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Frère d'âme, de David Diop

Publié le 11 octobre 2018 par Onarretetout

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L’évènement qui déclenche le livre est la mort de Mademba Diop, refusée par Alfa Ndiaye qui va le regretter tout le reste de sa vie, tout le reste de la guerre d’abord, et ensuite. Mademba Diop a imploré trois fois Alfa Ndiaye de l’égorger pour en finir avec les souffrances atroces qu’il endurait, « le dedans dehors, comme un mouton dépecé ». Mademba, son « plus que frère ». Après cela, Alfa se met à penser par lui-même : ni la tradition, ni le devoir, ni les ordres n’ont de prise sur lui. Après avoir été « un héros de guerre », il devient « un fou dangereux, un sauvage sanguinaire ». La folie, la sauvagerie, c’est ainsi que ceux qui sont dans les tranchées, le « ventre de la terre », le considèrent mais Alfa n’est pas idiot. Il sait de plus en plus de choses sur la guerre, sur Dieu, sur les femmes, sur sa mère, son père « le vieil homme », sur son « plus que frère », sur la vie en un mot, la vie qui est la mort aussi puisque « toute chose est double ». Mademba n’est ni un frère de lait, ni un frère de sang, mais un « frère d’âme ». L’écriture de David Diop semble simple mais elle est à double détente et le secret n’en sort qu’à la toute fin du livre, par la révélation d’une traduction inouïe, et parce que nul être humain ne peut abandonner son « plus que frère » dans une terre anonyme, une « terre à personne », une terre aux « hautes cicatrices ». 

« Ce sont les cicatrices qui racontent l’histoire ».


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