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[Critique] VENOM

Par Onrembobine @OnRembobinefr
[Critique] VENOM

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Titre original : Venom

Note:

★
☆
☆
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☆

Origine : États-Unis
Réalisateur : Ruben Fleischer
Distribution : Tom Hardy, Michelle Williams, Riz Ahmed, Jenny Slate, Reid Scott, Scott Haze, Michelle Lee, Sam Medina…
Genre : Science-Fiction/Action/Fantastique/Adaptation
Date de sortie : 10 octobre 2018

Le Pitch :
Une entité extra-terrestre est ramenée sur Terre par un scientifique peu scrupuleux désireux de créer un hybride, mi-humain, mi-alien. Motivé par son désir de dénoncer des agissements qu’il sait malsains, le journaliste Eddie Brock finit malencontreusement par être infecté par ce parasite. Il devient alors Venom, un monstre surpuissant…

La Critique de Venom :

Comment foirer dans les grandes largeurs une adaptation d’un comic book culte ? Parce que oui, Venom est une foirage quasi-intégral. Quasi, car finalement, le numéro complètement déchaîné d’un Tom Hardy en totale roue libre, peut s’avérer amusant. Et puis il y a Michelle Williams, qui n’est jamais mauvaise, quoi qu’elle fasse et quel que soit le navet dans lequel elle s’implique. Ah oui, il y a Jenny Slate également, qu’on est toujours content de retrouver. Riz Ahmed par contre a moins de chance. Son rôle est naze et lui ne sait pas quoi en faire. On le comprend et on compatit mais bon… Nous disions donc : comment foirer dans les grandes largeurs une adaptation d’un comics culte ?

Venom-Michelle-Williams

1 – Vouloir ratisser large

Quand le projet d’une adaptation du comic book Marvel Venom fut annoncé, tous les espoirs étaient permis. Deadpool et Logan ayant prouvé qu’il existait un public pour des films de super-héros « adultes » et donc violents, on était en droit d’attendre le même genre de truc pour Venom, qui est pour rappel, l’un des personnages les plus sauvages et bourrins de l’écurie Marvel. Mais non, rapidement, les espoirs se sont envolés alors que Tom Hardy regrettait lui-même publiquement que les scènes gore et, en gros, tous les trucs cool, avaient été virés par une production désireuse de faire de Venom un film pour les enfants (on schématise mais c’est presque ça). À l’arrivée, à l’écran, le loup a toujours la gueule d’un loup, mais en fait, c’est un agneau. Ça ne saigne jamais, c’est propre et cul-cul la praline comme ce n’est pas permis.

2 – Se moquer du matériau de base

Forcément, les producteurs se sont ici complètement foutus de la bande-dessinée. Comme dit plus haut, ils ont changé Venom. Pas en apparence, mais au niveau de ses motivations et de son mode opératoire. Pire, le scénario ne raconte non seulement pas grand-chose mais enquille aussi avec un aplomb scandaleux les répliques foireuses et même pas drôles. Eddie Brock et Venom nous jouent un numéro de cirque permanent, en s’échangeant des platitudes ahurissantes ou en faisant des espèces de vannes qui finissent de faire de tout le projet un gros truc difforme parfaitement con et franchement insultant envers les fans. En gros, Venom est l’illustration jusqu’au-boutiste d’une production qui passe son temps à piétiner le comics en affichant un sourire de vainqueur et en multipliant les écrans de fumée sans même prendre la peine de s’en cacher.

3 – Bâcler la forme

Si encore Venom offrait du grand spectacle. Après tout, quand ça envoie, parfois ça passe. Quand le show est soigné et généreux, on peut se montrer indulgent.. Mais au risque de doucher les attentes, ce n’est pas le cas. Non pas que le film ne contienne pas quelques séquences sympas… Non car il y en a quelques-unes en effet. Le problème, c’est qu’elles sont systématiquement gâchées par des effets numériques dégueulasses absolument indignes du budget, des forces en présence et de l’époque. Oui, car Venom semble sortir des années 90 et non ce n’est pas une bonne nouvelle car ici, cela signifie que le spectacle est en carton et qu’il semble que les spécialistes des sfx aient fait exprès de bosser sur de vieux PC en ignorant les nouvelles avancés technologiques.
Ajoutons à cela une créature plutôt foirée elle aussi, des séquences extrêmement moches, aucun sens du détail et un montage aux fraises et c’est carton plein !

4 – Toujours viser à côté

Venom ne réussit donc rien. Aux commandes, Ruben Fleischer, pourtant excellent réalisateur du tout aussi génial Bienvenue à Zombieland, semble dépassé. Que ce soit quand il s’agit d’orchestrer les scènes d’action, de raconter son histoire ou même de diriger ses acteurs. Résultat des courses, le long-métrage lui échappe et part dans tous les sens. Point d’orgue ? Probablement quand Tom Hardy lâche définitivement la rampe et bouffe un homard vivant, le cul dans un aquarium. On croit rêver et contrairement à ce qu’on pourrait penser, ce n’est pas vraiment drôle. Désolant plutôt.
Alors oui, Venom est aussi mauvais qu’on le dit. C’est une insulte aux fans de Marvel, mais aussi aux fans de cinéma et plus globalement à tous ceux qui se sont laissés convaincre de foutre 10 €(voire plus) pour aller le voir. Un blockbuster qui combine tous les travers des grosses productions impersonnelles modernes, charcuté par des costards-cravates plus que jamais à la ramasse car totalement déconnectés des attentes du public. Une grosse blague de presque 2 heures qui se termine en outre par une séquence post-générique totalement à côté de la plaque. Au moins, on ne pourra pas reprocher à Venom de ne pas être allé jusqu’au bout du sabotage.

En Bref…
C’est très moche, crétin comme ce n’est pas permis, même pas drôle, mal écrit, mal réalisé et ça ne raconte rien de passionnant. Ah oui, c’est également prévisible et les acteurs, certes prestigieux, n’arrivent jamais à tirer leur épingle du jeu. Comment Tom Hardy a pu atterrir dans un bordel pareil, c’est un mystère (à côté, son dernier faux pas, le thriller comique Target, fait office de belle et audacieuse réussite). Nul de chez nul.

@ Gilles Rolland

Venom
  Crédits photos : Sony Pictures Releasing France


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