outre son alter-ego Larry Fisherman, est de manière générale finement trouvé. J’ai cru un moment que Tyler the Creator était derrière « Perfecto » mais il s’agissait de Tee-WaTT (tout le monde peut se tromper). Mention très bien pour le sample de piano chargé en émotion trouvé par Eric G (du Soul Council de 9th Wonder) pour « 2009« , année de sortie de son premier album Blue Slide Park. La fin de l’album aurait toutefois méritée d’être meilleure, mais c’était deux secondes avant que Jon Brion intervienne de nouveau pour y mettre la touche finale.

Avec une écriture sincère et encore plus inspirée et personnelle, Mac Miller ouvre les portes de son coeur et de sa boîte crânienne. Ses méninges fonctionnement très bien, la preuve avec le brillant choix de collaborateurs et les métaphores filées qui parcourent le disque. Pour quelqu’un qui cherche à se remettre d’aplombs par ses propres moyens, Swimming est une franche réussite. Malcolm possède cette capacité de nous surprendre à chaque album, grandissant petit à petit sur le plan artistique et de la réflexion.


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