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Action ou Vérité (2018), Jeff Wadlow

Par Losttheater
Action ou Vérité réalisé par Jeff Wadlow

En 2017, Blumhouse nous sortait Happy Birthdead, un simili slasher qui usait de son concept et de son humour pour nous offrir quelques frissons bien sentis. En 2018, la maison de production horrifique retente le coup avec un concept beaucoup moins novateur et qui s’écroule vite sous l’effet de ses minces partis pris scénaristiques. Action ou Vérité s’adresse donc surtout à un public venu retrouver ses acteurs de séries tv préférés (Lucy Hale ou Tyler Posey) dans un soap opera déguisé en film d’horreur.

Une bande d’ami(e)s étudiants, part faire la fête au Mexique lors du Spring Break. C’est lorsqu’ils rencontrent un autre étudiant un peu mystérieux que tout va partir de travers. Alors qu’on leur propose de jouer à action ou vérité dans les ruines d’une vieille église (vous les voyez venir avec leurs gros sabots ?), ils se retrouvent pris en chasse par un démon qui se sert du jeu pour les éliminer un par un dans d’atroces souffrances.  Le jeu n’a alors d’autres propos pour le film que de mettre à l’épreuve l’amitié qui unit ses personnages. Bien que la plupart d’entre eux soient définis de manière très superficielle, le choix s’opère tout de même sur une union de leurs forces plutôt que d’un chacun pour soi. Un agrément parfois contradictoire tant l’écriture les placera dans un cadre individualiste. Dans ce cas, la charte est largement respectée. Le scénario se paralyse dû à des personnages réduit de toutes particularités et qui agissent selon des banalités. On y retrouve alors une jeune femme utopique, son amie dépressive, le petit ami tout en muscles et l’homosexuel pas totalement affiché mais presque. Rien alors ne fera vivre ces personnages, hormis à servir de prétexte au gré de l’action. Ils n’existent simplement pas et resteront figés dans leurs poncifs.

Action ou Vérité n’a pas grand-chose d’autre à proposer que son postulat de départ. Le concept tourne très rapidement en rond et exploite en boucle les quelques idées visuelles qu’il en tire. Faisant le lien avec l’immersion du tout numérique dans notre vie, la mise en scène joue des torsions et des manipulations de l’image. Les visages fondent ou s’élargissent comme un filtre de l’application Snapchat, ce qui permet au spectateur d’identifier quel personnage agit sous l’emprise du démon. Le tout devient tellement prévisible que l’effet de peur disparaît vite du principe du film. Il en va de même pour les jump scares qui, à force de répétition, perdent de leur effet. Ajoutez à cela les pirouettes scénaristiques qui viennent sans cesse remettre en jeu la tension et vous obtenez une recette indigeste. Reste un léger intérêt pour la perte de contrôle face aux nouvelles technologies et cette sensation d’être constamment surveillé. Malheureusement le filon restera à plat, et rappellera vite à l’ordre Action ou Vérité qui n’est au fond qu’une machine à dollars.

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