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Bilan des films vus au cinéma cet été (1/3)

Par Tinalakiller

Me voici de retour comme promis ! Je démarre tranquillement cette rentrée en présentant quelques films que j'ai vus au cinéma cet été (à partir de juin jusqu'à fin août). On ne changera pas la cinéphile que je suis (mais, comme je l'avais annoncé en juin dernier, des billets qui ne concerneront pas le cinéma débarqueront bien dès ce mois-ci). J'ai vu une bonne quinzaine de films au cinéma cet été (dont deux classiques) : histoire d'éviter de faire un article trop long, je préfère étaler mes micro-critiques sur trois billets (et puis comme ça, c'est comme si on était encore en vacances, si si, c'est bon pour la tête). C'EST TIPAR !

    Jurassic World : Fallen Kingdom de Juan Antonio Bayona

Je n'avais pas spécialement adhéré à Jurassic World de Colin Trevorrow, même s'il s'agissait d'un divertissement tout à fait correct. Les personnages idiots et la trop grande dose de nostalgie m'avaient parfois pas mal gavée. Cette suite, mise en scène par le talentueux réalisateur espagnol Juan Antonio Bayona (L'Orphelinat, The Impossible, Quelques minutes après minuit) est selon moi légèrement au-dessus (même si Trevorrow est toujours de la partie en étant cette fois-ci co-scénariste). Il faut admettre qu'il y a quelques bonnes idées de mise en scène, ce qui fait naître quelques scènes effrayantes. Cela dit, pour obtenir ces quelques moments de tension et d'hommages aux productions de la Hammer, le scénario a le don de mettre en avant des personnages adoptant des réactions particulièrement stupides (on ne change pas une équipe qui change). On a aussi une histoire de clonage qui n'est pas forcément improbable (après tout, on a bien fait renaître des dinos !) mais qui semble sortir de nulle part dans le film. En revanche, avec cette fin proposée (toujours liée à la légendaire stupidité des personnages), j'attends tout de même un minimum le prochain volet (et je pense que certains acteurs de la trilogie Jurassic Park feront leur retour).

Non, Hérédité n'est pas au même niveau que L'Exorciste (merci la presse pour vos propos démesurés, ne changez rien). Cela dit, il s'agit d'une œuvre indéniablement captivante, bien plus que la plupart des films d'horreur sortant actuellement dans les salles obscures. Je n'ai pas forcément apprécié tous les choix du jeune réalisateur (qui signe ici son premier long-métrage), surtout sa fin - même si on pourra reconnaître qu'Ari Aster a le mérite d'aller au bout de ses idées. Malgré les événements surnaturels, le film est surtout un drame psychologique. Mais justement, la dernière partie du long-métrage casse selon moi cette part psychologique mise en place pendant la majorité du film et qui, selon moi, le rendait justement si intéressant à mes yeux. Avec le recul, cette fin me dérange moins car j'ai une vue plus globale sur le film qui a le mérite de faire peur. Le film, très inspiré par le cinéma d'horreur des années 1970, ne cherche pas à faire des jump scares à tout prix, c'est plutôt son ambiance qui crée cette tension permanente. Surtout, ce sont des éléments relativement simples (on en parle par exemple de ce terrifiant bruit de langue ?) qui m'ont foutu les jetons. Enfin, toute la distribution est formidable, en particulier Toni Collette qui est absolument monumentale !

J'ai du mal à comprendre l'engouement autour Sans un bruit de (et avec) John Krasinski qui passe pour moi à côté de son concept (à savoir jouer autant du silence). Seule la toute première scène m'a parue très réussie. Le reste est selon moi trop bancal (et la toute fin consternante), entre manque de tension et accumulations d'incohérences et de facilités. Je n'ai pas cru en ces monstres représentés par une esthétique assez décevante. En dehors d'une raison pseudo psychologique qui n'émeut pas, on se demande ce qui a pu pousser le couple incarné par Krasinski et Blunt (également époux à la ville) à concevoir un bébé pendant une catastrophe qui est en train d'exterminer le monde. Comment dire ? Un bébé, ça fait du bruit ! Enfin, j'ai buggé sur un point du scénario (en ayant conscience qu'il s'agit d'un détail MAIS TOUT DE MEME) (ATTENTION SPOILERS) : suis-je la seule à n'avoir pas compris pourquoi il y avait autant de sang pendant l'accouchement ? (je suis pas toubib mais je trouve qu'il y en a... beaucoup). Je pensais qu'il s'agissait d'un élément utile pour la suite du film (du genre, notre héroïne ou le fameux bébé pourrait être en danger immédiatement après la naissance) mais en fait non. Du coup, je trouve cet aspect dans la scène gratuit.

    How to talk to girls at parties de John Cameron Mitchell

Adapté d'une nouvelle de Neil Gaiman, How to talk to girls at parties est a priori une bouffée d'air frais face à un cinéma actuel peu original. Je ne vais pas vous mentir : j'ai plutôt passé un bon moment. Elle Fanning (je suis de près sa carrière), le jeune Alex Sharp (vu dans le mauvais To the Bone, vu dans le cadre du Movie Challenge 2018) et Nicole Kidman (qui semble s'éclater) sont excellents. Impossible également de passer à côté de quelques scènes musicales énergiques. Mais finalement, une fois cette petite euphorie passée, on a un peu l'impression d'être face à un pétard mouillé : on regrette alors un scénario assez brouillon prônant l'ouverture d'esprit et la marginalité en général. Paradoxalement, la vision m'a parfois déconcertée. D'un côté, le réalisateur est assez lucide sur ce qu'est devenu ce mouvement mais en même temps, j'ai trouvé son approche assez superficielle, comme s'il ne connaissait pas suffisamment sa toile de fond choisie. Surtout l'ensemble reste assez convenu, ce qui est un comble quand on a un film se déroulant autour de l'univers punk.

Je ne peux pas être déçue par rapport aux autres volets d'Ocean de Steven Soderbergh : ils ne m'ont pas du tout marquée (et j'ai même pas vu l'épisode 3). Je voulais avant tout être un minimum divertie. Je ne dirais pas que je me suis emmerdée de A à Z mais le film ne remplit pas selon moi ses objectifs de divertissement : il manque parfois de rythme, l'histoire est déroulée platement, le braquage se déroule sans stress (parce qu'il y a point S ?) et les personnages bling-bling ne sont pas très intéressants malgré un casting excitant mais inexploité (et pour ne rien arranger, Sandra Bullock est devenue le sosie de Michael Jackson). Seules Anne Hathaway (une actrice que j'apprécie de plus en plus) et Helena Bonham Carter se détachent de cette bande dans laquelle on ne ressent aucune alchimie entre les personnages. Paradoxalement, malgré ce casting féminin, je retiens aussi la performance très drôle de James Corden à la troisième partie du film !

    Les Dents de la Mer de Steven Spielberg

Ses derniers films (et Ready Player One) ne m'ayant pas convaincue des masses cette année, cela ne m'a pas fait de mal de revoir un excellent film de Spielberg (non, Steven, je ne suis pas fâchée contre toi, je ne peux pas). Revoir Les Dents de la Mer au stade Vélodrome (ouais, le mélange " requin méchant + pays de l'OM " est unique) fut une belle expérience pour un film inoubliable. Adapté du roman de Peter Benchley, lui-même inspiré par, le long-métrage de Spielberg vieillit merveilleusement bien : il fout toujours autant les jetons. Suggéré principalement en hors champ durant la première partie du film, le requin est présenté comme une créature monstrueuse mythique. Les analyses sur le film restent nombreuses : métaphore sexuelle (les mâchoires du requin qui bouffe Quint ressemblent à un vagin), chasse à l'homme (alors qu'il s'agit à l'origine d'une chasse au requin) et littéralement à la virilité incarnée et à la bêtise capitaliste, métaphore également d'une peur collective ennemie du symbole américain (l'attaque du requin pendant un 4 juillet n'est pas anodine tout comme le récit de Quint sur l'Indianapolis)... les interprétations restent nombreuses. Accompagné par la partition culte de John Williams, Les Dents de la Mer joue sans cesse avec différents genres (film d'aventures, film " fantastique " sur certains de ses aspects, conte initiatique). Immanquable !

La suite débarque mardi prochain !

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