Et voici la dernière partie des films que j'ai vus cet été au cinéma !
DEUXIEME PARTIEUnder The Silver Lake de David Robert Mitchell
Même si je lui avais reconnu quelques qualités indéniables, j'ai toujours trouvé surestimé (et plus j'en parle, plus ce film m'agace). Mais je n'étais pas encore fâchée contre David Robert Mitchell. Depuis son dernier film, je le suis. Under the Silver Lake, présenté à Cannes en mai dernier (en compétition), semble pourtant avoir été très aimé par la presse et la blogosphère (je me sens seule contre tous). Oui, c'est bien réalisé, oui la photographie est soignée, oui Andrew Garfield s'en sort pas trop mal. Mais j'ai passé une exécrable séance, à deux doigts de péter un câble. Under The Silver Lake représente absolument tout ce qui m'insupporte au cinéma : prétentieux et interminable, se voulant faussement cool, complexe et subversif alors qu'il est juste vulgaire et indigeste. Il aurait pu autant durer 1h que 4h, cela n'aurait strictement rien changé vu qu'il n'a pas grand-chose à raconter en réalité. Le pire, c'est que DRM semble se complaire dans son concept qu'il croit révolutionnaire alors qu'il ne l'est pas, à savoir, dans les grandes lignes, chercher à déchiffrer une vérité - indéchiffrable ou non - dans l'art, ici populaire (pop culture, contre-culture, classique du cinéma, culture bis, bref un beau bordel pour le réalisateur). Dire qu'on se foutait de la gueule de Shyamalan avec le gamin de La jeune fille de l'eau qui trouve la solution en lisant une boîte de céréales...
Mission Impossible - Fallout de Christopher McQuarrie
Avant d'aller voir ce 6e opus, en l'espace d'un petit mois, j'ai rattrapé rapidement les précédents volets. Et même si cette saga est par moments imparfaite, je la trouve très attachante. Elle m'a parfois fait penser à James Bond mais en plus dépoussiéré (même si elle a aussi ce petit côté vintage et ce même attachement aux génériques d'ouverture). Chaque opus, réalisé par un réalisateur différent, a sa patte et ses propres problématiques. Ethan Hunt évolue également au fil des longs-métrages, son équipe aussi. Ce sixième volet passe alors pour une petite exception dans la saga puisqu'il complète l'histoire du cinquième opus (Rogue Nation - alias mon chouchou de la saga), déjà réalisé par Christopher McQuarrie (le scénariste de Usual Suspects). Certes il est parfois un chouïa trop long, le scénario est parfois prévisible et la poursuite en hélicoptère paraît irréaliste (nos personnages deviennent des surhommes). J'ai aussi regretté qu'on en sache trop peu sur les Apôtres. Cela dit, en dehors de ces quelques petits détails, quel spectacle de qualité ! Je me suis ré-ga-lée ! J'ai littéralement perdu mon souffle devant pas mal de scènes - surtout celles à Paris. Qu'on aime ou pas Tom Cruise, le bonhomme est toujours à l'aise dans les scènes d'action (surtout quand on sait comment il s'investit dans les cascades qu'il réalise). Toujours aussi un plaisir de revoir Rebecca Ferguson et très convaincue par Henry Cavill avec sa moustache déjà mythique !
L'espion qui m'a larguée de Susanna Fogel
Oui, on passe bien d'un ambitieux film d'espionnage à un autre plus... léger disons. Je n'avais pas du tout prévu d'aller voir cette comédie, m'attendant à une véritable daubasse (et vous allez me dire : mais pourquoi l'as-tu vu ? J'ai accompagné ma frangine, vous savez tout). Finalement, l'ensemble est étonnamment plutôt sympathique, je me suis même surprise à rire par moments. Je ne vous dis pas que c'est la comédie du siècle non plus mais le film remplit grosso modo ses objectifs : être un divertissement rythmé et drôle. Même si Mila Kunis s'en sort pas trop mal, c'est surtout Kate McKinnon qui excelle. Justin Theroux incarnant l'espion du titre est également toujours aussi charismatique. Et n'ayez pas peur de l'apparition de Kev Adams, on le voit très peu et sa scène est plutôt cool. Même s'il ne les développe pas réellement, cette comédie d'action se moque aussi gentiment des touristes américains en Europe (par conséquent, ce n'est pas gênant de filmer toutes ces belles villes européennes comme des cartes postales). Après, dans le même genre, j'avais tout de même préféré Spy !
Under the Tree de Hafsteinn Gunnar Sigurðsso
Plutôt vendue comme une comédie, Under The Tree est en réalité une tragi-comédie islandaise plaisante et plutôt réussie même si elle ne restera certainement pas dans les annales. Le scénario est plutôt bien écrit en confrontant trois couples (tous très bien interprétés) : un premier couple va avoir son premier enfant ensemble, leurs voisins doivent vivre sans un fils disparu tandis que leur second fils est mis à la porte par sa compagne suite à une sextape gênante. Au-delà d'une explosion finale inévitable qui secoue, l'étude du couple (lambda et tempéré) est plutôt intéressante. Même si cela ne m'a pas gênée, je peut admettre que cette observation pourrait certainement agacer par son schéma binaire (les femmes sont à l'origine des conflits, les hommes en tentant de les résoudre à leur façon trinquent, des gosses qui en souffriront). Petit bémol : la mise en scène, plutôt sobre, ne met pas suffisamment en avant le fameux arbre de la discorde alors qu'il peut certainement symboliser l'état mental de tous les protagonistes.
Sur la plage de Chesil de Dominic Cooke
J'ai terminé mon été cinéma avec une nouvelle adaptation d'un roman de Ian McEwan, qui signe encore une fois le scénario. Le début du récit met un peu de temps à se mettre en place. On se demande aussi où vont nous mener tous ces retours en arrière relativement récents par rapport à ce qui passe dans la chambre d'hôtel puis la plage réunissant le jeune couple. Petit à petit, comprenant où le film nous amène, je me suis laissée transporter par cette belle histoire où s'en entremêlent à la fois le destin, le temps et les différentes sociales. La fin m'a rappelé celle de La La Land (cette même fin qui m'avait énervée parce que je la trouve putassière, ce qui n'est pas le cas dans le film de Cooke). Au-delà d'une fin bouleversante et d'un scénario plutôt fin, Sur la plage de Chesil possède un véritable charme esthétique, avec des couleurs vives ressortant parmi un arrière-plan parfois grisâtre. L'amour et les souvenirs eux-mêmes sont vifs tandis que certains choix de vie seront à jamais sombres. Sans surprise, Saoirse Ronan, qu'on ne présente plus, est excellente. Mais on retient surtout la brillante interprétation de son partenaire Billy Howle (un acteur méconnu qui ne devrait plus le rester).