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Quelques peintres portugais plus en détail

Publié le 15 juin 2018 par Jigece

Maria Helena Vieira da Silva

1940_Arpad Szenes_Portrait de Maria Helena

Maria Helena Vieira da Silva, née à Lisbonne le 13 juin 1908 et morte à Paris le 6 mars 1992, est une artiste peintre portugaise, naturalisée française en 1956 et appartenant à l’École de Paris.
D’une famille bourgeoise, son grand-père était le fondateur du Seculo, le quotidien le plus important de Lisbonne. Son père, diplomate, meurt alors qu’elle est âgée de deux ans. Elle sera élevée par sa mère et sa tante qui ne s’opposeront pas à son orientation artistique. Après avoir commencé ses études à l’Académie des beaux-arts de Lisbonne, elle quitte son pays natal en 1928, pour Paris, où elle poursuit sa formation à l’Académie de La Grande Chaumière, notamment chez le sculpteur Antoine Bourdelle. Elle y rencontre également son futur mari, le peintre hongrois Árpád Szenes. Le couple s’installe villa des Camélias. Autour de 1931, ils participent aux réunions des « Amis du monde », groupe de sympathisants communistes préoccupés d’un art social. Ils s’y lient d’amitié avec plusieurs artistes dont Hayden, Pignon, Estève.
Bien qu’elle ait pratiqué la sculpture, Maria Helena se consacre, dès 1929, essentiellement à la peinture, très vite empreinte d’un style abstrait et géométrique. En 1932, elle fréquente les cours que Bissière dispense à l’Académie Ranson. Au début des années 1930, elle fait la connaissance de Jeanne Bucher qui deviendra son premier marchand et avec qui elle restera liée d’amitié tout au long de sa vie. La célèbre marchande lui fait découvrir le peintre uruguayen Torres García qui réside à Paris, anime le mouvement « Cercle et Carré » et dont elle voit des œuvres chez Pierre Loeb. Sa peinture géométrique se fonde sur des schémas et des rythmes, à la fois symbole et forme. Vieira achète alors des œuvres qu’elle a toujours conservées. Une correspondance s’établit lorsque Torres García regagne son pays en 1944. Il l’aidera lorsqu’elle-même et son mari se réfugieront au Brésil (pendant la deuxième guerre mondiale). Tout cela réveille simultanément des souvenirs d’enfance, comme l’étagement des maisons pressées dans les ruelles étroites de sa ville natale, ceux plus récents des peintures siennoises conçues comme des mosaïques colorées, et, bien sûr, ces azulejos (petits carrés de céramique multicolore utilisés au Portugal pour la décoration intérieure et extérieure des maisons), dont Vieira, qui en possède une collection exceptionnelle, a décoré une partie de son atelier en démultipliant ainsi l’espace ouvert sur un infini coloré. De même ont compté les échafaudages des immeubles en construction, leurs armatures tubulaires, les halls métalliques des gares, le métro, avec une fascination pour les villes, les rails, les emboîtements qui la font se tourner aussi vers les bibliothèques.
Árpád Szenes et Vieira da Silva sont naturalisés français en 1956 (ils sont rentrés en mars 1947).
Vieira da Silva a reçu de nombreux prix, dont le Grand Prix National des Arts du gouvernement Français en 1966 (première femme à être ainsi distinguée). Elle est ensuite nommée Chevalier de la Légion d’honneur en 1979. Ses œuvres ont été exposées dans le monde entier et se trouvent aujourd’hui dans les collections du Guggenheim Museum de New York, du Centre Pompidou à Paris, de la Tate Moderne à Londres. Deux ans après la naissance de la Fondation Árpád Szenes – Vieira da Silva à Lisbonne et l’inauguration d’un musée qui abrite les œuvres des deux artistes, Vieira da Silva décède à Paris en 1992 (son mari était décédé en 1985).
Son style pictural propose un espace qui combine réseaux et mosaïques dans des compositions aux perspectives fuyantes. Elle est considérée comme l’un des chefs de file du mouvement esthétique dit du paysagisme abstrait. L’artiste a eu le rare privilège d’être très tôt considérée comme l’un des grands noms de la peinture abstraite sans avoir cherché à être reconnue comme tel. Michel Seuphor écrit : « Peu à peu, en brodant son thème familier, Vieira da Silva a créé un art irremplaçable, un état rare de la peinture. Quelque chose est là qui ne fut jamais exprimé à ce jour : un espace sans dimensions, à la fois limité et illimité, une hallucinante mosaïque dont chaque élément est doué d’une puissance intérieure qui transcende aussitôt sa propre gangue. Chaque tache de couleur possède une charge de dynamisme contenu mais dont la toile entière raconte la force ».

1930_Arpad Szenes_Portrait de Maria Helena Vieira da Silva 1930_Maria Helena Vieira da Silva_Autoportrait 1930_Maria Helena Vieira da Silva_La cheminée 1931_Maria Helena Vieira da Silva_Autoportrait 2 1931_Maria Helena Vieira da Silva_Portrait d'Arpad 1932_Maria Helena Vieira da Silva_Nature morte bleue 1933_Maria Helena Vieira da Silva_À nous la liberté I 1935-34_Maria Helena Vieira da Silva_Atelier, Lisbonne T14206 1935_Maria Helena Vieira da Silva_L'échelle 1936_Maria Helena Vieira da Silva_Composition 2 1936_Maria Helena Vieira da Silva_Composition 1936_Maria Helena Vieira da Silva_La Rue, Le Soir 1937-36_Maria Helena Vieira da Silva_Composition 1937_Maria Helena Vieira da Silva_La machine optique 1937_Maria Helena Vieira da Silva_Les yeux 1939_Maria Helena Vieira da Silva_Les grilles en émeutes 1940_Maria Helena Vieira da Silva_La Table Ronde 1940_Maria Helena Vieira da Silva_Lisbonne 1942_Maria Helena Vieira da Silva_Jogo de Cartas (La mort du roi de pique) 1942_Maria Helena Vieira da Silva_Le désastre ou La guerre 1942_Maria Helena Vieira da Silva_Les amies, ou Visite 1943_Maria Helena Vieira da Silva_Arécolte 1943_Maria Helena Vieira da Silva_Corcovado 1943_Maria Helena Vieira da Silva_La partie d'échecs 1943_Maria Helena Vieira da Silva_Sans titre 1944_Maria Helena Vieira da Silva_L'Incendie I 1944_Vieira da Silva_História Trágico-Marítima ou Naufrágio 1946_Maria Helena Vieira da Silva_Ballet, ou Les arlequins 1947_Maria Helena Vieira da Silva_Composition 1947_Maria Helena Vieira da Silva_La ville rouge 1947_Maria Helena Vieira da Silva_Les joueurs de cartes 1947_Vieira da Silva_La ruée des losanges 1948-42_Maria Helena Vieira da Silva_O corredor sem limite 1948_Maria Helena Vieira da Silva_Composition 1948_Maria Helena Vieira da Silva_Échec et mat 1948_Maria Helena Vieira da Silva_La véranda 1948_Maria Helena Vieira da Silva_Le couloir interieur 1948_Maria Helena Vieira da Silva_Les petites terrasses 1948_Maria Helena Vieira da Silva_Sans titre 1949_Maria Helena Vieira da Silva_Bibliothèque 1949_Maria Helena Vieira da Silva_Composition aux damiers bleus 1949_Maria Helena Vieira da Silva_Interieur a la spirale 1949_Maria Helena Vieira da Silva_Les pigeons de Saint-Marc 1949_Maria Helena Vieira da Silva_Plaisance 1950-46_Maria Helena Vieira da Silva_Broderie hongroise 1950vers_Maria Helena Vieira da Silva_Composition 1950_Maria Helena Vieira da Silva_L'Atelier à l'Harmonium 1950_Maria Helena Vieira da Silva_Le corridor (la chambre grise) 1950_Maria Helena Vieira da Silva_Nocturne (Ville dans la nuit) 1951-50_Maria Helena Vieira da Silva_L'assaut de la ville fortifiée 1951_Maria Helena Vieira da Silva_Combat 1951_Maria Helena Vieira da Silva_Composição 1951_Maria Helena Vieira da Silva_Le passant invisible 1951_Maria Helena Vieira da Silva_Paris la nuit 1952_Maria Helena Vieira da Silva_Composition noire 1952_Maria Helena Vieira da Silva_La fête bretonne 1952_Maria Helena Vieira da Silva_La ville suspendue 1952_Maria Helena Vieira da Silva_Le four 1952_Maria Helena Vieira da Silva_Rideau de scène, Parodie d'A. Adamov 1953_Maria Helena Vieira da Silva 1953_Maria Helena Vieira da Silva_La bataille des rouges et des bleus 1953_Maria Helena Vieira da Silva_La Fête à Tanagra 1953_Maria Helena Vieira da Silva_Le vent 1953_Maria Helena Vieira da Silva_Sans titre 1954-53_Maria Helena Vieira da Silva_Sans titre 1954_Maria Helena Vieira da Silva_Plage ensoleillée 1954_Maria Helena Vieira da Silva_Tours d'armes 1955_Maria Helena Vieira da Silva_Bibliothèque 1955_Maria Helena Vieira da Silva_Combat des soucoupes volantes 1955_Maria Helena Vieira da Silva_La forêt enchantée 1955_Maria Helena Vieira da Silva_L’Aqueduc 1955_Maria Helena Vieira da Silva_Sans titre 1956_Maria Helena Vieira da Silva_Cité ouvrière 1956_Maria Helena Vieira da Silva_La gare innondée 1956_Maria Helena Vieira da Silva_Les grandes constructions 1957_Maria Helena Vieira da Silva_Gare Monparnasse 1957_Maria Helena Vieira da Silva_Tempête 1957_Vieira da Silva_ Rue du sud 1958_Maria Helena Vieira da Silva_Composition 1958_Vieira da Silva_Le grand atelier 1960_Maria Helena Vieira da Silva_L'atelier boulevard Saint-Jacques 1961_Maria Helena Vieira da Silva_Automne 1962_Maria Helena Vieira da Silva_Foire À Santarem 1964-62_Maria Helena Vieira da Silva_Le pont sur la ville 1964_Maria Helena Vieira da Silva_La basilique 1964_Maria Helena Vieira da Silva_Les degrés 1966_Maria Helena Vieira da Silva_La bibliothèque 1966_Maria Helena Vieira da Silva_Landgrave 1966_Maria Helena Vieira da Silva_L’air du vent 1967-66_Maria Helena Vieira da Silva_Mémoire 1968_Maria Helena Vieira da Silva_Le départ 1969_Maria Helena Vieira da Silva_Communal 1969_Maria Helena Vieira da Silva_Le temps 1969_Maria Helena Vieira da Silva_Les irrésolutions résolues XIII 1969_Maria Helena Vieira da Silva_Mars suspendu 1971_Maria Helena Vieira da Silva_L'écho 1973_Maria Helena Vieira da Silva_Le théâtre de la vie 1973_Maria Helena Vieira da Silva_Le théâtre de la vie 1973_Maria Helena Vieira da Silva_L'herbe 1974-70_Maria Helena Vieira da Silva_La bibliotheque en feu 1974_Maria Helena Vieira da Silva_Estuaire bleu 1975_Maria Helena Vieira da Silva_Le théâtre de Gérard Philippe 1975_Vieira da Silva_A Poesia está na Rua 1981_Maria Helena Vieira da Silva_L'éloge de la folie 1986-82_Maria Helena Vieira da Silva_Le retour d'Orphée 1988_Maria Helena Vieira da Silva_Ariane 1991_Maria Helena Vieira da Silva_Vers la lumière 1 personne a aimé cet article

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