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Trois fois la fin du monde

Publié le 23 septembre 2018 par Lorraine De Chezlo
TROIS FOIS LA FIN DU MONDEde Sophie Divry
Roman - 240 pages
Editions Notabilia - août 2018
Joseph Kamal se retrouve en prison après un braquage où, voulant aider son frère, il a vu ce dernier mourir sous ses yeux. Il doit composer avec les règles de violence de l'univers carcéral, apprendre à y survivre. Ce cauchemar s'arrête brusquement pour laisser place à une nouvelle fin du monde : une explosion nucléaire suite à laquelle il s'enfuit de l'établissement et se réfugie dans la zone interdite, vidée de ses habitants humains. De maison abandonnée en supermarché déserté, il se constitue des réserves, se constitue un nouveau refuge. Jusqu'à la fin du monde…
Dès les premières pages, Sophie Divry nous plonge dans un réel palpable et poétique, dans les yeux d'un narrateur dont on ressent la sensibilité. Sensibilité qu'il doit cacher. Il fait preuve d'intelligence et ce Robinson Crusoé se retrouve bientôt seul au monde à devoir tout rebâtir de ses propres mains dans une Nature aussi majestueuse qu'indomptable. Alors notre homme que la prison a rendu misanthrope, appelle de ses vœux une compagnie vivante pour combler sa totale solitude. Et avec un mouton puis une chatte égarée, il savoure des moments partagés auprès d'êtres avec lesquels il se trouve une essentielle familiarité. Extrait :"J'ai tellement envie d'être seul maintenant. Entièrement seul. Le besoin de solitude me torture presque physiquement. Ah, qu'on me donne de l'air, de l'espace. Combien je donnerais pour ne plus voir personne, pour ne plus les entendre, ces hommes, ces détenus, ces corps près du mien, ne plus les voir bouger, combiner, dominer, causer, ne plus les entendre mastiquer, se gratter, ronfler, pisser, et répandre autour de moi toute cette saloperie d'humanité."  C'est un beau roman, c'est une belle histoire de dureté, de lutte, de combat, d'instinct de survie ou de mort, de volonté quand même d'y croire et de puiser les moyens de mettre en œuvre un processus de survie, de construction. Comme si cela était le propre de l'Homme de créer, de domestiquer aussi. Même et surtout après avoir échappé à la fin du monde.Un beau roman écrit d'une plume touchante, qui frappe en plein cœur avec ses phrases courtes et empreinte d'une poignante humanité. L'avis de Sylvie Sagnes - CunéipageL'avis d'Hélène - Les jardins d'Hélène

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