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Travis Scott « ASTROWORLD » @@@½

Publié le 03 août 2018 par Sagittariushh @SagittariusHH
Travis Scott « ASTROWORLD » @@@½ - Hip-Hop/Rap

Travis Scott « ASTROWORLD » @@@½

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C’est probablement la sortie rap de l’été. Annoncé de longue date, bien avant Birds In The Trap Sing Brian McKnight, ASTROWORLD (qui s’écrit tout en majuscule) confirme sans forcer la statut de valeur sûr de Travis Scott, la vraie poule aux oeufs d’or du label Grand Hustle de T.I. De l’or, comme son portrait gonflable qui figure sur la pochette façon entrée d’un parc à thème. Ticket est pris.

C’est reparti pour un tour d’ad-libs à tout va, avec des « YAH » et  « IT’S LIT » qui montent plus haut dans les aigus sur « Stargazing« . Toujours plus haut dans les sphères ce Travis, mais on se demande bien lesquelles, celles de gotta de la musique ou du star system? Le petit copain de Kylie Jenner, qui ont accueilli leur petite fille récemment, se défend avec un contenu plus rap mais ne vous laissez pas tromper par le tracklisting sans featuring, il y a bien au programme, et en quantité. Honnêtement, il y a de quoi être ébloui par l’impressionnante liste d’invités et musiciens de marque qui se cachent sur cet album. En revanche, c’est pas sympa de ne pas les afficher. Au hasard, Drake sur le bon « Sicko » (qui aurait pu se passer d’un Drake qui copie le trap flow à la mode), 21 Savage de passage sur « NC-17« , le rare Frank Ocean sur « Carousel« , The Weeknd par deux fois (et qui ne peut s’empêcher de placer le mot ‘pussy’ sur « Wake Up« , Swae Lee, les deux amigos Takeoff et Quavo qui volent la vedette sur « Who ? What » (pendant qu’Offset devait être occuper à changer des couches), etc etc… Mais Travis n’a pas fini de nous en mettre plein les oreilles, en faisant appel au groupe Tame Impala pour réaliser le très bon « SKELETON » ainsi que Philip Bailey (Earth Wind & Fire) et Stevie Wonder à l’harmonica sur le très bon « Stop Trying To Be God« , single qu’on pourrait penser à première vue dirigé envers son beau-frère Kanye West (oui, beau-frère). Ne pas sauter non plus au plafond face à cet afflux massif de featurings quatre étoile, oui il y a Stevie Wonder, Stevie Wonder, et alors? Vous voulez la liste des rappeurs qui ont déjà collaboré avec Stevie ces dix dernières années?

La première partie d’ASTROWORLD joue les montagnes russes plutôt que le grand-huit. Le tour en « Carousel » est plaisant et « No Bystanders » prend l’option pogo en concert avec ce « fuck da club up » en fond qui rappelle les Three 6 Mafia. Drôle de contrepied que ce « R.I.P. SCREW » qui se veut doucereux à mort plutôt que screwed and chopped pour rendre véritablement hommage au légendaire DJ de Houston. Après « Skeletons« , ce qui se passe n’a rien de bien excitant, une ballade dans un train fantôme psyché-trap, avec dans les mains mashmallow caoutchouteux et un grand soda rempli de glaçons. Tout se joue sur l’ambiance sonore, les ingénieurs du son ont du s’éclater avec la pléthore de producteurs qui se bousculent dans les crédits (ce serait tellement long à énumérer que ça me donnerait mal aux doigts de tout taper leurs blases) et les effets sonores pour un rendu unique. Avec moins d’implication de la part de Mike Dean. Des tracks un brin perchées comme « ASTROTHUNDER » et « BUTTERFLY EFFECT » n’arrivent cependant pas à masquer le caractère artificiel de tout ce triffouillage sonore. Même le sample de « Cell Therapy« , un classique des Goodie Mob, sur « 5% Tint » n’y fait rien, « HOUSTONFORNICATION » j’en parle pas tellement ça n’est plus un jeu de mot. L’envers du décor est que le style cyborg polymorphe (comme j’aime bien le décrire) de Travis Scott stagne depuis l’indescriptible Rodeo, aussi bien musicalement que lyricalement. Un petit coup de « Coffee Bean » pour s’en remettre?

Alors qu’ASTROWORLD devait être -semble-t-il- SON album, les attractions provoquent moins de sensations que Rodeo paru il y a trois ans maintenant. Trop de tout ça pour ça, comme des morceaux sur-produits de Kanye West qui font ‘pschit’. Travis Scott bascule définitivement dans la catégorie des artistes rap over-hypés, et pourquoi pas dans la liste des nominés aux Grammy Awards.


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