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Mudhoney ‘ Digital Garbage

Publié le 12 octobre 2018 par Heepro Music @heepro

Mudhoney ‘ Digital GarbageLes groupes cultes ne sont pas aussi nombreux qu’on le dit, mais Mudhoney ne peut que difficilement échapper à cette étiquette – étiquette qui plus est forcément flatteuse.

En effet, ils sont présents depuis plus de trente ans, leur premier album studio remontant justement à 1988 – année de création du non moins culte label Sub Pop. Et, justement, en plus d’avoir publié le premier des trois albums du groupe grunge le plus célèbre de tous les temps, ce label basé à Seattle demeure amplement lié au sort de ce style de rock enragé et enraillé, typique de la région nord-ouest américaine et dont il a indubitablement aidé à propulser la nom de la ville à travers le monde comme l’une des capitales de la musique.

Mais qu’en est-il aujourd’hui, si loin de l’apogée d’un genre aussi populaire dans les années 90 qu’il ne reste, si ce n’est figé, tout du moins associé à jamais à cette même décennie ?

Tout d’abord, Digital Garbage est le dixième album studio du quatuor, ce qui est également significatif de la personnalité sans faille de chacun de ses membres, et en particulier du chanteur Mark Arm. Ce dernier se laisse en effet grandement influencer par l’actualité de ce monde assez dur qui nous entoure – heureusement pour nous avec ironie et mordant. La majorité des titres sont d’emblée tout à fait explicites : « Please Mr. Gunman », « Messiah’s lament », « Properity gospel », « Next mass extinction »…

Pour autant et pour citer un exemple, si les musiques oscillent entre grunge et punk, avec une production propre et donc assez facile d’accès, « Kill yourself live » étonne tant le sujet est terrible mais la musique dynamique semble nous amener vers une sorte de moment festif, que le synthé de Guy Maddison propulse dans une certaine frénésie. En toute légèreté, le morceau final vient clore le message de façon bien plus terre-à-terre en abordant la joie et l’amusement qui viennent du skate, du surf ou du vélo, la guitare de Steve Turner et les rythmes du batteur Dan Peters venant confirmer la parfaite entente entre les quatre amis.

Mudhoney continue à se faire plaisir, avec un mélange de sérieux et d’humour sans concession, et Digital Garbage ressemble plus que jamais à l’œuvre d’un groupe parfaitement ancré dans son époque, grâce à une évidente maturité parsemée de la candeur dont tout le monde a besoin.

Bref, comme nous le souhaite le dinosaure sur l’illustration au dos : Have a nice trip !

(in heepro.wordpress.com, le 12/10/2018)

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