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Wanted de Timur Bekmambetov

Par Geouf
Wanted de Timur Bekmambetov

L'été cinématographique 2008 a débuté il y a quelques semaines avec la sortie d' Iron Man et Indiana Jones et depuis les gros studios américains dégainent un à un leurs blockbusters tant attendus. Cette semaine, c'est donc au tour de Wanted de Timur Bekmambetov d'essayer de se faire une place au soleil. Difficile pour cette adaptation d'un comic book peu connu de faire le poids face aux poids lourds tels que The Dark Knight ou Hancock, surtout sans acteurs extrêmement bankables (James McAvoy en tête d'affiche, Angelina Jolie et Morgan Freeman en second rôles de luxe) ni un réalisateur connu à la barre, d'où cette sortie un peu en avance. Il semblerait cependant que les nombreuses bandes-annonces diffusées sur le web par Paramount pour promouvoir le film aient fait leur petit effet, car celui-ci a très bien démarré le week-end de sa sortie. Un succès auquel le réalisateur Timur Bekmambetov ne doit certainement pas être étranger. Mais au fait, c'est qui ce type au nom imprononçable ? Et bien il s'agit tout simplement du réalisateur de Nightwatch et Daywatch, les deux plus gros succès de tous les temps au box office russe. Mais si, vous savez bien, ces deux films russes qui piquent des scènes un peu partout (et surtout dans Matrix) pour proposer un spectacle totalement fou, souvent incompréhensible, parfois trop épileptique, mais toujours généreux. Et bien il semblerait que le petit Timur ait durablement impressionné Paramount, puisqu'ils lui ont confié la réalisation de Wanted, avec un budget conséquent et en lui laissant le champ libre pour faire un film classé R (interdit aux moins de 17 ans non accompagnés).

Wanted raconte donc comment Wesley Gibson, un jeune employé de bureau à la vie morne et monotone (James McAvoy) va voir son univers ébranlé lorsqu'il sera recruté par la Fraternité, une organisation secrète d'assassins. Entrainé à la dure par Fox (Angelina Jolie) et Sloan (Morgan Freeman), Wesley apprendra le maniement des armes et se lancera dans une vendetta sanglante pour éliminer un agent dissident de la Fraternité qui aurait assassiné son père...

On le voit, le pitch de Wanted est des plus basique et ce n'est pas au niveau du scénario qu'il faudra chercher l'originalité, même si celui-ci est plutôt bien construit. Il respecte les arcs classiques des films de super-héros (découverte des pouvoirs, entraînement, émancipation et maîtrise) et encore une fois ressemble énormément à Matrix sur de nombreux points (à croire que c'est le film de chevet de Bekmambetov) : le héros est au début un petit employé de bureau timide (croisement entre Neo et le Jack de Fight Club), puis il doit apprendre à changer sa perception des choses pour maitriser ses pouvoirs (ici apprendre qu'on peut courber la trajectoire d'une balle), jusqu'à ce qu'il dépasse son maître...

Wanted de Timur Bekmambetov

Non, le vrai intérêt du film réside dans la personnalité de son réalisateur, qui semble avoir trouvé ici le terreau idéal pour l'épanouissement de ses idées les plus folles. Le réalisateur russe insuffle à cette histoire banale un vrai vent de folie, iconisant à outrance ses personnages (Angelina Jolie n'a jamais été aussi sexy, alors qu'elle doit avoir trois lignes de dialogue, James McAvoy gère parfaitement la transition entre le loser minable et le tueur implacable), et emballant des scènes d'action démentielles (dont une attaque de train et un gunfight final mémorables). Et il semblerait que l'encadrement d'un gros studio ait pour une fois été bénéfique. Car si ses deux films russes regorgeaient d'idées de mise en scène, il faut bien avouer que le montage était parfois trop épileptique et brouillon. Ici, si Bekmambetov n'a pas totalement perdu certains tics agaçants (la poursuite en voiture en début de film est encore un peu trop surdécoupée), force est de constater qu'il s'est grandement amélioré et commence à canaliser son énergie pour faire ressortir le meilleur de son cinéma. Il s'éclate toujours autant avec les différents outils mis à sa disposition (bullet time, images de synthèses à outrance), mais cette fois il les utilise au service de son histoire et de ses personnages, plutôt bien développés. On pourra bien sûr regretter que le mode de fonctionnement de la Fraternité ne soit pas plus exploré, ou que les personnages secondaires soient plus des archétypes qu'autre chose, mais il faut avouer que le spectacle est assuré et que les deux heures de projection passent comme une lettre à la poste. On attend donc avec impatience la suite de la carrière du jeune chien fou qui risque fort bien de devenir un futur grand (et on espère qu'il va rapidement revenir en Russie réaliser la troisième partie de sa trilogie, The Twilight Watch). En tout cas, l'été cinématographique 2008 commence vraiment bien...

Note : 7.5/10

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