Magazine Cinéma

En guerre, en vidéo depuis le 2 octobre 2018

Par Vance @Great_Wenceslas
En guerre, en vidéo depuis le 2 octobre 2018

, au Festival de Cannes 2018, a suscité comme à son habitude un certain empressement, un frisson consécutif à sa précédente apparition avec son acteur fétiche (déjà 4 films qu'il réalise avec Vincent Lindon en vedette). Là où la Loi du marché était reparti bredouille en 2015 (comme aux César d'ailleurs) malgré l'émoi qu'il avait engendré, En guerre n'a pas fait mieux - alors que beaucoup voyaient au moins un prix tomber dans l'escarcelle du réalisateur du très beau Mademoiselle Chambon et du troublant Il mérite pourtant qu'on s'y attarde, se distinguant aisément parmi toutes les productions françaises par ses partis-pris techniques et narratifs.

En guerre, en vidéo depuis le 2 octobre 2018 En guerre, en vidéo depuis le 2 octobre 2018

Lindon incarne donc Laurent, syndicaliste CGT et un des leaders du mouvement qui est né spontanément lorsque les dirigeants d'une usine du groupe Perrin (racheté par un conglomérat allemand) ont décidé de la fermer alors même qu'ils font des bénéfices record et qu'ils avaient signé un contrat garantissant le maintien des emplois pendant cinq ans. 1100 salariés menacés de mort sociale (la région étant sinistrée) auxquels les meneurs du mouvement protestataire promettent une lutte acharnée devant faire plier les patrons. Laurent n'est pas seul et, du moins au départ, pas le plus virulent : si la fidèle Mélanie et Sébastien sont ses coreligionnaires, Olivier et Bruno (d'un syndicat indépendant mais majoritaire) font régulièrement entendre leurs voix et tentent d'organiser comme ils peuvent les dérapages verbaux, les velléités de révolte brutale et autres inflexions chaotiques qui peuvent naître d'un groupe écrasé par les frustrations. Mais, insensiblement, c'est vers Laurent qu'on se tourne lorsque le doute commence à s'installer, lorsque ni le directeur de l'usine, ni le MEDEF, ni le conciliateur de la Présidence de la République ne parviennent à faire entendre la voix des opprimés ou lorsque la Justice les déboute après leur plainte pour rupture de contrat. Laurent est celui qui, s'il ne les fait pas espérer, leur donne encore la force d'aller plus loin, jusqu'au bout peut-être : il oppose la dignité et le combat à la nécessité et la raison. Que dire effectivement aux familles anéanties à qui le patronat propose une prime substantielle (quand bien même ils ne retrouveraient plus jamais d'emploi) ? Quels arguments opposer à ceux qui plient et rompent le piquet de grève : certes, ils ont brisé l'Union sacrée, ils ont perdu la Foi, mais ils tentent aussi de vivre dans un monde qui ne s'occupe plus d'eux, dont ils ont compris qu'ils n'étaient qu'un petit rouage facilement remplaçable. A ceux-ci, Laurent rétorque qu'il y a encore des solutions, qu'il est encore possible de foutre la merde afin que les puissants décident de quitter leur Olympe pour se pencher sur leur cas. Il est catégorique : il ne cessera que lorsque le président du groupe allemand accèdera à leur requête. Et le voilà qui part trouver d'autres alliés de circonstance... dans une autre usine du groupe. Le mouvement rebondit.

En guerre, en vidéo depuis le 2 octobre 2018
En guerre, en vidéo depuis le 2 octobre 2018
En guerre, en vidéo depuis le 2 octobre 2018

vous invite donc à tenter cette expérience parfois éprouvante mais stimulante, accompagnée d'une bande originale transcendante, avec la VOD, le DVD ou le Blu-ray déjà disponibles depuis le 2 octobre 2018.


Retour à La Une de Logo Paperblog

A propos de l’auteur


Vance 6006 partages Voir son profil
Voir son blog

Magazines