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Exposition EremitA & Jungle métallique | Lieu Commun Toulouse

Publié le 15 septembre 2018 par Philippe Cadu

Du 21 septembre au 21 octobre 2018 - Vernissage vendredi 21 septembre à partir de 18h

Dans le cadre du printemps de septembre http://www.lieu-commun.fr

Pour son exposition à Lieu-Commun, Élodie Lesourd propose un ensemble de peintures et d'installations qui révèlent, par un travail d'appariements et de télescopages entre haute et basse cultures, les filiations que Sol Lewitt entretiendrait avec le rock, ou Jean-Paul Sartre avec le Black Metal.

Construite selon plusieurs niveaux de lecture, l'exposition happe d'abord le regard avec une peinture murale hypnotique qui sature la vue et l'espace. Le spectateur devient ensuite visiteur et découvre au cours de sa déambulation plusieurs installations, dont la mise en scène de trois peintures hyperrockalistes. Exemplaires de la pratique picturale de l'artiste, elles mêlent aplats chromatiques et détails extrêmement minutieux, repris de vues d'installations d'autres artistes ; mises en volume par un scellage au fond de structures en acier, leur appréhension est distanciée autant qu'elle est individualisée. Si la peinture, oscillant entre figuration et abstraction, est le pan vibrant et troublant de l'exposition, le travail d'installation montre quant à lui une approche plus froide et réflexive des problématiques liées à la réception de l'acte artistique. Structurée autour de la pièce Huis clos de Sartre, EremitA apparaît alors comme une réflexion sémiotique sur les représentations de l'Enfer autant qu'ontologique sur les expériences d'interprétation, de distanciation et d'isolement propres à l'art - et donc propres, plus largement, à nos relations avec ces "autres". Elle est représentée par la galerie Lily Robert.

Avec Laurent Proux

Dans les tréfonds d'un labyrinthe carnavalesque, des fragments de corps morcelés s'accumulent, tels des vestiges arrachés à un glorieux passé, pris dans les griffes désarticulées d'une machinerie orgiaque, échappant à tout contrôle. Un remake pictural de Frankenstein, nourri de rebuts des zones industrielles, où les mouvements organiques et mécaniques s'imbriquent, s'inversent et se contrecarrent dans une forme de cocasserie Chaplinesque.

Laurent Proux collecte des bouts d'images de mannequins dans des revues allemandes des années 80. Il réalise des collages avec ce matériau et les reproduit ensuite minutieusement en peinture. Un instant T où les accessoires de mode et attributs sociaux (chaussures, bijoux, montres), tout comme la chair, légèrement fanée mais sans éraflures, se retrouvent figés, intacts. Une fragilité émane alors de ces corps désarticulés confrontés à des bras métalliques, de matière froide et lourde, qui semblent réordonner ces débris épars. Cette recomposition du monde répond à une logique rigoureuse, mais également à un mouvement expressif, perceptible dans les grandes lignes abstraites, qui entrelacent l'enchevêtrement des corps et des machines, tels des courants d'air. Les éléments continuent d'apparaître en désordre dans leur hétérogénéité matérielle et temporelle comme après une collision. La peinture de Laurent Proux s'inscrit dans une volonté de renouvellement de la question du réalisme. Il articule cette notion, issue de Courbet, avec une recherche sur la représentation du corps comme ensemble fragmentaire. Il est représenté par la galerie Sémiose.

Commissaire : Manuel Pomar Lieu-Commun, artist run space, 25 Rue d'Armagnac 31500 - Toulouse - Tél 05 61 23 80 57 Entrée libre et gratuite du mercredi au samedi de 12h à 19h

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