[Critique] MON EX BEAU-PÈRE ET MOI
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Titre original : All Nighter
Note:
Origine : États-Unis
Réalisateur : Gavin Wiesen
Distribution : J.K. Simmons, Emile Hirsch, Shannon Woodward, Analeigh Tipton, Kristen Schaal, Taran Killam, Jon Daly…
Genre : Comédie/Drame
Date de sortie : 23 juillet 2017 (VOD)
Le Pitch :
Un homme dévoué à son travail, sans nouvelles de sa fille depuis plusieurs mois, décide de lui rendre visite à Los Angeles mais ne parvient pas à le trouver. Il se tourne alors vers l’ex-petit ami de cette dernière pour l’aider…
La Critique de Mon Ex Beau-Père et moi :
C’est notamment grâce à son affiche en forme de relecture un poil arty du tableau de Grant Wood, American Gothic que Mon Ex Beau-Père et moi parvient à retenir l’attention. Grâce à son duo d’acteurs également, à savoir J.K. Simmons et Emile Hirsch. Le premier étant connu pour des films comme Spider-Man et Whiplash et le second pour Into The Wild, dans lequel il campe l’infortuné Christopher McCandless. Ce n’est en tout cas pas grâce à son titre français bien racoleur que ce film, intitulé All Nighter en version originale, retient l’attention. Un titre en plus plutôt mensonger en cela qu’il tente de raccrocher les wagons avec la comédie Mon Beau-Père et moi, alors qu’au fond, les deux longs-métrages n’ont pas grand-chose à voir l’un avec l’autre.
Mini road trip
Le postulat de Mon Ex Beau-Père et moi n’a rien de vraiment excitant mais en fait, c’est plutôt malin car ainsi, difficile de vraiment savoir à quoi s’attendre. Car sous ses airs de comédie légère ce film, certes parfois un peu prisonnier de quelques gimmicks tenaces propres au cinéma indépendant américain, parvient néanmoins à se montrer valeureux plus qu’à son tour. Sous ses airs de road trip en milieu cloisonné, dans les rues d’un quartier bien précis de Los Angeles, avec ses deux personnages programmés pour ne pas s’entendre, ce film ne sombre jamais dans la comédie facile ni dans le drame opportuniste et lourdingue, faisant plutôt montre d’un bel équilibre qu’il réussit à maintenir tout du long.
Buddy movie
Car oui, avec son duo volontairement mal assorti, Mon Ex Beau-Père et moi est un peu un buddy movie. Il en possède en tout cas quelques-uns des codes les plus importants. Unis par un but commun, l’ex petit-copain et le père vont chercher la jeune fille dans une ville tentaculaire qui va voir la naissance de leur amitié. Alors oui, dit comme ça, il est possible que cela ne donne pas vraiment envie. Mais dans les faits, vu la qualité de l’écriture, jamais facile et plutôt enlevée, et de l’exécution, sage mais solide, c’est bel et bien face à une vraie bonne comédie dramatique à laquelle nous nous retrouvons ici. Face à un film modeste et appliqué qui jouit en plus de l’interprétation de deux acteurs aussi complémentaires que parfaits dans leurs rôles respectifs.
Into the City
Dans le rôle du beau-père autoritaire, J.K. Simmons fait bien sûr des merveilles. Pas besoin de trop forcer pour lui quand il s’agit d’imposer sa présence à l’écran. Cela dit, le comédien sait aussi surprendre plus qu’à son tour quand il sort de sa zone de confort, rappelant du même coup qu’il reste à ce jour l’un des acteurs comiques les plus doués de sa génération. En face, Emile Hirsch sait aussi trouver le ton juste de manière à nourrir une dynamique pour beaucoup responsable de la réussite de l’ensemble.
Ainsi, tranquillement mais sûrement, dans une ambiance travaillée, ce film sait faire valoir ses arguments. Non sans faire preuve d’une certaine poésie.
En Bref…
Sous ses airs de comédie dramatique typique du cinéma indépendant américain, avec son titre français pas du tout révélateur, Mon Ex Beau-Père et moi est réellement une bonne surprise. Un joli film d’acteur, bien écrit, modeste et touchant, qui sait aussi se montrer drôle et qui présente l’énorme avantage de ne pas trop en faire.
@ Gilles Rolland