Alors qu’il assistait à une représentation de la dernière nuit des Proms au Royal Albert Hall, le pianiste anglais se rendit compte que le public manquait immanquablement de diversité. Dès lors, pour lui, dès qu’il s’agit de musique classique, il faudra encore tout faire pour retirer ces barrières qui continuent d’exister. Avec près de 100 millions d’écoutes sur l’un des plus célèbres sites de streaming en ligne, voilà un début de victoire qui s’amorce.
D’ailleurs, lorsque l’on regarde son album, on s’imaginerait plutôt avoir entre les mains un disque de r&b ou de musique roots – justement deux genres qui n’ont pas moins compté pour lui que la musique classique. Et puis son nom est stylisé d’une façon qui décloisonne effectivement le classique et les musiques actuelles, en particulier électroniques : on dirait presque qu’il s’agit du pseudo d’un artiste électro !
Mais ne nous y trompons pas. Alexis Ffrench joue du piano, et cela dans une style purement classique. Pour autant, il se laisse influencer par tout type de musiques, et joue avec une fraîcheur propre à ce qui se fait au XXIe siècle. Dans un style totalement différent, je pense que l’on doit le rapprocher d’un Nils Frahm, le pianiste allemand étant l’un de ceux qui auront le plus aidé à démocratiser son instrument fétiche depuis qu’il s’est fait un nom.
Pour aider Ffrench, deux orchestres philharmoniques tchèques de réputation internationale viennent l’accompagner : celui de Brno par deux fois, ainsi que celui de Prague sur pas moins de cinq morceaux ! Ici et là, une harpe (« Reborn »), une guitare (« Exhale ») ou un ensemble guitare, contrebasse, fiddle (violon), bodhrán (tambour) sur « Waiting to breathe », ajoutent d’autres notes, tout aussi délicates, à sa musique.
Pour autant, les plus belles pièces à mes yeux sont, en toute simplicité, celle où Alexis Ffrench est seul, avec son piano, ou plus exactement seul avec nous… Aussi « Moments », « Flow and begin again » et « Where worlds collide » me touchent-ils directement en plein cœur !
Alexis Ffrench a déjà publié plusieurs albums, mais c’est Evolution qui marquera ma toute première rencontre avec lui. Et puis, difficile pour moi d’omettre de mentionner une impression qui m’est venue comme une évidence lors de ma seconde écoute de l’album : je suis certain que la musique d’Alexis Ffrench touchera un auditoire de plus en plus large, tant sa musique risque d’être entendue au cinéma. Je tiens le pari.
Allez, je vous laisse avec le single « Bluebird »… Magique, non ?
(in heepro.wordpress.com, le 09/10/2018)
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