Magazine Culture

J'ai lu : le retour de la bête

Par Venezia
J'AI LU : LE RETOUR DE LA BÊTE
Le Retour de la BêteJean-Luc MarcastelEditions Gulf StreamCollection Etincelles176 pages Fantastique Jeunesse

Il paraît que certains l'ont entendue. D'autres au village prétendent même qu'ils l'ont vue, avec ses yeux petits et méchants. Mais toutes ces histoires à dormir debout, qui ravivent le souvenir de la fameuse Bête du Gévaudan, ça ne me fait pas peur, enfin presque pas... Et puis j'ai un problème plus urgent à régler : organiser l'évasion de mon meilleur ami Moshe, qui a été arrêté par des SS. Mais comment ma bande de copains et moi pourrions-nous mettre en déroute les soldats allemands ? Les monstres ne sont pas toujours ceux que l'on pense
MON AVIS
(Sans Spoiler)

Un petit chef-d'oeuvre d'écriture que ce tout petit roman, mais quel roman ! Nous sommes en pleine Seconde Guerre Mondiale, dans un village du Cantal, au coeur d'une France soumise à l'Occupation SS. Quatre enfants vont tenter d'en sauver un cinquième, parce que ce qui lui arrive est injuste, parce qu'il est seul, parce qu'il est Juif, parce qu'il est leur ami.

"A cet instant, dans ce mépris de la culture et de ce qu'elle avait de plus noble, je compris, toutes proportions gardées, que le règne des hommes en uniforme et de leur croix détestable, de tous leurs semblables, de toute époque, en tout lieu, c'était ça". 


L'histoire est toute simple, pour qui connait celle de la Bête du Gévaudan qui sévissait deux siècles plus tôt, pas très loin de là. Mais la plume ! La plume de l'auteur, toujours aussi élégante, précise, poétique, toute en délicatesse, pudique mais pas avare de sentiment, a cette fois-ci réussi à me faire pleurerCe roman part d'une salle du Muséum d'Histoire Naturelle de Paris, et y retourne à la fin de l'histoire, l'auteur ne cherche pas à vous bouleverser d'émotions, il est juste sincère et c'est bien cela qui touche le lecteur. Il en a certainement existé des Jacques et des Moshe que l'on appelait Maurice, comme dans cette belle histoire.

Notre plan, je m'en rend compte aujourd'hui, était plein de trous. Il fallait vraiment être des gosses pour croire qu'il marcherait. Mais parfois avec un petit coup de pouce du destin, même les choses plus improbables finissent par réussir...

J'ai adoré ce récit destinée à un jeune lectorat, et même si je l'ai lu avec des yeux d'adulte, mon coeur d'enfant a réagi. Cette histoire est à mettre absolument entre toutes les mains, des petites et des grandes, l'auteur nous prouve d'une magnifique manière que le mal n'est pas toujours là où on le croit.A la fin du livre, tout un glossaire d'explications sur cette douloureuse période de l'histoire sans oublier des détails sur la Bête du Gévaudan.

Un mot sur la couverture : elle est divinement jolie, et signée Lionel et Cécile Marty, comme les illustrations intérieures.

"Il n'appartient qu'à nous de faire de ce monde un lieu d'amour et de fraternité plutôt que de haine et de défiance."




Retour à La Une de Logo Paperblog

A propos de l’auteur


Venezia 8 partages Voir son profil
Voir son blog

l'auteur n'a pas encore renseigné son compte l'auteur n'a pas encore renseigné son compte

Magazines