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Meurtres en clair-obscur : Episode 21

Par Pmazet

Meurtres en clair-obscur : Episode 21

Episode 21 : Des nouvelles de Giovanni

Duchemin comprit vite que son intérêt était de se mettre à table sans tarder.

- C'est vrai, commissaire. Je joue un peu trop et je me suis fait plumer trois soirs de suite.

- Tu devais gros ?

- Vingt mille francs.

- Tu fais pas les choses à moitié ! Ils t'ont accordé un crédit ?

- Oui, j'avais trois mois.

- Et là, un miracle s'est produit ? Tu as fais un pèlerinage à Lourdes ?

- Pas tout à fait, commissaire. Il y a une dizaine de jours, dans le rade où j'ai l'habitude de jouer.

- Et de perdre !

Duchemin ignora l'ironie du commissaire.

- Un type est venu me rejoindre au zinc. Il avait l'air de bien connaître mes ennuis.

- Et comme le bon Samaritain, il a proposé de t'aider.

- Oui et même une petite rallonge.

- En échange de quoi ?

- Je devais laisser ouvertes plusieurs portes à l'arrière du musée et surtout ne pas me rendre dans la fameuse galerie, trois nuits de suite.

- Tu n'as pas demandé pourquoi ?

- Quand on vous offre trente mille francs, on n'est pas curieux.

- Et comme çà, tu te retrouves complice d'un meurtre.

- Doucement, commissaire, je ai rien fait moi.

- Tu expliqueras çà au juge et puis je pense que tu peux te préparer à faire ta valise du Louvre ! Tu ne l'avais jamais vu ce bon Samaritain.

- Jamais, commissaire, je vous jure !

- Evite de risquer le parjure, ta besace est déjà bien remplie. Décrit-nous le un peu ce type.

- Il était pas comme les gonzes qui fréquentent le bistrot. Il avait, je sais pas, une trentaine d'années. Y a un truc, qui m'a frappé, il avait des cheveux longs comme une fille, un moustache et une espèce de barbiche.

- C'est un peu maigre... Il a parlé à quelqu'un d'autre dans le bar ?

- J'y suis pas tout le temps, commissaire !

- Il t'a filé les trente mille francs, comme çà ?

- Oui...

- Bon on va vérifier tout ça.

- Je peux partir, commissaire ?

- Tu rigoles ? Pour l'instant, tu restes soupçonné de complicité de meurtre. Tu restes au frais. De toute façon, tu as plus de boulot. Vous avez des questions, monsieur Laplume ?

- Oui, une seule. Est-ce que votre homme parlait correctement français ?

- Oui.

Deux brigadiers se chargèrent de ramener Duchemin en cellule.

- Alors, monsieur Laplume, vos impressions ?

- Il dit vrai, je ne vois pas quel intérêt il aurait à nous mentir.

- Pourquoi cette question, sur la langue ?

- Juste un indice supplémentaire pour le retrouver.

Le commissaire ne crut que modérément à la réponse du journaliste. Ils n'eurent d'ailleurs pas le loisir de débattre plus longuement, car un coursier déposa, sur le bureau du commissaire, un pli à l'attention d'Emile Laplume. Le journaliste n'eut aucun mal à reconnaître l'écriture de son ami Clémenceau.

" Mon cher Emile, Je te fais porter ce pli au commissariat, car je suis sûr que tu es plongé dans l'affaire du cadavre du Louvre. Ton ami Giovanni va être libéré. Cela n'a pas sans mal ! Nous avons frisé l'incident diplomatique avec nos amis italiens. Il a, bien entendu, l'obligation de ne pas se mêler de l'affaire Verduni. Comme vous êtes amis, je me doute qu'il sera incapable de respecter cette promesse et qu'il ne lâchera pas l'affaire. Aussi, je lui ai proposé de venir s'installer en France. Ce qui se passe en Italie ne laisse présager rien de bon. Nous aurons sa réponse d'ici quelques jours. D'ici là, trouves-lui un appartement digne de l'accueillir avec sa mamma. Concernant l'affaire Verduni, je t'informe que j'ai invité Basil Zaharoff , il sera la d'ici une quinzaine de jours. Peut-être pourras-tu venir discuter en compagnie de ton ami Giovanni ?

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