Magazine Cinéma

Movie Challenge 2018 [1/4]

Par Tinalakiller

Petit rappel sur les consignes du Movie Challenge 2018

Continuez à partager ici ou ailleurs où vous en êtes dans le Challenge !

Bref, j'ai quasiment terminé le Movie Challenge (je suis plus rapide et organisée que l'année dernière) donc je vous prépare mes différentes impressions sur les films sur quatre billets différents étalés jusqu'à la fin de l'année. Et j'ai toujours envie de continuer l'aventure en 2019 !

Petite précision : j'ai supprimé les anciens billets, notamment les " critiques " des films vus dans le cadre du Movie Challenge. Etant donné que je repars à zéro, ne vous étonnez pas si vous avez l'impression d'avoir déjà lu mes avis sur certains films.

◊Un film dont tu voudrais changer la fin◊

28 jours plus tard de Danny Boyle

Un peu partagée par ce film de zombies qui mérite tout de même le coup d'œil. C'est surtout sa première partie qui m'a déçue : j'aurais aimé sentir le poids de la solitude et du silence (Cillian Murphy se réveille seul dans un hôpital situé dans un Londres désertique), or il faut qu'on nous balance à tout prix du rock à fond les ballons comme s'il fallait à tout prix séduire le jeune public. En revanche, 28 jours plus tard m'a davantage convaincue dans sa seconde partie se déroulant dans un château avec des militaires : certes, rien de nouveau à l'horizon, les méchants ne sont pas forcément les zombies mais les hommes, mais cette représentation fonctionne bien. Surtout, le changement physique de Cillian Murphy, plus proche de la créature que l'être humain, crée à lui seul une véritable tension. Bref, heureusement qu'il y a cette seconde partie hyper jouissive !

Attention spoilers (qui explique mon choix de catégorie dans le cadre du Movie Challenge):

Dans la version que j'ai pu voir, le personnage de Cillian Murphy survit. Or, je me suis amusée à regarder les différents bonus du DVD (c'est rare que je les regarde, allez savoir ce qui m'a poussé à les consulter). J'ai donc découvert qu'il existait une fin alternative qui me semble finalement bien plus logique (et entre encore plus en phase avec le titre du long-métrage).

Petit Paysan de Hubert Charuel

Issu d'un milieu agricole, le réalisateur Hubert Charuel, ex-étudiant de la FEMIS (THE school en vogue), signe un premier long-métrage indéniablement intéressant mais qui hélas n'a pas su m'enthousiasmer davantage. J'ai réellement été sensible à sa dimension sociale et politique (il faut dire que le monde agricole est souvent ignoré voire moqué dans les médias et le cinéma). En revanche, son basculement vers le thriller ne me semble pas si convaincant, comme si le réalisateur avait peur de se mouiller : j'ai senti qu'il avait du mal à se détacher d'un cinéma social installé en priorité. En revanche, j'ai été séduite par le jeu impeccable de Swann Arlaud (qui mérite amplement son César du meilleur acteur) qui incarne un personnage intriguant et attachant. De plus, étant donné que je ne porte pas Grave de Julia Ducournau dans mon coeur (oui, ce tacle est totalement gratuit), je ne suis pas mécontente que l'Académie des César ait récompensé l'honnête film de Charuel dans la catégorie " meilleur premier film ".

Un film qui a reçu de mauvaises critiques

Le Bonhomme de Neige de Tomas Alfredson

Faisant partie de la saga " Harry Hole ", Le Bonhomme de Neige est avant tout un roman passionnant et addictif de Jo Nesb ø (j'ai lu ces 600 pages en une seule journée : je crois que ça veut tout dire). J'attendais impatiemment son adaptation. Je voulais avoir confiance en ce projet au-delà même de mon amour pour le roman : le réalisateur de l'excellent Morse était derrière la caméra, papi Scorsese fait partie de l'aventure (avec sa monteuse Thelma Shoonmaker) et le casting était très alléchant. Pourtant, le film est une CATASTROPHE ! Ca va au-delà du massacre improbable du roman (qui était déjà " cinématographique ", il n'y avait pas besoin de changer 3000 choses ni de charcuter un million de choses). En tant que lectrice, j'ai déjà eu du mal à comprendre tout ce qui se passe à l'écran. Je n'ose pas imaginer ce qu'ont pu " ressentir " les spectateurs qui ne connaissaient absolument rien à l'histoire originelle. Le roman parvenait à brouiller les pistes sur l'identité du tueur. En mêlant l'histoire personnelle de Harry Hole et celle du tueur, Nesb ø exposait en réalité certaines tares de son pays (je ne vous révèle pas lesquelles histoire de ne pas spoiler). Dans le film, Harry Hole n'a pas l'air si torturé (Fassbender n'était pas un si bon choix), l'identité du tueur est trop évidente et surtout point de constat social. Un immense gâchis.

Un film que personne ne s'attendiez à ce que vous aimiez

Wonder Woman de Patty Jenkins

Wonder Woman est devenu indéniablement un produit culturel important pour des raisons assez évidentes : au-delà d'un chouette record (il s'agit du film le plus prolifique réalisé par une femme), une nouvelle génération va porter un nouveau regard et donc de nouvelles attentes sur la question des représentations, ici féminines. Ainsi, face à toute une flopée de bonshommes à la tête de super-héros (qui font la joie de l'industrie du blockbuster depuis quelques années), Wonder Woman est enfin L'HEROINE qu'on attendait toutes et tous depuis des lustres et il en était temps. Cela dit, ne limitons pas le film de Patty Jenkins (réalisatrice de l'oubliable Monster) à des questions de record et de représentations pourtant bienvenues. Déjà remarquable dans Batman v Superman (tant qu'on y est, autant découvrir les derniers films DC), le personnage de Diana Prince / Wonder Woman séduit par son mélange entre force, courage et innocence. Gal Gadot s'en sort par ailleurs très bien dans le rôle-titre en parvenant à exprimer justement toutes les émotions. Le film en lui-même est plutôt un film tous publics qui tient la route en dehors de sa dernière partie qui part parfois dans tous les sens et de son méchant peu surprenant.

Un film européen hors France

Les Merveilles d'Alice Rohrwacher

Les Merveilles était reparti avec le Grand Prix du jury au festival de Cannes présidé par Jane Campion. Si cette récompense avait agacé un grand de spectateurs, elle n'est pas non plus très surprenante. Je ne peux pas dire que ce long-métrage m'ait totalement enchantée. Par sa volonté de se rapprocher d'un cinéma très naturaliste, Les Merveilles pourra déconcerter un certain nombre de spectateurs. De plus, difficile d'être tenu en haleine par ses longueurs. Pourtant, je ne peux pas dire non plus que le film m'ait laissée totalement indifférente. Son onirisme ne s'intègre pas toujours bien dans ce récit très brut, pourtant il permet de faire naître ce petit quelque chose qui finit par toucher. Malgré la débilité prônée par les médias et plus globalement la violence de notre monde, la solidarité et la différence pourront toujours y trouver une place. En tout cas, sans dire que je compte y aller avec enthousiasme, je suis tout de même plutôt curieuse de découvrir le prochain long-métrage de la réalisatrice (également récompensé à Cannes), Heureux comme Lazzaro.

Un film ni américain ni européen

A Taxi Driver de Jang Hoon

A Taxi Driver de Jang Hoon, sorti directement en e-cinema en France, n'a rien à voir avec le long-métrage culte signé par Martin Scorsese. Il n'y a pas de prostituée à l'horizon, ni de " You're talking to me ", ni d'un De Niro au regard fou. Plus grand succès de 2017 au box-office sud-coréen, A Taxi Driver est tiré d'une histoire vraie : en 1980, un journaliste allemand se rend à Séoul et demande à un chauffeur de taxi de l'emmener à Gwangju, lieu de la révolte étudiante. Le journaliste a pu diffusé les terribles images et informations sur cet événement historique grâce à sa complicité avec ce banal chauffeur. La production du film a tenté en vain de retrouver la trace du conducteur. Le film navigue alors avec une belle aisance entre la comédie (voire même la comédie sociale), le film historique et le drame. Même si elle reste facile avec un tel sujet, l'émotion finale a su emballer mon petit coeur de sensible. La star coréenne Bong Joon-ho et le discret acteur allemand Thomas Kretschmann forment un duo joliment complice.

Un film qui se déroule dans le milieu médical

To the Bone de Marti Noxon

To the Bone est la preuve vivante que les meilleures intentions du monde ne font pas les bons films. Sorti directement sur Netflix (toujours une poubelle concernant leurs productions cinématographiques), ce long-métrage a été réalisé par une ancienne anorexique avec dans le rôle-titre une ancienne anorexique. Je suis également persuadée que la réalisatrice Marti Noxon s'est réellement documentée sur ce sujet. Pourtant, le résultat n'est pas convaincant pour plusieurs raisons. Pour ma part, je commence sérieusement à en avoir ras la casquette des personnages faussement cool juste. De plus, comment ne pas rire en voyant Keanu Reeves en psy ? J'aime bien l'ami Keanu mais là il ressemble à Patoche Sébastien dans T'aime (vous savez, il incarne ce genre de psy pseudo révolutionnaire aux méthodes ra-di-ca-les pour mieux guérir, parce que vous comprenez, les médecins = caca). Pour ne rien arranger, je ne suis pas si sûre que ce film aide vraiment les anorexiques à s'en sortir. Le film se concentre un peu trop sur la question de l'apparence physique (et donc du poids) mais ne s'interroge étrangement jamais sur ce qui entoure sur le côté mental de la maladie. Surtout, représenter le personnage de Lily Collins quasiment morte dans un ses cauchemars (parce que, vous comprenez, elle prend consciiiiiiience de son état selon Patoche Keanu Reeves) n'est pas le truc le plus intelligent que j'ai vu. Pas sûre que les personnes souffrant d'anorexie l'aient bien pris...

Un film dont le personnage a le même prénom que toi

L'Adversaire de Nicole Garcia

On ne le dit pas assez mais selon moi L'Adversaire d'Emmanuel Carrère est un grand moment de littérature. Pour pouvoir s'interroger sur l'impossible réalité, cette oeuvre puissante et honnête interroge avec pertinence sur le rapport entre le rôle de l'auteur et le processus de création. L'écrivain peut-il toujours s'inspirer du réel pour créer de la fiction ? Comment imaginer ce qu'on ne devrait même pas imaginer ? Nicole Garcia elle-même semble se retrouver dans certaines interrogations. Elle a alors tranché : le terrifiant Jean-Claude Romand, qui a éliminé plusieurs membres de sa famille après 18 ans de mensonges, est devenu à l'écran Jean-Marc Faure. La réalisatrice instaure également un autre type distance avec le triste fait divers en ne cherchant pas à tomber dans le sensationnel. Mais le film qui semble s'éterniser manque cruellement de force et tout simplement de cinéma. Ce récit ne méritait pas un ensemble aussi plat. Où est passée la tragédie même de cette histoire ? Cela dit, le casting, Daniel Auteuil en tête, est impeccable.

Un film avec un verbe à l'infinitif dans le titre

Laissez bronzer les cadavres de Hélène Cattet et Bruno Forzani

Je dois être le cadavre du titre vu mon état à la fin du film. Une torture. Depuis quelques petites années, il y a cette envie voire même ce besoin d'encourager le cinéma de genre en France. Je ne peux évidemment pas être contre cette idée. Mais, quitte à ne pas me faire d'amis (quoi que, ça ne vaut pas la peine de se tuer pour des films), je n'ai clairement pas envie d'encourager des films comme Laissez bronzer les cadavres ni ses confrères (coucou Grave). Alors oui, les gens dans l'équipe technique ont très bien bossé et le film est esthétiquement réussi, on ne va pas se mentir. Mais cette esthétique devient rapidement pompeuse, ne signifie en fait rien et camoufle un énorme vide intersidéral. Résultat : on finit par s'en foutre royalement de ce qui peut se passer à l'écran (pour ne rien arranger, l'action est parfois à peine lisible). J'ai l'impression que Cattet et Forzani ont voulu se réapproprier les codes de plusieurs genres (le western, le film noir mais aussi le giallo) sans réellement en saisir leurs enjeux (ou alors ils le montrent très très mal). De plus, j'ai trouvé ce film sexiste (et le fait qu'une femme ait co-réalisé ce film ne change strictement rien), assez étonnée de ne pas avoir davantage lu de critiques concernant ce point...

Un film avec une saison dans le titre

Dernier été à Staten Island de Rhys Thomas

Je suis tombée sur ce film disponible sur Netflix totalement par hasard (les soirs où je traîne un peu sur la page d'accueil avant d'aller dodo histoire de remplir ma liste de films à regarder. Au-delà de vouloir regarder un film sans prise de tête et pas profond pour un sou, il m'en fallait de toute façon correspondant à cette catégorie du Movie Challenge (car je compte bientôt le terminer pour de bon !). Dernier été à Staten Island a été crée par plusieurs membres du Saturday Night Live. Ils sont peut-être bons dans leur émission mais à chaque fois qu'ils tentent de faire un film, on va dire que c'est pas vraiment ça. Cela dit, surtout par rapport à son affiche, je m'attendais à un résultat bien plus catastrophique ! Le film ne casse pas des briques, ça m'est arrivé de rire vite fait (surtout grâce au personnage du maître-nageur con et obsédé sexuel), ça n'a aucune prétention artistique ou autre. En fait, on dirait un peu du Superbad (film que je trouve déjà surcôté) en moins bien !


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