C’est le premier manga que j’arrive à lire. Né dans l’imagination de Moebius, retravaillé par Taniguchi, il se lit à la japonaise. L’exercice n’est finalement pas trop difficile. J’ai sans doute été aidé par le dessin, la façon d’utiliser la page (qui n’est pas du format de ces mangas de poche qui se déclinent en séries parfois interminables). Moebius écrit au début que l’histoire lui est venue en rêve. À la fin du livre, il revient sur son développement, sur les projets qui pourraient en naître. On a vraiment l’impression que ce n’est pas fini quand on tourne la dernière page. Icare, enfant né avec la capacité de voler, est immédiatement fait prisonnier et va subir des expérimentations diverses qui justifient, aux yeux de ceux qui le tiennent, sa privation de liberté. C’est l’amour qui lui donnera le désir de se libérer, d’aller vers le ciel qui lui est interdit et qu’il ne connaît pas. Il est doué d’une telle force que rien ne pourra le retenir quand il décidera de s’évader. Les auteurs ont-ils vu en lui un de ces super-héros qui habitent dans la bande dessinée, les comics ? Ou seulement revisité le mythe d’Icare, fils de Dédale, échappé du labyrinthe à quoi ressemblent les plans des villes contemporaines ?