


Si Hérédité s'inscrit dans le film de , il se démarque rapidement, et aisément, du tout-venant de la production qui ne semble lorgner que du côté de la frousse facile destinée aux ados : du cadre à l'atmosphère en passant par le choix du casting (Toni Collette et Gabriel Byrne étant également impliqués dans la production) et par la musique confiée à Colin Stetson, l'on comprend vite qu'on sera davantage face à un drame angoissant façon Rosemary's Baby qu'à un succédané de Très pauvre en jump scares, le film se complaît à dépeindre des situations extrêmement tendues entre les membres d'une famille marquée par des tragédies et dont on devine par certains sous-entendus un passé trouble et pesant, tout en parsemant sa mise en scène fluide de quelques séquences inquiétantes jouant sur le morbide et les attentes des spectateurs qui interpelleront la pénombre et inspecteront chaque recoin des arrière-plans. Difficile de nier le soin apporté à chaque élément de l'intrigue qui entretient savamment le doute et le malaise sans effet grandiloquent outre-mesure (en dehors d'un finale qui frise le grotesque tout en imposant le respect) : Ari Aster choisit de ne pas nous lâcher en entretenant patiemment et intelligemment le besoin de connaissance engendré par les questions soulevées et la peine vécue par cette famille dévastée.


