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Alphonse Mucha en tête d’affiche au Musée du Luxembourg

Publié le 29 septembre 2018 par Polinacide @polinacide

Sans forcément pouvoir en identifier l’auteur, on a tous déjà croisé au moins une fois l’une des affiches publicitaires si typiques du style d’Alphonse Mucha. Et pour cause : le Pape de l’Art Nouveau demeure encore aujourd’hui aussi populaire que méconnu. C’est pourquoi le Musée du Luxembourg a décidé de lui rendre justice en organisant une exposition « évènement », dévoilant tous les aspects du personnage au-delà de l’artiste.

Alphonse Mucha en tête d’affiche au Musée du LuxembourgLe décorateur le plus copié de tout Paris

De Mucha, on connait surtout le travail d’affichiste. Ces élégantes jeunes femmes, posant parmi des fleurs aux couleurs pastel, ont largement contribué à sa renommée à la Belle Epoque et sont aujourd’hui reproduites dans le monde entier. A l’origine, une rencontre décisive avec Sarah Bernhardt : la plus grande actrice de l’époque fut littéralement éblouie par le travail que l’artiste avait réalisé pour sa pièce Gismonda. La Diva se serait même exclamée : « Ah ! Que c’est beau ! Dorénavant, vous travaillerez pour moi, près de moi. Je vous aime déjà. » Une fois sortie à Paris, la fameuse affiche rencontre un succès inespéré et révolutionne entièrement les codes de ce support. De quoi imposer le « style Mucha » dans toute l’Europe.

Si les affiches font sa renommée, Alphonse Mucha est avant tout un artiste prolifique : peintre, sculpteur, photographe, décorateur, il est aussi un professeur apprécié. Lors de son premier voyage aux Etats-Unis en 1904, il est qualifié de « plus grand artiste décoratif du monde ». Cet inventeur d’images est aussi associé à de nombreux projets en lien avec l’Exposition universelle de Paris en 1900, « le plus grand évènement du siècle » pour lequel il décore le pavillon de Bosnie-Herzégovine, une région slave annexée à l’Autriche-Hongrie depuis 1878.

Alphonse Mucha en tête d’affiche au Musée du Luxembourg
Une boite de gaufrettes décorée d’après Alphonse Mucha.

Une âme slave

De sa rencontre avec August Strindberg, un ami de Paul Gauguin, lui vient l’idée que des « forces mystérieuses » guident la vie de chacun. Considérant la franc-maçonnerie comme le prolongement de sa spiritualité, il intègre en 1898 le Grand Orient de France, la plus ancienne des obédiences maçonniques d’Europe. Grâce à son art, Mucha entend contribuer au progrès de l’humanité ainsi qu’au rapprochement des peuples.

1910 marque le retour sur sa terre natale en République Tchèque. Il espère y réaliser son ambition de toujours : œuvrer au service de son pays et de ses compatriotes. C’est alors que l’artiste se lance dans L’Epopée slave (Slovanská epopej), un appel à l’unité destiné à inspirer tous les Slaves et à guider leur avenir en tirant les leçons de leur propre histoire. Cet ensemble de vingt tableaux représente des évènements phares de l’histoire des nations concernées, depuis leurs origines jusqu’au XXème siècle. Mucha y consacrera le reste de sa vie, plus que jamais convaincu de la nécessité d’élever l’humanité grâce au vecteur de l’art. Voilà une bonne excuse pour acquérir une belle reproduction de son travail !

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