Titre : Journal d’un vampire en pyjama
Auteur : Mathias Malzieu
Plaisir de lecture : Livre fantas… tique
Écouter l’album de Dyonisos
.
.
Fin 2013, le diagnostic tombe pour Mathias Malzieu : les examens médicaux révèlent qu’il souffre d’aplasie médullaire idiopathique ; une maladie aussi rare que sévère. À travers ce journal, il revient sur le traitement de sa maladie, ses péripéties médicales, le soutien reçu et tout son ressenti.
Mathias Malzieu possède de multiples talents. C’est en tant que membre du groupe musical Dionysos que je l’ai « rencontré » pour la première fois avant de m’intéresser à ses écrits. Il est tour à tour auteur, conteur, poète et un peu magicien aussi. L’auteur est un personnage à lui seul.
Pour ce récit autobiographique, Mathias Malzieu nous ouvre les portes de son intimité. L’auteur joue avec les mots pour mieux raconter… ses maux. Alors, oui, il brode un peu de fil doré son récit, mais il est nécessaire d’intégrer un lot de métaphores et aussi beaucoup d’autodérision pour faire respirer et apaiser son histoire.
L’auteur raconte sa lutte contre une maladie rare du sang jusqu’à sa guérison à la suite d’une greffe de moelle osseuse. Cette tranche de vie est livrée sans faux semblant. J’ai trouvé qu’il décrivait l’hôpital avec beaucoup de douceur et de bienveillance. Il offre un beau portrait des personnes qui l’ont soutenu durant cette convalescence. Il a été accompagné par les nymphermières alors que veillait Dame Oclès. Par son langage imagé, l’image d’un vampire est créée instantanément sous les paupières du lecteur·rice. A contrario d’autres de ses écrits – La Mécanique du cœur et Métamorphose en bord de ciel que j’ai lus – « Journal d’un vampire en pyjama » n’offre pas de portée fantastique.
L’infirmière fait de son mieux pour régler la machine qui n’arrête plus de sonner. J’apprends à ne pas détester ces outils. Elle me prépare les globules rouges, ça fait des bruits de paquet de bonbons.
– De quel groupe êtes-vous ? demande-t-elle.
– Dionysos, je réponds.
– Je parlais de votre groupe sanguin.
– Ah oui… O +.
Le traitement de sa maladie est rapporté sans pathos et de manière sobre, parfois avec poésie, parfois avec punch et rage. Le style de l’auteur est saisissant, dur et doux à la fois. Véritable ode à la vie et à l’espoir, le récit maintient en haleine par ce formidable optimisme. Mathias Malzieu y incorpore une bonne part d’humour et surtout d’autodérision.
Cette inspection des choses cassées est incroyable. À la lecture, j’ai eu les sentiments… à fleur de peau. Ce court livre m’a prise au cœur et chaque page regorge de jolies citations. Découvert sous le format audio, le livre est lu par Mathias lui-même, ce qui apporte une autre dimension à son témoignage.
————————————————————————~*
.,
Déjeuner sous la pluie (Maned Wolf), Le capharnaüm éclairé (Nelfe) et Un brin de lecture (Karline), ont aussi senti l’énergie du dragon qui se crame les ailes avec des étincelles.