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[Critique série] DAREDEVIL – Saison 3

Par Onrembobine @OnRembobinefr
[Critique série] DAREDEVIL – Saison 3

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Titre original : Marvel’s Daredevil

Note:

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Origine : États-Unis
Créateur : Drew Goddard
Réalisateurs : Marc Jobst, Lukas Ettlin, Jennifer Getzinger, Alex Garcia Lopez, Julian Holmes, Stephen Surjik, Toa Fraser, Alex Zakrzewski, Jennifer Lynch, Jet Wilkinson, Phil Abraham, Sam Miller.
Distribution : Charlie Cox, Deborah Ann Woll, Elden Henson, Vincent D’Onofrio, Joanne Whalley, Jay Ali, Wilson Bethel, Stephen Rider, Peter McRobbie, Annabella Sciorra, Matt Gerald, Ayelet Zurer…
Genre : Thriller/Action/Drame/Fantastique/Adaptation
Nombre d’épisodes : 13

Le Pitch :
Présumé mort après la destruction de l’immeuble qui servait de quartier général à La Main, Matt Murdock se remet en fait de ses blessures dans l’orphelinat qui l’a vu grandir. Décidé à se faire oublier, il se ravise néanmoins quand il apprend que Wilson Fisk est parvenu à négocier sa libération de prison…

La Critique de la saison 3 de Daredevil :

Cette saison 3 a mis plus de 2 ans à sortir des tuyaux. Un délais qui a permis à Netflix et Marvel d’étendre dans un premier temps l’univers des Defenders, avec de nouvelles saisons de Jessica Jones, Luke Cage et Iron Fist, mais aussi d’offrir au Punisher une saison à lui tout seul, après son plébiscite dans l‘acte 2 de Daredevil. Puis Marvel et Netflix ont décidé d’annuler Iron Fist et Luke Cage. C’est dans ce contexte qu’est revenu Daredevil, l’homme sans peur, lui que tout le monde croyait mort. Un retour tonitruant. Et c’est le moins que l’on puisse dire tant cette saison 3 arrive à faire oublier tous les travers d’Iron Fist et Luke Cage, en nous rappelant au passage que Daredevil est toujours le boss de l’univers partagé Marvel chez Netflix…

Daredevil-saison-3-Charlie-Cox

Daredevil de retour en cuisine

Il suffit de quelques minutes pour être replongé dans l’ambiance si sombre de Daredevil et comprendre que non, cette saison ne sera heureusement pas du même tonneau que la mini-série un peu décevante The Defenders. Très vite, Daredevil rappelle de quel bois il est fait et rue dans les brancards, proposant une intrigue écrémée au maximum pour se concentrer sur l’essentiel. Exit le Punisher, qui peut donc évoluer dans sa propre série, exit Elektra également, et exit La Main. Comme pour l’acte 1, cette troisième partie se consacre presque exclusivement à l’affrontement de Matt Murdock et du Caïd, Wilson Fisk. Une bonne idée qui évite au show de trop s’éparpiller en lui permettant in fine de proposer une action soutenue et des intrigues secondaires non seulement pertinentes mais également remarquablement agencées.

Gare au Fisk

Wilson Fisk, il faut le rappeler, figure tout en haut du top des meilleurs méchants de l’univers Marvel, séries et films confondus. Impressionnant, il bénéficie de l’approche du toujours remarquable Vincent D’Onofrio, qui sans tomber dans l’excès, cabotine juste ce qu’il faut pour croquer avec une certaine malice le personnage. Charismatique, l’acteur retrouve instantanément ses marques dans les costumes blancs du Caïd et oppose à Daredevil une résistance crédible et persistante, même si il n’est pas le seul bad guy de l’histoire. Car la saison 3 introduit Bulleye, alias Ben Pointdexter, qui dans le film catastrophique de Mark Steven Johnson, était campé par un Colin Farrell en roue libre. Ici, le bad guy qui ne rate jamais sa cible est interprété par le génial Wilson Bethel. Un acteur parfaitement dans le ton, physiquement à la hauteur. Bethel et sa propension à exprimer une colère en partie refoulée, qui explose par le biais d’éclairs de violence successifs parfaitement agencés par les réalisateurs et les scénaristes se succédant à la barre au fil des épisodes. Ainsi, Bulleye aussi se place dans le peloton de tête des meilleurs méchants. Il ne tire jamais la couverture à lui, nourrit de ses psychoses l’intrigue principale et fait peser sur le héros de Hell’s Kitchen une menace conséquente. Parfait !

Back to basics

Le fait que Daredevil apparaisse à nouveau avec son premier costume et laisse donc le rouge de côté n’est pas un hasard. C’est même carrément une note d’intention. Cette saison 3, comme dit plus haut, recentrant la dynamique du show pour se concentrer sur l’essentiel. Sur les démons qui assaillent Matt Murdock, sur son rapproche de la religion et sur sa quête contrariée de rédemption mais aussi sur sa volonté déchirante de trouver sa place dans un monde duquel il a bien failli disparaître. En retrait dans les Defenders, Murdock, et donc son interprète Charlie Cox, retrouvent ici toute leur superbe mais ne font pas de l’ombre aux autres. Alors que Foggy Nelson parvient lui aussi à exister, Karen Page, toujours incarnée par Deborah Ann Woll, s’épanouit également. Notamment via un épisode qui lui est presque entièrement consacré et qui, contrairement à ce que l’on pourrait penser, ne vient en rien perturber une rythmique diablement efficace tout du long.

Daredevil-s3-Joanne-Whalley

Bourre-pif en plan-séquence

Et puis il y a l’action. Plus âpre que jamais, les bastons de cette saison 3 parviennent toujours à impressionner. La virtuosité consistant à mettre en scène des affrontements très violents, sans jamais tomber là encore dans l’excès. Bien sûr, impossible de ne pas s’incliner devant le plan-séquence de plus de 10 minutes de l’épisode 4. Peut-être la plus grande scène au niveau de la technicité et de l’intensité de toutes les séries de l’écurie Marvel/Netflix. Tout simplement bluffant. Tout comme tous les duels entre Daredevil et Bulleye d’ailleurs, et ceux entre Wilson Fisk et Daredevil. La saison 3 arrive à s’emménager des moments de pure tension, durant lesquels les personnages s’étoffent sans cesse, qu’ils soient nouveaux ou anciens, et des bastons brutales qui viennent renforcer le caractère sauvage d’une série décidément spectaculaire à bien des niveaux.
Forte de 13 épisodes où rien n’apparaît superflu, cette troisième saison est d’ailleurs peut-être la meilleure du lot. Oui, c’est bon à ce point.

En Bref…
Réussite totale, cette saison 3 de Daredevil est passionnante, galvanisante, crépusculaire, violente et virtuose. Les bastons sont toutes d’une intensité exemplaire, les acteurs pètent la forme et le scénario, sans s’encombrer de ramifications inutiles, est d’une maîtrise qui manquait cruellement à certaines des autres séries Marvel/Netflix. On espère dans ces conditions, et vu le dernier plan de la saison, que Daredevil reviendra…

@ Gilles Rolland

Daredevil-s3


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