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14-18, Albert Londres : «L’ennemi donne tout ce qu’il peut, nous aussi.»

Par Pmalgachie @pmalgachie
14-18, Albert Londres : «L’ennemi donne tout ce qu’il peut, nous aussi.»
De Dixmude à Saint-Quentin
(De l’envoyé spécial du Petit Journal.) Front britannique, 1er octobre. Voici ce qui se passe de Dixmude à Saint-Quentin :

Dans les Flandres

, il fait un temps affreux. Le sol est détrempé, la pluie tombe sans arrêt, mais les Belges avancent toujours. Ils ont pris six villages : Amersvelde, Staden, Sleyhage, Ootnieuwkerke, De Ruite, Saint-Pieter.
À deux heures de l’après-midi, on annonce leur cavalerie à quelques kilomètres de Roulers. Et entre Roulers et Menin, ayant coupé la ligne, on annonce qu’une pointe alliée s’enfonce. Elle s’enfonce sur Courtrai. Elle en est à neuf kilomètres.

À la 2e armée

 : Plumer. Temps affreux, le sol est détrempé. Le Boche résiste. Il amène tout ce qu’il peut comme renforts. On progresse quand même. Nous ne sommes pas loin de Menin. Le chauffeur du kronprinz reversé dans l’infanterie – s’ils vont chercher leurs soldats jusque sous le manteau sous-impérial, où doivent-ils en être – a été fait prisonnier.

À la 1re armée

 : Horne au nord de Cambrai. Lourds combats. Les Canadiens attaquent au nord de Cambrai. Les Allemands les contre-attaquent. Leur tir de barrage est nourri. Les Canadiens tiennent le choc. Nous tenons Tilloy.

À la 3e armée

 : Byng devant Cambrai. Les Boches résistent furieusement. Ils ont amené ce qu’ils pouvaient comme réserves. Ils ne veulent pas lâcher complètement Cambrai. Cela ne nous arrête pas, nous attaquons sans relâche. Des combats acharnés ont lieu à Rumilly et à Crèvecœur. Nous prenons Crèvecœur et le perdons. En face Banteux l’ennemi se renforce et tient la rive est du canal. Mais nous commandons la tête de pont. L’ennemi donne tout ce qu’il peut, nous aussi.

À la 4e armée

 : Rawlinson, qui déborde Saint-Quentin par le nord.
Nous prenons le Tronquoy et toutes les défenses du tunnel. Nous atteignons les lisières de Levergies et le carrefour de Joncourt. Nous sommes sur le haut terrain et l’éperon de Gouy et l’éperon du chemin de fer. Remarquez sur la carte, vous verrez Saint-Quentin à l’arrière de tout ça. Les Boches résistent aussi. Ils nous forcent à aller lentement, mais ils ne peuvent pas nous empêcher d’aller. C’est la suprême résistance boche. Sauf en Belgique, partout c’est lent, mais sûr. Et en Belgique, c’est sûr aussi.

Le Petit Journal

, 2 octobre 1918.

Aux Editions de la Bibliothèque malgache, la collection Bibliothèque 1914-1918, qui accueillera le moment venu les articles d'Albert Londres sur la Grande Guerre, rassemble des textes de cette période. 21 titres sont parus, dont voici les couvertures des plus récents:
14-18, Albert Londres : «L’ennemi donne tout ce qu’il peut, nous aussi.»
Dans la même collection
Jean Giraudoux Lectures pour une ombre Edith Wharton Voyages au front de Dunkerque à Belfort Georges Ohnet Journal d’un bourgeois de Paris pendant la guerre de 1914. Intégrale ou tous les fascicules (de 1 à 17) en autant de volumes Isabelle Rimbaud Dans les remous de la bataille

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