Autrice : Annelise HeurtierGenre : JeunesseÉditions : Casterman
Sortie le : 5 septembre 2018
Nombre de pages : 281
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Résumé :
1966, dans une petite ville de province. Catherine vit comme la plupart des jeunes filles de son âge : elle aide sa mère aux multiples tâches ménagères et parcourt chaque jour à pied les quatre kilomètres qui la séparent du collège. Un jour, elle est contrainte de faire le chemin en courant. C’est une révélation : quel sentiment de vitesse, de force, de liberté ! Mais courir dans la rue, surtout pour une femme, est une chose alors impensable. Pourtant, motivée par un sentiment d’injustice et par une rencontre avec un étudiant militant, Catherine s’interroge, s’obstine, s’entête… jusqu’à mener sa vie dans la direction qu’elle a choisie.
Mon avis :Catherine est une jeune fille qui aide à la maison, pas le choix, chaque jour ses corvées, mais qui va aussi à l'école pour filles, grâce à une bourse (sinon, elle serait déjà au boulot en attendant d'être mariée). Nous suivons ainsi son quotidien, ce que c'est que d'être une jeune fille à cette époque, et je dois dire que j'ai été choquée/en colère/sidérée (rien à rayer, tout ça à la fois) plus d'une fois. J'avais l'impression d'étouffer ! Je ne suis pas naïve, je sais très bien comment ça se passait pour les femmes avant, mais je crois qu'on a parfois tendance à l'oublier. Et je trouve que ce roman est parfait pour nous rappeler qu'on doit rester vigilant.Combien de fois j'ai entendu le fameux "mais ça sert à rien l'école" de la part de mes filles, comme tous les parents. Nous avons les réponses à travers les pages de ce récit.Quand Catherine veut courir et qu'on lui rétorque qu'elle aura des poils sur tout le corps, pire, que son utérus tombera, elle n'a aucun moyen de se renseigner pour savoir si c'est vrai. Heureusement, elle fait confiance à son corps, à son instinct et à son intelligence pour courir malgré les dires.Ainsi Catherine va se poser des tas de questions comme : pourquoi les garçons ont-ils plus de droit que les filles ?Tout simplement car à l'époque, on disait que les filles étaient moins intelligentes que les garçons, qu'elles ne pouvaient pas courir plus de 10 min, il ne faudrait surtout pas abîmer ce corps qui n'est là que pour une chose : enfanter. Elle n'a personne vers qui se tourner, pas de communication avec ses parents, elle ne peut déjà même pas parler de règles avec sa mère. D'ailleurs, Catherine va jouer un rôle important auprès de sa petite soeur car elle ne veut pas la laisser dans l'ignorance et la détresse dans laquelle sa mère l'avait laissée lors de ses premières règles.C'est vraiment une autre époque, mais pas si lointaine que ça. Les femmes n'avaient le droit de travailler et d'avoir un compte en banque qu'avec l'autorisation du mari. Et je ne parle même pas de quelle manière on les traitait.La fille d'avril est un roman fort, qui se lit avec passion. J'ai été embarqué avec Catherine, je voulais tant savoir ce qui allait lui arriver ! J'ai adoré aussi les passages avec Catherine et sa petite fille, découvrir la vie de cette époque au travers les yeux d'une ado d'aujourd'hui apportait beaucoup.En bref, un roman qui mérite d'être lu, il faut le lire, le faire lire à nos enfants, pour ne pas oublier, pour rester vigilant, pour qu'on leur rappelle qu'avant, les jeunes filles n'avaient pas le choix.