En lui offrant l’intégrale de sa bande originale, ce film qui mêle science-fiction et thriller marque les débuts officiels de Mogwai dans le cinéma. En effet, si – en parallèle de leurs albums studios traditionnels – on connaissait le quatuor pour avoir composé les musiques de différents documentaires (dont Zidane : A 21st Century Portrait) ou encore de la série française Les Revenants, KIN est pour eux une grande première concernant le grand écran.
Les premières secondes du morceau d’ouverture « Eli’s theme » me rappellent brièvement les œuvres de Trent Reznor et Atticus Ross dédiées à des films – mais il ne s’agit probablement pas d’un simple hasard lorsque l’on sait qu’ils ont travaillé avec Mogwai sur Before The Flood, accompagnés du maître Gustavo Santaolalla en guise de cerise sur le gâteau ! D’emblée, la musique de, ou plutôt, pour le film KIN est vibrante d’émotions.
L’ambiance est amplement lourde et sombre, mais la musique est emplie d’une vigueur débordant d’énergie : chaque instrument contribue autant à la noirceur de l’ensemble qu’à son envolée nuageuse ! Il y a bien sûr des moments de répit (« Funeral pyre », « Miscreants ») ou de lyrisme grandiloquent (« Donuts », « Guns down», « KIN »). Seul « We’re not done (end title) » me laisse bien perplexe, les voix – absentes jusqu’ici – venant nous sortir de cet univers glauque mais tellement complaisant.
La plus belle musique originale pour un film cette année ? Peu importe, mais le simple fait de se poser la question signifie mille fois plus que d’y apporter une réponse, et, en somme, il va désormais devenir impossible, comme c’est la cas pour Trent Reznor avec ou sans son fer de lance Nine Inch Nails ou pour Gustavo Santaolalla, de passer outre la mention « référence » concernant Mogwai.
(in heepro.wordpress.com, le 12/09/2018)
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