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Politiquement correct

Publié le 01 octobre 2018 par Paulo Lobo
Politiquement correctPourquoi la nuitLa nuit on a peurMais en même temps qu’est-ce qu’on s’y sent bien.J’aime le lever du jour quand il est fragile et léger.Quand il ne s’affirme pas à grands coups de crayons de soleil majestueux et cinglants.Quand il s’excuse presque de venir rompre l’obscurité.J’aime quand les gens n’ont pas envie, mais ils y vont quand même.Parce que la vie est plus forte etqu’il faut bien gagner sa croûte.Ils sont combien parmi ces passants à aimer leur journée(Ces malheureux)Ils sont combien à garder le feu de leur enfanceAujourd’hui ils ont tous le téléphone à la main, comme pour se rassurer.Je ne les critique pas, je ne me critique pas, c’est l’époque qui veut ça.Les visages, as-tu vu leurs visages?Je ne suis pas certain qu’il soit politiquement correct de regarder trop longtemps quelqu’un dans la rue.J’ai l’impression que nous sommes entrés dans l’ère des micro-dissensions. On est divisé sur tout et n’importe quoi.Sur des questions hyper-diversifiées.Sur des questions religieuses et culturelles. Sur des questions politiques et sociales. Sur des questions idéologiques et philosophiques. Sur le foot et le fado. Sur ce qu’on mange et le sexe des anges. Sur Lisbonne et Luxembourg. Sur les hommes et les femmes. Sur le cinéma et les séries. Sur Brando et Marilyn Monroe. Sur les îles et les continents. Sur hier et aujourd’hui. Sur Lennon et McCartney. Sur la planète et la lune. Sur les jeunes et les vieux. Sur l’ici et l’au-delà. Sur toi et moi, nous et vous, eux et nous.Nous sommes tellement explosés, atomisés, individualisés, qu’il faudrait un Doodle géant pour trouver nos points de ralliement.Je me demande comment nous en sommes arrivés là ?Le parlophone qu’on a mis dans nos mains depuis une dizaine d’années ? L’expression ouverte et sauvage sur les réseaux sociaux ?Je ne sais pas.En tout cas, on est entré dans le temps des tribus et des gangs. Même si on habite un même quartier, une même ville, on va trouver des motifs de division et d’opposition, et on va chercher protection au sein de petits groupes auxquels on a juré allégeance. On va haranguer, mépriser, cracher sur les autres. Comme des hooligans, des ultras, toujours prêts à en découdre, à s’acharner telle une meute sur celui qui n’est pas dans leur clan.Avec le temps, je deviens plus sentimental.

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