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#Musique - Féloche le clip de Crocodiles réalisé par Yolande Moreau

Publié le 04 septembre 2018 par Philippe Vimard @cotentinweb
#Musique - Féloche le clip de Crocodiles réalisé par Yolande Moreau

Revoilà Féloche, toujours un peu d'ailleurs et pourtant pile à l'heure. En équilibre sur une corde de mandoline ou une comète synthétique, écoutez-le expérimenter en funambule l'envers et l'endroit, le dessus et le dessous, partageant son étonnement face à la beauté du monde. Loin des moroses qui empoisonnent toute idée neuve, Féloche conserve dans tout son éclat ce que nous avons perdu. Son vol est superbe parce qu'il recueille ce que nous n'avons plus, cette précieuse lumière - l'enfance, celle des devenirs toujours à conquérir, des imaginations sans fins et des ivresses sans lendemains. Chimie vivante est le troisième album de Féloche, et c'est peut-être son plus personnel. Avec lui, cela signifie qu'une grande tribu sera de la partie. Les enfants, leurs voix décidées et hésitantes, leurs éblouissements et cette sagesse immédiate qui, émise par eux, renverse les certitudes pas bien sérieuses des adultes. L Nico, l'ami poète et ses algèbres d'incertitudes, ses images qui bousculent l'ordre du désordre pour ouvrir sur les fulgurances du chaos. Naïf Herin, gouailleuse italienne venue titiller un Féloche réincarné en gentleman crooner. Julia Wischniewski, dont les accents lyriques ornent les " structures atomiques " d'une Chimie vivante pétrie par Christophe Alexandre, également auteur des Crocodiles. Tout cela tient du galion de bric et de broc, de la grande fantaisie débridée, feu d'artifice et cotillons, arcs en ciel et grande roue. A l'abordage, Féloche, moitié pirate des mers tourmentées, moitié camarade de tendresse pour les échoués. Il ne faut pas s'y tromper : pareil album ne court pas les rues ni les océans. Il est rare d'entendre autant d'innocence sincère, une poésie aussi peu concertée. Ici la dinguerie est douce et généreuse, elle réchauffe, ranime. Féloche, lui, dit jouer à la cantine. Il s'amuse, même lorsqu'il accomplit les gestes les plus audacieux, comme passer à travers le miroir en faisant un pied de nez au destin, chanter tara-tari comme on faisait tralala, se regarder petit, grand, mort, vivant, vivant par-dessus tout. Féloche, c'est tout un cirque, le grotesque en moins. Du burlesque pur, de la cabriole sans calcul, une légèreté inespérée, hors de la pesanteur. Sa musique agit comme l'antidote inattendu à nos oublis, nos renoncements. " Après la mer, y'a l'Eldorado ", dit-il. Avec lui, on y croit et l'on s'embarque, une nouvelle fois, cap sur le pays des merveilles.


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