l'artiste Latifa Echakhch est invitée à investir l'espace. L'œuvre qu'elle présente est spécialement pensée et produite par rapport à l'architecture particulière et le passé spirituel de l'édifice. Latifa Echakhch développe depuis une quinzaine d'années une pratique installative, picturale et sculpturale faisant écho de manière allégorique à une perception du monde teintée de mélancolie. Son œuvre travaille la tension symbolique et formelle d'objets et de matériaux choisis pour leur potentiel d'évocation politique et poétique.
Les œuvres de Latifa Echakhch se donnent à voir dans une temporalité de " l'après-coup ", où les éléments exposés témoignent des gestes vigoureux de l'artiste à leur encontre. Choisissant des matériaux et des objets fortement investis d'une charge intime ou historique (effets personnels, matériel révolutionnaire, objets domestiques, accessoires de spectacles...), elle les prive de leur usage par des actes plus ou moins violents de destruction, de recouvrement, d'effacement. Des tapis évidés exhibent leur contours squelettiques (Frames, 2000-2010), des feuilles de papier carbone dégoulinent d'encre après avoir été aspergées d'alcool (A chaque stencil une révolution, 2007), des mâts privés de leurs drapeaux s'entremêlent dans une haie sauvage et muette (Fantasia, 2011).
Le travail de Latifa Echakhch a été présenté tant dans des institutions d'art contemporain européennes (MAC Lyon, Centre Pompidou, Tate Modern, Kunsthaus Zurich, etc.) comme internationales (PS1, Hammer Museum, SwissInstitute NY), ainsi que lors de nombreuses biennales (Venise en 2011 et Istanbul en 2017).
Elle a reçu le Prix Marcel Duchamp en 2013 et le Zurich Art Prize en 2015.
Latifa Echakhch, née en 1974 au Maroc, vit et travaille en Suisse.
Exposition co-produite avec le festival Le Printemps de septembre - à Toulouse et présentée dans le cadre de son édition Fracas et Frêles Bruits (21.09.2018 - 21.10.2018).