Magazine

Je fais face

Publié le 26 octobre 2018 par Paulo Lobo
Je fais face

Je ne suis pas seul devant le trou béant. Enfin, j’ai conscience d’appartenir à une commune humanité. Davantage aujourd’hui qu’autrefois.

J’ai constaté la vitesse de défilement et d’évanouissement de toutes choses, de tous les désirs et émois, des rires et des peines. 

Pourquoi s’énerver, pourquoi se dérober ?

Savoir s’accepter et savoir accepter sa route, telle est la clef, non pas du bonheur, mais d’une certaine sérénité d’esprit. 

Je ne suis pas influenceur, certes.

Je ne partage pas de photos bariolées, je n’applique pas de grand-angle outrancier, pas de traitement hyper-léché, pas de dynamique poussée dans ses extrêmes. Pas de moments décisifs non plus. 

Je ne vois rien de spécial dans le quotidien qui me porte.

Mes instants à moi sont inutiles, accidentels, involontaires. 

Je laisse filer les choses, je laisse courir les gens.

Il me semble que la seule chose que raconte l’image que je prends, c’est que j’étais là à cet instant.

Je ne sais rien mais je publierai tout.

Le même geste qui se répète à l’infini, pour prouver qu’on existe, pour prouver que j’existe, pour prouver que nous existons.

Le regard baladeur qui veut sentir sa propre liberté, les pieds qui ne demandent qu’à avancer l’un après l’autre.

Une respiration régulière tranquille rythmant mon chemin.

Je n’ai pas peur de la nuit, de la nuit en automne qui se fait de plus en plus ample et profonde. La nuit qui me renvoie à mes pas perdus, on dirait que la rue est déserte, où sont-ils tous ?

La nuit me semble être l’avenir de ma route, la nuit l’automne, j’aime l’automne parce que c’est une saison triste et belle qui ne demande rien d’autre qu’à s’éteindre lentement, sans bruit ni esclandre.


Retour à La Une de Logo Paperblog

A propos de l’auteur


Paulo Lobo 1390 partages Voir son profil
Voir son blog

l'auteur n'a pas encore renseigné son compte