Robert Domes
La belle colère
Traduit de l'allemand par Edith Noublanche
Octobre 2017
250 pages
19 euros
Roman historique
Quatrième de couverture : Qui juge de la valeur d'une vie ? " Si je ne l'avais pas euthanasié, eh bien il aurait simplement été transféré dans une autre institution. " Dr Valentin Faltlhauser, qui a ordonné le meurtre d'Ernst Lossa, pendant son procès. La Brume en août est un roman allemand inspiré d'une histoire vraie. Celle d'Ernst Lossa, assassiné à l'âge de 14 ans dans un hôpital psychiatrique par les nazis parce qu'il était tzigane. Déjà adapté au cinéma en Allemagne. Allemagne, 1933. Ernst Lossa vient d'une famille de Tziganes. Les services sociaux l'arrachent à sa famille et le placent dans un orphelinat. Là, le jeune enfant se débat entre les promesses de revoir ses parents et la difficile adaptation à son nouvel environnement. Quoi qu'il fasse, il est jugé comme un enfant à problèmes car ce qui plane sur lui, c'est le regard des adultes qui le jugent " issu d'une race inférieure ".
Il sera transféré plusieurs fois d'institution en institution, jusqu'à être interné dans un hôpital psychiatrique. Commence alors son court voyage vers la mort. Cet enfant, parfaitement sain de corps et d'esprit, gentil, résilient, ne pourra jamais comprendre cette grande faute qu'on lui reproche. Après des années de recherches, Robert Domes tisse sur son destin et en son hommage un récit aussi beau que poignant, qui illustre parfaitement une face peu connue de la nazification des esprits dans l'Allemagne des années 1930. Un scandale historique qui aura été largement ignoré à Nuremberg, comme un dossier perdu dans les ténèbres de la Seconde Guerre mondiale.
La Brume en août est un roman allemand inspiré d'une histoire vraie, celle d'Ernst Lossa, assassiné à 14 ans le 9 août 1944, dans un hôpital psychiatrique par les nazis car il était tzigane/ yétiche. Ca met tout de suite dans l'ambiance et forcément ça ne va pas nous laisser indifférent que ce soit au niveau du contexte historique que des circonstances.
Cet enfant parfaitement sain d'esprit, gentil, affectueux, respectueux, qui ne comprend pas ce qu'on lui reproche est arraché de façon brutale à ses parents alors qu'il n'a que 4 ans. Il est envoyé dans des orphelinats, centres de redressement et hôpitaux psychiatriques où les infirmiers et médecins, maltraitent, torturent et assassinent sans honte et pitié des personnes innocentes, au nom de la politique nazi de l'Allemagne de 1933. Jugé asocial et de race inférieure de part ses origines, les médecins nazis décident qu'il doit mourir.
Le lecteur se prendra d'affection pour Ernst tant les souffrances qu'il endure sont inacceptables. En regardant son visage, son expression grave et mélancolique, il en ressort toute la fragilité et les horreurs qu'il a vécu. Robert Domes a un style particulier pour raconter l'histoire de son personnage. Son écriture s'apparente à un roman jeunesse... Les mots sont ceux de son personnage, raconté à hauteur de ses 14 ans. Il s'agit d'un récit fort, poignant, difficile et violent qui nous raconte la face cachée du nazisme et sa haine pour les cultures tziganes.
Un récit intense sur un fait historique ignoré à Nuremberg et ce qu'il en ressortira de beau et de vivant c'est Ernst qui transporte son lecteur dans ses rêves poétiques, dans sa vision de la vie et de l'autre monde qu'il aurait voulu vivre...