$uicideBoy$ « I Want to Die in New Orleans » @@@¾
Sagittarius Laisser un commentaireC’est par le biais de @fakexssbxtch, un pote qui officiait pour SURLmag.fr, que j’ai entendu parler de ces $uicideBoy$. Il était littéralement obnubilé par cet infâme duo basé dans le Sud des Etats-Unis. Formé de Ruby Da Cherry et $crim, ce groupe a depuis 2014 sorti une quarantaine de mixtapes, dont la saga Kill Yourself qui compte 20 épisodes. L’écho est mondial puisqu’ils sont plébiscités chez nos voisins belges, en Hollande, Allemagne, Suisse et Finlande. Dire que leur premier album I Want to Die in New Orleans était attendu par leurs fans hardcores est une évidence. Et l’occasion pour moi de sauter le pas.
Quand l’album s’amorce avec « King Tulip« , « Bring Out Your Head » et « Nicotine Patches« , on découvre ce qu’il y a derrière une porte de l’enfer encore jamais ouverte. Pourtant, l’univers musical a l’air plutôt familier, très Beast Coast. À l’oreille, les SuicideBoys ont plus de points communs avec le A$AP Mob à leurs débuts et les Flatbush Zombies que Curren$y ou Lil Wayne. Bon, il est vrai qu’ils ont été largement influencés aussi par la scène horrorcore sudiste, les Three 6 Mafia en tête (d’ailleurs Juicy J co-produit « Phantom Menace« ), aussi les genres les plus sombres du Metal. Notamment $crim avec sa voix macabre, genre 21 Savage en plus obscure, ces voix qui rappellent celles des rockeux qui baignent dans les styles de Metal les plus sombres. Pour compléter le délire, lui et Ruby ont inventé quantité de personnages (Lil Gin, Slick Sloth, Yung Plague, Lil Choppa…), une vingtaine chacun !
C’est amusant de réaliser que les beats (tous signés Budd Dwyer) et leur style sont mortels, en effet. Il y a ce côté fascinant d’écouter ces types qui aiment flirter avec la mort et se grattent le cul avec une faux. À l’effet de découverte de leur univers, ou plutôt de leurs limbes -parce que je viens de perdre mon pucelage avec ce I Want to Die in New Orleans– se succède un sentiment de tourner en rond sur la seconde partie de l’album. C’est pas faute de s’énerver quelques instants comme sur « WAR ALL THE TIME » et de brandir les majeurs aux grosses compagnies sur le single « FUCK the Industry« . Les $uicideBoy$ donnent l’impression d’en garder sous le pied, parce que ça manque de contenu. Pas simple de conserver une certaine créativité avec autant de morceaux créés auparavant, mais bon, grossir le trait n’aurait pas été non plus une bonne stratégie. Malgré tout, l’écoute s’exécute d’une traite et en invite une autre, par fascination sans doute. Quelle époque pour être en vie !
Probablement que les $uicideBoy$ auraient pu creuser plus. Leur démarche leur confère un potentiel énorme, ils peuvent encore monter en puissance s’ils se concentrent davantage, comme pour le côté obscur de la force. Une chose est sûre, grâce à eux, nous avons un regard sur une facette de ‘Nawlins’ qui nous était totalement inconnue.