Kev Brown « Homework » @@@½
Sagittarius Laisser un commentaireIl nous revient de nulle part, comme débarqué d’une faille temporelle : Kev Brown. Les spécialistes qui ont dépassé la trentaine se souviennent bien de son premier essai, l’acclamé I Do What I Do en 2005. Hyper discret et fidèle à l’underground, il est ré-apparu courant du mois d’aout avec un second projet en solo, le semi-instrumental Homework, en compagnie de sa fidèle MPC2000xl.
Ce nouveau projet du membre du crew Low Budget, qui a lancé la carrière d’Oddisee et Kenn Starr avant d’être repêchés sur Mello Music Group, est sorti le 3 Aout chez Redefinition Records et contient pas moins de 29 pistes (en comptabilisant les bonus tracks). Semi-instrumental car le producteur originaire de Virginie a mis sa caquette de rappeur. Avec son style de production traditionnel très inspiré de Pete Rock et son phrasé très parlé proche d’un Count Bass D, rien ne semble avoir changé depuis quinze ans pour Kev Brown. Une non-évolution qui peut-être paraître salutaire pour ceux qui apprécient en cachette -ce que j’ai surnommé sur Facebook- de la musique « hip-hop de conservateur ». Mais pas forcément dans le mauvais sens du terme. Pour ceux qui suivaient de près les sorties Low Budget, le parfum qui émane de ses beats est bien reconnaissable, comme si sa patte nous manquait.
Autrement, les talents au micro de Kev Brown sont loin de faire grimper au rideau, ses rimes faisant partie du décorum de ses beaux samples poussiéreux et ses beats qui s’écoutent paisiblement en fond. Infrabasses, scratches, tout appartient à un temps révolu qui peut-être nous reviendra si on part du principe que la musique fonctionne par cycles. En attendant, cet album a droit à quelques replays en streaming. Parce que sur le site de Fat Beats, les copies ne sont déjà plus disponibles.
Pas la peine d’aller dans les détails avec Homework, des écouteurs sur les oreilles, un chemin à prendre et ça suffit pour notre plaisir. Alors pourquoi en parler pour en dire peu de choses? À mon sens, c’était important de reparler de Kev Brown, ne serait-ce que pour la modeste contribution, reconnue il va de soi, qu’il offre depuis le début du millénaire.